L’enquête de 2004 dont les résultats font l’objet d’un atelier à Ouagadougou, les 5 et 6 avril 2006, fait partie d’une étude plus vaste, d’une durée de cinq ans, portant sur les questions de santé sexuelle et reproductive des adolescents au Burkina et a pour titre : « protéger la prochaine génération : comprendre les risques liés au VIH/Sida parmi les jeunes ».

Le projet, mené au Burkina Faso, au Ghana, au Malawi et en Ouganda cherche à contribuer à la lutte globale contre le VIH/Sida chez les adolescents en les sensibilisant en matière de santé sexuelle et reproductive, à d’autres infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non-désirées.

Pour le docteur Narcisse Naré, représentant la directrice de la Santé de la Famille, le projet de l’Initiative privée et communautaire contre le VIH/Sida (IPC) et l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) en collaboration avec Gutmacher Institue (GI) est la bienvenue. En effet, il a affirmé que le nombre d’enfants et d’adultes décédés du VIH/Sida au Burkina en fin 2003, était de 29 000 personnes et le nombre d’orphelins du VIH/Sida âgés de 0 à 17 ans estimé à environ 260 000.

Selon l’enquête qui a porté sur un total de 6 489 adolescents de 12 à 19 ans dans les ménages au Burkina, la moitié des jeunes femmes et plus de 25% des jeunes hommes âgés de 15 à 19 ans ont déjà eu des relations sexuelles. L’enquête a révélé que l’âge médian lors du premier rapport sexuel est de 17,2 ans pour les femmes et de 19,7 ans pour les hommes.

Le sexe en échange d’un cadeau

En outre, poursuit la recherche, 20% des jeunes femmes non en union de 15 à 19 ans ayant eu des relations sexuelles ont déclaré avoir reçu de l’argent ou des cadeaux en contrepartie. Quant aux jeunes hommes dans la même situation, 28% d’entre eux déclarent avoir donné de l’argent ou des cadeaux. A propos des méthodes contraceptives, l’étude indique que bien que la majeure partie des adolescents approuve la planification familiale, la plupart d’entre eux n’ont pas recours aux contraceptifs. Ainsi, chez les adolescents de 15 à 19 ans sexuellement actifs, 84 % des jeunes femmes et 63 % des jeunes hommes n’ont pas actuellement recours à une méthode contraceptive moderne.

Pour ce qui est des grossesses pour cette frange de la population, l’étude a souligné que plus de 25 % des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans ont eu au moins une grossesse et 20 % ont eu un enfant. M. Naré s’adressant aux participants de l’atelier a laissé entendre : « nous souhaitons à travers les résultats de cette étude qui vous seront présentés que vous ayez les éléments de preuve crédibles, pertinents et ponctuels sur les comportements des adolescents en matière de prise de risque et de recherche de soins en relation avec les IST et le VIH ».

Quant au directeur exécutif de l’Initiative privée communautaire de lutte contre le Sida (IPC/BF), docteur Brice Millogo, l’objectif est de « permettre aux participants à l’atelier de formuler des messages sur la base des questions clés qui serviront aux actions de communication et de plaidoyer à entreprendre dans le cadre du projet » « Protéger la prochaine génération ».

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Siwaya