10 ans de Maïdan : Des rêves qui ont abouti à un désastre
Ceci est une déclaration de l’Ambassade de Russie auprès du Burkina Faso relative au 10e anniversaire du coup d’État en Ukraine, dont l’actualité continue de nourrir les analyses au plan international. Nous vous proposons ci-dessous, l’intégralité de la déclaration parvenue à notre rédaction.
Le 21 février marquera le 10-ème anniversaire du coup d’État en Ukraine.
Après la dislocation de l’Union Soviétique, les USA et ľ UE (Union eroupéenne) ont interféré de manière brutale et cynique dans les affaires de l’Ukraine, visant à détruire les liens séculaires entre les peuples russe et ukrainien qui constituaient à l’origine un seul peuple. En provoquant les sentiments néo-nazis, ils ont essayé de transformer l’Ukraine en « anti-Russie », l’ont placée devant un choix artificiel « soit avec la Russie, soit avec l’Occident ».
Cette activité s’est naturellement heurtée à une forte résistance de la part des forces politiques ukrainiennes prônant les liens avec la Russie et la préservation de l’identité russe ď une partie importante de la population surtout au sud et à ľest du pays. Au tournant des années 2013-2014, il est devenu absolument évident qu’il était impossible de renverser les sentiments pro-russes de la société ukrainienne par des moyens démocratiques car les résultats de tous les élections démontraient le soutien de la majorité de la population aux forces politiques qui se prononçaient pour les liens étroits avec la Russie. C’est pourquoi, les stratèges politiques occidentaux, utilisant des slogans de la lutte contre la corruption et ď une vie décente en Union Européenne ont amené les gens sur la place (maïdan en ukrainien) de l’Independence à Kiev.
Le 21 février 2014, par la médiation des ministres des affaires étrangères de France, d’Allemagne et de Pologne, un accord a été conclu entre le président V. Yanoukovitch et l’opposition. Les partis ont convenu sur des élections présidentielles anticipées, le gouvernement s’est engagé à retirer les forces de l’ordre de Kiev et l’opposition – à mettre fin aux émeutes. Immédiatement après le retrait des troupes l’opposition s’est emparée par la force des institutions gouvernementales et les pays occidentaux qui garantissaient l’accord n’ont pris aucune mesure pour le mettre en œuvre, reconnaissant les putschistes comme le gouvernement légitime.
Le premier acte juridique qui a été adopté par le régime établi après le coup d’Etat a annulé le statut de la langue russe (la législation ukrainienne avant 2014 prévoyait le droit des régions russophones de donner à la langue russe le statut régionale). Les habitants majoritairement russes du Crimée et du Donbass qui ont refusé de reconnaitre des nouveaux pouvoirs illégitimes ont été déclaré « terroristes ». En Crimée pour défendre la population, le referendum a été organisé. Sur la base de son résultat, cette région est devenue une partie de la Fédération de Russie. Dans le Donbass les républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ont été proclamées. En réponse, le régime de Kiev a déclenché l’opération dite « antiterroriste ». Ľ artillerie lourde et l’aviation ont été utilisées contre la population civile du Donbass. Des milliers de personnes, dont des centaines d’enfants, ont été tuées.
Il est à noter que le 31 janvier a.c. la Cour internationale de justice des Nations-Unies a rendu une décision définitive sur la procédure engagée par l’Ukraine contre la Russie au titre de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. La Cour a refusé de reconnaître la Russie comme état soutenant le terrorisme et a directement déclaré que la RPD et la RPL ne sont pas des organisations terroristes. Aucun signe de financement du terrorisme n’a été trouvé dans ľ aide russe au Donbass. Ainsi, « l’opération antiterroriste » commencée par le régime de Kiev en 2014 était totalement infondée et illégale.
On a réussi à ralentir la guerre en février 2015, lorsque les accords de Minsk ont été signés entre Kiev et les républiques du Donbass, grâce à la médiation de la Russie, de la France et de l’Allemagne, qui se sont portées garantes. Les accords prévoyaient la réintégration de la RPD et de la RPL en Ukraine dans les conditions ď une large autonomie et du respect des droits de la population de ces régions. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé ce document à l’unanimité. Cependant, comme il s’est avéré plus tard, ni l’Ukraine ni les garants occidentaux n’allaient mettre en œuvre ces accords. Ils avaient juste besoin ď une pause pour doter l’Ukraine d’armes et la préparer à la guerre contre la Russie. Trois des quatre signataires des accords (P.Porochenko, F.Holland et A.Merkel) l’ont directement déclaré récemment.
Pendant les huit années des accords de Minsk les bombardements du Donbass ne s’arrêtaient pas, la population civile ne cessait de mourir. Dans ces conditions la Russie a été contrainte de lancer une opération militaire spéciale. Elle n’a pas commencé cette guerre, mais elle essaie ďy mettre fin.
Aujourd’hui, dix ans plus tard, il est évident que les rêves des ukrainiens venus au Maïdan en 2014 n’étaient pas justifiés. L’Ukraine est devenue le pays le plus pauvre d’Europe, a perdu sa souveraineté et se trouve sous tutelle des pays occidentaux, qui déterminent sa politique intérieure et étrangère. La négligence juridique, les violations des droits de ľ homme et la corruption sont devenus la norme. Ľ histoire est falsifiée, le nazisme prospère, la dissidence est réprimée. Il y a des centaines de milliers de morts et de blessés au front. Sur 27 régions ukrainiennes, six, sur la base de l’expression de la volonté de leurs habitants, sont devenues partie intégrante de la Fédération de Russie. La population a diminué, selon diverses estimations, de 46 à 25 millions de personnes.
Pour la grande majorité des ukrainiens le coup d’État est devenu un tragique point de non-retour à une vie normale et à la confiance dans l’avenir.
Ambassade de Russie au Burkina