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Fait divers : Bark biiga

Publié le samedi 10 juin 2006 à 07h53min

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Le fait divers aurait pu s’intituler : « plus veinard que lui tu meurs », « un chanceux », ou « le miraculé ». En effet, agressé dans la nuit, laissé pour mort, son agresseur a emporté sa moto Yamaha Mate 80, son argent et sa pièce d’identité. Il a fini par retrouver tous ses biens. C’est comme le chante Alif Naaba, l’enfant béni, ne verra jamais la honte...

Moussa est un contrebandier. Avec des copains, ils se rendent à Cinkassé à la frontière du Togo et achètent des motos qu’ils viennent revendre. C’est dire que ces motos ne sont jamais dédouanées et les bénéfices réalisés leur permettent de s’occuper de leurs familles. La contrebande est surtout facile en période sèche car les lits de certaines rivières sont si secs et cela leur permet de « doubler » les douaniers.

Mais il y a souvent des risques et c’est ce qui est arrivé à Moussa. Moussa est contrebandier de motos. Un soir, de retour de Cinkansé, il s’est laissé devancer par ses camarades car il devait régler un problème. Ainsi, vers 20 heures, il roulait à vive allure, tentant coûte que coûte de les rejoindre. Les sentiers, il les connaît par cœur.

Ainsi, arrivé à un rivière sèche, il dut ralentir pour amorcer la montée. Ce ne fut que quatre jours plus tard quand il reprit connaissance, interrogé, qu’il décline son identité et l’adresse de personnes à joindre pour venir à son chevet. Ses parents et ses copains ne le voyaient pas venir, pensèrent qu’il veut liquider la moto ou était allé à la recherche d’une commande spéciale. Quand ils furent informés et connurent la vérité, très vite une déclaration fut faite aux forces de l’ordre.

Ado, alias Ali, est un délinquant analphabète. Coupeur de routes, il avait remarqué les allées et venues des contrebandiers, mais ne pouvait pas opérer car ils étaient toujours ensemble. Mais ce jour fatidique, alors qu’il était dans le ravin, il vit un phare pointer et prit position avec son gourdin.

Ce fut un jeu d’enfant de cogner son gourdin sur la tête du motocycliste, de le dépouiller de son argent, soit 130 000 F CFA, des pièces de la moto et de sa pièce d’identité, Ado prit un autre chemin plus long, pour éviter de rencontrer quelqu’un. C’est ainsi que la moto tomba en panne d’essence. Alors qu’il la poussait pour rejoindre Ziga, il tombe sur la patrouille.

Interrogé, il remet les pièces, mais étant analphabète, il ne put donner le nom de l’acheteur. Conduit à la police, il donna le nom d’un certain Benoît de Cinkassé qui, convoqué, ne le reconnaît pas. Voilà que la déclaration faite par les parents et les amis de la victime fut présentée. Ainsi, Moussa se rendit au commissariat de police de Kaya.

Point de doute car c’était sa CIB qu’avait emporté Ado. Ce dernier dut alors reconnaître les faits. Ainsi, il n’avait pas eu le temps de dépenser les 130 000 F CFA pris sur Moussa. Néanmoins il fut condamné à rembourser à Moussa 142 700 F représentant les frais des ordonnances et à passer cinq ans fermes, soit soixante mois à l’ombre.

Moussa doit une fière chandelle à ce paysan qui, à la recherche de gibier et de plantes médicinales, l’a trouvé inanimé dans le ravin, à plus de trente kilomètres de la route, l’a transporté jusqu’au bord de la route, a alerté un conducteur de véhicule afin qu’une ambulance vienne le chercher. Comment doit-on appeler Moussa ?

RAKISSE

Sidwaya

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