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Syndicats : Vers une grève de 48 heures

Publié le jeudi 11 mai 2006 à 08h06min

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Les syndicats entendent protester les 23 et 24 mai prochains pour "revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail". Mais déjà, le gouvernement brandit un carton jaune.

Requiem pour les négociations gouvernement-syndicats ? Depuis les concertations avortées des 4 et 5 mai derniers, plus rien ne semble aller entre les deux camps. Les syndicats disent avoir reçu une « gifle » au moment où le dialogue battait son plein. Une hausse du prix des hydrocarbures, "de 8 à 39%", a fait capoter la rencontre. "C’est de la provocation, c’est un manque de considération vis-à-vis du dialogue social", avait lancé un syndicaliste, visiblement choqué par la tournure des événements.

Les syndicats ont été formels : "Tant que les prix ne baissent pas, nous n’iront pas à la table de négociations." Le gouvernement, lui, affirme, la main sur le cœur, qu’il n’a rien à y voir : "La hausse des prix ne dépend pas de nous ; elle est consécutive au cours du marché mondial", avait déclaré le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougma.

Les syndicats, "n’en pouvant plus face à la vie de plus en plus chère", ont adressé, le 5 mai, un préavis de grève au président du Faso. Morceau choisi : « Nous portons à votre connaissance que nos organisations syndicales appellent les travailleurs des secteurs publics et parapublics à observer un arrêt de travail de 48 heures allant du mardi 23 mai 2006 à 00 heure au mercredi 24 mai 2006 à 24 heures." Et ils brandissent trois exigences : « le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales, l’annulation de la mesure du 4 mai portant augmentation des prix des hydrocarbures, la reconsidération des réponses aux différents points de notre plate-forme afin d’apporter des réponses satisfaisantes à nos préoccupations ».

Pour les syndicats, le gouvernement doit impérativement revoir sa copie. Le préavis de grève, également notifié au directeur général du Travail, est assez illustratif : "Les premières réponses du gouvernement à des points importants de notre plate-forme, comme la diminution des taxes sur les hydrocarbures, l’eau et l’électricité, le traitement des dossiers de justice, le règlement financier des avancements des fonctionnaires, les augmentations de salaires n’ont pas reçu de réponses satisfaisantes."

Quelle suite les autorités vont-elles réserver au préavis de grève des syndicats ? Le 9 mai, le secrétaire général adjoint du gouvernement et du Conseil des ministres, Francis Massimbo, a donné le ton. L’accusé de réception n°2006-001/PRESS/SGG.CM, adressé aux centrales syndicales et syndicats autonomes tient en trois points. Acte 1 : "Les marches, sit-in et autres manifestations en direction des autorités doivent se conformer aux textes en vigueur."

Acte 2 : "Les agents stagiaires ou en période d’essais, et ceux en période de Service national pour le développement (SND) ne peuvent participer à une grève sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive." Acte 3 : « Est interdite toute grève avant épuisement des procédures de conciliation et d’arbitrage, conformément aux dispositions du Code du travail en vigueur."

Dans ce contexte, la grève des 23 et 24 mai aura-t-elle lieu ? Les syndicats n’entendent pas fléchir, le gouvernement non plus.

Par Hervé D’AFRICK

Le Pays

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