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Inculturation : La messe en langues nationales

Publié le jeudi 16 mars 2006 à 07h44min

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La pratique religieuse doit tenir compte de la diversité culturelle. Au Burkina, cette approche a donné naissance aux messes en langues nationales.

12 mars 2006. C’est dimanche. Chez les Bassolé, l’on s’affaire plus que de coutume. Personne n’est allé à la messe, pour une raison très simple : c’est à la maison qu’elle aura lieu aujourd’hui. La communauté gourounsi dont est issue la famille Bassolé, a décidé de venir célébrer l’office chez eux à domicile.

Le prêtre (un gourounsi) a annoncé sa présence, et tout le monde n’attend plus que lui. Après la messe, un repas sera servi aux participants. Un déjeuner composé de spécialités : le tô accompagné de la sauce d’oseille.

La messe de communauté, les gourounsi ne sont pas les seuls à la célébrer au Burkina. Elle est connue par l’ensemble des groupes ethniques. Le français n’étant pas maîtrisé par de nombreuses personnes, il est plus facile pour elles de suivre la messe dans une langue qu’elles maîtrisent le mieux.

La messe en langue permet de consolider les liens culturels entre les membres des groupes ethniques concernés. Certaines communautés disposent d’un lieu de culte. Les fidèles s’y retrouvent selon une périodicité définie à l’avance. Selon l’actualité, la messe peut-être suivie d’un marché. Ce qui donne plus d’éclats aux retrouvailles.

Côté musical, l’utilisation d’instruments propres à chaque région est un des éléments importants dans ces célébrations dominicales : le balafon et le djembé sont particulièrement prisés. La raison en est que ces deux instruments de musique se retrouvent à la frontière de plusieurs communautés culturelles du Burkina.

Quant aux textes utilisés, leurs versions existent dans les langues locales. On peut ainsi lire la bible en mooré, en dioula, en dagara... De quoi faciliter le travail du célébrant. A condition cependant, que lui-même ne soit pas trop en décalage.

Juvénal Somé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2006 à 11:00 En réponse à : > Inculturation : La messe en langues nationales

    C’est à croire que pour mieux anéantir nos cultures tous les moyens sont bons. Les colonisateurs et leurs suivants ont jugé que la science était intraduisible dans nos langues et pourtant ils arrivent à traduire un livre écrit depuis des milénaires. Pour mieux nous acculturer on trouve cependant un moyen de le faire dans nos langues. Pauvre de nous !

  • Le 16 mars 2006 à 15:05 En réponse à : > Inculturation : La messe en langues nationales

    Ce sont pas les occidentaux qui traduiront les maths dans nos langues mais à nos eminents "matheux" et autres scientifiques de le faire. Enfin je vous informe qu’il ya très peu de cela la messe était dite en latin. Il faut donc louer cette avancée

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