A la date du 26 mars 2006, l’ensemble des districts sanitaires a notifié 8 186 cas suspects de méningite dont 784 décès, soit un taux de létalité de 9,57% a indiqué le ministre de la Santé Alain Yoda. Comparativement à l’année 2005 où à la même période on notait 1951 cas suspects avec 432 décès soit un taux de létalité de 22,14, le ministre Yoda juge la situation de cette année 2006 plus préoccupante.

Pour faire face à cette situation, le premier responsable du département de la santé a fait remarquer que depuis 2002, le plan de riposte articulé autour de 7 axes stratégiques dont la surveillance épidémiologique, l’identification de germes, la détection précoce et la prise en charge, la recherche... ce plan de riposte par anticipation est selon les premiers responsables du ministère assez efficace dans cette lutte.

La stratégie vaccinale, basée sur l’organisation de campagnes de vaccination réactive de masse dans les districts en épidémie qui est une stratégie préconisée par l’OMS pour les types de vaccine disponibles contre la maladie à savoir les vaccins polysac-charidiques, a fait ses preuves aux dires des responsables. Toutefois, elle pourrait être revisée lorsque les nouveaux types de vaccins dits conjugués et protégeant pendant aux moins dix ans seront disponibles.

En terme d’action entreprises, le ministre de la Santé a énuméré entre autres l’adoption d’un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite en 2006 par le conseil des ministres en fin janvier 2006, le positionnement des médicaments et des consommables, l’organisation de deux réunions de partenaires techniques et financiers, etc.

Le coût provisoire de cette riposte est estimé, selon le ministre, à plus d’1 milliard 300 millions de francs CFA. Le budget national, à travers le fonds national de lutte contre les épidémies, a pu mobiliser plus de 400 millions et les partenaires techniques et financiers plus de 200 millions.

La participation de tout le monde à la sensibilisation, a insisté M. le ministre de la Santé, est nécessaire afin que chaque citoyen se présente spontanément dans une formation sanitaire dès l’apparition des premiers symptômes où il se sera gratuitement pris en charge. C’est à ce seul prix, précise-t-il, que l’on pourra diminuer encore les taux de létalité et réussir cette lutte.

Les questions des journalistes ont essentiellement porté sur l’important écart constaté entre le nombre de cas de méningite au Burkina et ceux des autres pays, le type de méningocoque identifié cette année, ainsi que le financement de la riposte.

Concernant l’élévation du nombre de cas au Burkina, en plus des raisons liées à certaines particularités climatiques des différents pays évoqués par les techniques, le ministre Alain Yoda a fait remarquer qu’une autre raison réside dans le fait que son département, compte tenu de certaines expériences passées, préfère pécher par excès que par défaut.

Au sujet du type de méningocope identifié, les techniciens du ministère ont dit avoir identifié pour le moment la présence des types A et C.

Enfin, quant au financement de cette riposte, le ministre a indiqué que son ministère saura mener des plaidoyers auprès des partenaires techniques et financiers pour mobiliser les ressources additionnelles nécessaires.

Ladji BAMA (Stagiaire)

Sidwaya