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Université de Koudougou : Un chapelet de problèmes

Publié le jeudi 6 avril 2006 à 07h58min

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Odile Bonkoungou

L’Ecole normale supérieure de l’université de Koudougou (ENS/UK) est la structure qui accueille et forme le personnel d’encadrement du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. C’est à ce titre que Odile Bonkoungou, premier responsable de ce département y a effectué une visite le vendredi 31 mars 2006.

Elle a rencontré les stagiaires du MEBA (élèves inspecteurs, conseillers et instituteurs principaux) en formation dans cette université. Au menu des échanges avec le ministre, les stagiaires ont évoqué les difficultés qu’ils vivent au cours de leur formation.

C’est une fine pluie qui a accueilli le ministre. Après une visite rapide des locaux et un petit entretien avec le personnel de l’université, Mme le ministre s’est entretenue avec les stagiaires de son département.

La rencontre a eu lieu à l’amphithéâtre de l’université. La salle était pleine à plus de deux tiers. Ceux qui étaient absents sont ceux de la deuxième année. Ils n’étaient pas encore rentrés des congés du deuxième trimestre. Les élèves inspecteurs de deuxième année devraient être encore en train de sillonner le pays pour leur mémoire de fin d’études.

Les problèmes évoqués étaient liés aux conditions générales de formation et à la gestion de carrière.

Concernant les conditions matérielles de formation à l’ENS, les élèves instituteurs principaux ont été plus loquaces. Normal quand on sait que ce sont eux qui suivent les cours hors de l’université, dans une grande salle aménagée au lycée provincial. Une salle selon leurs dires qui ne leur offre pas de bonnes conditions de travail. Il n’y a pas de chaises. Ils sont assis sur des tables-bancs. En plus, ils n’ont pas de toilette dans leur salle de travail.

Pour ce qui est de la qualité de la formation, les élèves ont estimé que certains formateurs vacataires ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Ils pensent que le recrutement de ces professeurs est lié plus aux relations que ceux-ci ont à l’université qu’à leur compétence professionnelle. Ils ont proposé que les inspecteurs diplômés (ceux qui ont la licence et la maîtrise) soient recrutés, formés pour assurer les cours à l’ENS.

Les autres problèmes évoqués sont liés aux sorties dans les écoles primaires pour les observations des leçons dans les classes, la coupure des indemnités des stagiaires pendant la période de formation, les frais d’inscription à l’ENS.

"Pas de perdiems"

Les élèves stagiaires ont estimé que les écoles visitées sont souvent éloignées et cela occasionne des dépenses en carburant pour eux. De plus, font-ils remarquer, les enseignants qui les reçoivent sont souvent réticents. Ces enseignants, disent les élèves encadreurs du MEBA, trouvent que ces visites sont intempestives et contraignantes. Face à ces deux difficultés, les interlocuteurs du ministre, ont demandé que les déplacements dans les écoles se fassent avec les cars de l’Université de Koudougou. Il faut aussi désintéresser les écoles qui accueillent les stagiaires, afin de les mettre dans des dispositions idoines. Ils ont aussi déploré l’institution des frais d’inscription pour les stagiaires du MEBA à l’ENS. C’est seulement au MEBA, que des fonctionnaires en stage paient des frais d’inscription pour leur formation, se plaignent-ils.

Ils ont aussi demandé qu’on ne coupe pas les indemnités (logement, suggestion, fonction) pendant la formation. Ou bien qu’on leur octroie des bourses d’étude, proposent-ils, il faut aussi, disent-ils, qu’il y ait une cérémonie de sortie des stagiaires de l’ENS et que les diplômes leur soient remis à leur sortie.

Pour ce qui est des autres sujets d’échange, les stagiaires ont évoqué la question de leur reclassement, les conditions d’accès aux concours professionnels, la décentralisation et son impact sur la gestion du personnel enseignant dans les communes, la prise en charge des GAP (Groupes d’animation pédagogique) et des conférences pédagogiques et bien d’autres.

A toutes ces préoccupations, le ministre et le président de l’université de Ouagadougou ont apporté des réponses. Pour les conditions d’études à l’ENS, M. Bila Gérard Segda a fait la promesse que les conditions vont s’améliorer. Les cérémonies de sortie peuvent être organisées, mais il faut que les délégués des élèves en expriment le désir.

Odile Bonkoungou a donné des éléments de réponse sur les conditions de concours professionnels. Il était question du Bac. L’introduction de ce diplôme sera maintenue, a dit Mme le ministre ; elle ne concernera que les nouveaux fonctionnaires. La prise en charge des GAP et des conférences pédagogiques est en étude. Mais sur cette question, le ministre ne veut pas que l’on parle de perdiems. "On ne parlera pas de perdiems, mais nous oeuvrerons à soulager les enseignants "des servitudes" liées à la participation à ces activités", a déclaré le ministre.

Par Noraggo Paul HIRY

Le Pays

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