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Mortalité maternelle : Un drame inadmissible au XXIe siècle

Publié le mardi 7 mars 2006 à 07h25min

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« Mourir en donnant la vie ». Une triste réalité que vivent malheureusement encore des millions de femmes en ce XXIe siècle. Plus de 500 000 femmes meurent ainsi chaque année dans le monde de causes liées à la grossesse. La moitié de ces décès est enregistrée en Afrique. Au Burkina Faso, le ratio de mortalité maternelle est de 484 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et reste parmi les plus élevés du monde.

Face à cette situation qui perdure, le ministère de la Santé a élaboré un plan d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans notre pays. Le document, qui a été validé le 3 mars dernier sous la forme d’une feuille de route, ambitionne de réduire d’ici 2015 le ratio de mortalité maternelle de 484 à 121 pour 100 000 naissances vivantes, et le taux de mortalité néonatale de 43 à 22 pour 1 000 naissances vivantes.

Pour atteindre cet objectif, la feuille de route doit « créer un cadre fédérateur des interventions efficaces et de mobilisation des ressources ». L’importance des ressources financières pour la réalisation de la feuille de route a d’ailleurs fait sortir le secrétaire général du ministère de la Santé, de sa réserve : « c’est bien beau d’élaborer des feuilles de route mais il faut que les moyens financiers suivent sinon, c’est zéro ; des partenaires font des promesses lors des planifications des plans et ne respectent pas après leurs engagements ».

Un coup de gueule qui a le mérite de mettre le doigt sur le vrai problème de nos programmes, plans et autres initiatives de développement socio-sanitaire. Plusieurs plans dorment ainsi dans des tiroirs par manque de financement. L’Etat s’étant trop souvent appuyé sur des partenaires financiers qui ont très vite fait de perdre tout intérêrt pour des initiatives qu’ils ont eux mêmes suscitées. Nos pays devraient donc compter d’abord sur leurs propres ressources en élaborant des plans à leurs mesures.

Tout comme pour certaines maladies reléguées aux oubliettes car ne frappant que les pays pauvres, le drame de la mortalité maternelle préoccupe très peu les pays industrialisés.

Toute l’attention portée à l’Afrique en cette période de grippe aviaire est illustrative du cynisme de la communauté internationale. Loin d’être une « solidarité gratuite », l’élan actuel part de l’évidence qu’il n’y aura pas de rempart possible même pour les nations nanties si un seul pays au monde ne réussit pas à vaincre l’épidémie de la grippe aviaire.

Hamado NANA

Sidwaya

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