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Fada N’Gourma : Des agents de l’Etat et des commerçants détourneurs d’engrais dans les filets de la police

Publié le mercredi 6 mars 2024 à 22h20min

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Fada N’Gourma : Des agents de l’Etat et des commerçants détourneurs d’engrais dans les filets de la police

Ce mercredi 6 mars 2024, le Service régional de la police judiciaire de la région de l’Est (SRPJ-Est) était face aux journalistes dans ses locaux. Cette rencontre a permis au commissaire Zakaria Traoré et à ses hommes de présenter de l’engrais destiné aux producteurs de la région de l’Est, mais qui était revendu aux commerçants.

Le Service régional de la police judiciaire de l’Est dit avoir été saisi par le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques qui faisait cas de dénonciations du fait que des engrais subventionnés par l’Etat au bénéfice des producteurs seraient en vente au grand marché de Fada N’Gourma.

Le procureur du Faso avisé, une enquête a été ouverte et a débouché sur une descente au grand marché. Aux dires du commissaire Traoré, cette intervention a permis de saisir 57 sacs d’engrais. Lors de l’interrogatoire, le gérant de la boutique, Y.J.C.V, dit acheter la tonne à 400 000 FCFA avec S.A.

Les investigations ont conduit à l’interpellation de S.A qui reconnait avoir vendu ledit engrais à Y.J.C.V et cite I.F comme étant le fournisseur avec qui il a acheté 320 000 FCFA la tonne. I.F à son tour dit bénéficier de l’aide de O.I qu’il rémunérait à 240 000 FCFA la tonne afin de s’approvisionner au magasin de la direction régionale de l’agriculture de l’Est.

Commissaire Zakaria Traoré, chef de service SRPJ-Est

M.P, une autre personne interpellée dit avoir agi avec la complicité de son supérieur O.S.D.R. Il dit avoir bénéficié de 9 000 000 de FCFA et son supérieur, 11 000 000 de FCFA. Certains agents qui ont aidé à la réalisation des faits ont bénéficié chacun de 400 000 FCFA, a dit le chef du SRPJ/Est.

Le mode opératoire de l’échelon inférieur consistait à rassembler des cartes nationales d’identité et à les faire enregistrer comme étant celles de producteurs afin de prélever cette quantité pour revendre avec les commerçants à un prix supérieur au prix de la subvention.

A l’échelon moyen, le mode opératoire consistait à exécuter des instructions de l’échelon supérieure, à trouver des pièces justificatives et à profiter de l’inattention pour détourner ce qui était sous leur contrôle.

L’échelon supérieur s’employait à s’octroyer des marchés, à détourner la subvention de l’Etat pour exécuter et à instruire l’échelon moyen à fournir des pièces justificatives.

Prosper Zemba, DGPV

Selon le commissaire Traoré, 18 personnes, dont 10 agents du ministère de l’Agriculture et 8 commerçants, ont été interrogés. Au total, 36 tonnes et trois sacs d’engrais d’une valeur de 21 690 000 de FCFA, selon le prix actuel du marché, et une somme de 21 140 000 de FCFA ont été saisies.

Les auteurs, qui encourent des peines prévues par le code pénal, seront mis à la disposition de la justice.

A en croire le directeur général de la protection végétale au ministère en charge de l’agriculture, Prosper Zemba, la probité est une question d’individu. « Nous en appelons à la veille citoyenne. Nous avons multiplié les contrôles dans d’autres régions après le cas de Fada », rassure-t-il, en ajoutant que le procureur dira ce qu’il faut faire de l’engrais saisi.

La police invite la population à se départir du gain facile et à signaler toute action suspecte en appelant le 17, le 16 ou le 1010 ou encore le numéro vert dont du ministère en charge de l’agriculture : 51 51 34 04.

G. Aboubacar
Fada N’Gourma
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 mars à 08:00, par Rodriguez En réponse à : Fada N’Gourma : Des agents de l’Etat et des commerçants détourneurs d’engrais dans les filets de la police

    Il existe encore des gens qui croient que nous sommes toujours en recréation... depuis le 15 octobre 1987 que ça dure. La reprise de classe a sonné depuis octobre 2022. Travaillons serieusement et honnêtement et vivons à la sueur de notre front car seul le travail libère l’Homme. Autrement, nous allons Tous repondre de nos maladresses...et ensuite allons grossir le rang des "apatrides" en vociférant que "tout est pire qu’avant.." Ne voyons-nous pas qu’il ne se passe plus une semaine sans qu’on ne mette la main sur des bandes de truands ?

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  • Le 7 mars à 09:54, par ollo En réponse à : Fada N’Gourma : Des agents de l’Etat et des commerçants détourneurs d’engrais dans les filets de la police

    Moi, j’ai une sainte colère, non pas envers les fautifs, mais envers l’Etat qui continue de se conduire comme en temps normal. Les crimes perdurent parce que les peines ne sont pas suffisamment dissuasives, surtout en ce qui concerne le terrorisme et le grand banditisme. Cet acte, à mon sens, est une technique de financement du terrorisme parce que les auteurs savent bien ce que les terroristes font avec l’engrais. Quel sentiment donne-t-on à un parent de victime qui voit que le tueur ou son complice continue d’être « dorloté » au nom de l’Etat de droit ? Il faut sortir tout acte de sabotage de l’effort de paix du droit commun pour le reverser à la cour martiale. Tout acte de sabotage de l’effort pour la sécurité alimentaire, doit être considéré comme une haute trahison parce qu’il a pour objectif de créer une révolte des populations à cause de la faim. La meilleure façon d’encourager le FDS au front, c’est de protéger ses arrières.

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  • Le 7 mars à 10:36, par IBRAH En réponse à : Fada N’Gourma : Des agents de l’Etat et des commerçants détourneurs d’engrais dans les filets de la police

    Félicitations à la police ! Que justice soit faite !
    Pendant que le contribuable et les producteurs triment pour sortir la tête hors de l’eau on ne peut pas tolérer que des agents qui ont régulièrement leurs salaires, mus par une cupidité criminelle s’allient à des commerçants véreux pour saper les efforts du gouvernement ! Il faut secouer le cocoter pour débusquer ces prédateurs sans foi ni lois qui infestent et gangrènent l’administration, dans tous les secteurs de développement. C’est la condition pour arriver à dérouler une politique de développement !

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