Les uns agglutinés sur le trottoir face à l’INJEPS, les autres juchés sur le mur, ces passionnés contemplent de loin ces athlètes sur leur bolide malgré la forte poussière qui se dégage. Partout ça pétarade et ça crépite fort. Les techniques ne manquent pas. Pour le plaisir de tous, les « leving », les « travers », les « DMX bosses », les « basses mouillées », les « bosses pentées »... sont autant de techniques exécutées avec aisance par des pilotes qu’on croirait venus tout droit des pays où ce sport est roi.

Burkinabè bon sang, ces pilotes (certains) ont vu naître le moto-cross en 1979. A l’époque et sous l’égide du Moto club de Ouagadougou, les pilotes se retrouvaient, chaque week-end, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, sur la route de Pô (Naabmatanga) pour s’exercer. Des compétitions étaient organisées régulièrement avec la participation de pilotes étrangers.

Stéphane Balkouma, un des précurseurs de cette discipline au Burkina apprécie le niveau d’antan : « A l’époque, nous avons roulé avec des professionnels français. Nous étions un club jeune qui côtoyait les grands. Notre niveau était réellement bon ». Malheureusement, cet élan sera estompé en 1984. La Révolution est venue donner une autre lecture des sports mécaniques au Faso.

Passée cette période d’exception, les jeunes se réorganisent et tendent maintenant vers la création d’une fédération. Des pilotes talentueux ne manquent pas. Joël Yaméogo, Antoine Bassolet, Guillaume Adelin, Ralph Cavagna... ont le potentiel et ne demandent qu’à être encadrés. Une grande compétition internationale prévue en avril, permettra de jeter les bases de cette fédération naissante.

Yves OUEDRAOGO
Sidwaya