LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Afrique de l’Ouest : Les lanceurs d’alerte en danger, selon un rapport

Publié le lundi 5 février 2024 à 18h32min

PARTAGER :                          
Afrique de l’Ouest : Les lanceurs d’alerte en danger, selon un rapport

Dans un rapport publié le lundi 5 février 2024 à Dakar au Sénégal, la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) révèle que les lanceurs d’alerte d’Afrique de l’Ouest sont en « danger ».

Le rapport rassemble les résultats de 14 études sur la protection des lanceurs d’alerte menées dans 13 pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et en Mauritanie. L’une des problématiques soulignée dans ce rapport est le manque de lois qui protègent les lanceurs d’alerte. Cela les expose davantage. Sur les 14 pays examinés, seuls trois disposent d’une loi spécifique de protection des lanceurs d’alerte. Et là encore, même dans les pays qui se sont dotés de lois, l’application est parsemée d’embûches.

La PPLAAF précise que pour qu’une loi sur les lanceurs d’alerte soit efficiente, elle doit définir de façon limpide le statut du lanceur d’alerte et les procédures de signalement, garantir la protection contre les représailles et les poursuites, punir les auteurs de représailles et prévoir des mesures de sécurité spécifiques.

Malgré le fait que les États qui sont concernés par l’étude disposent d’un cadre juridique pour la lutte contre la criminalité financière, les conclusions du rapport ont dévoilé que l’application de ces lois varie considérablement, ce qui peut freiner les lanceurs d’alerte de divulguer des informations sensibles. Les législations en Afrique de l’Ouest représentent en effet une entrave non négligeable pour la protection des lanceurs d’alerte.

En plus de cet aspect, les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse impactent négativement les enquêtes journalistiques et la diffusion d’informations.

« La situation actuelle des lanceurs d’alerte en Afrique de l’Ouest est alarmante. Pourtant, leur rôle dans la révélation de la criminalité financière est essentiel pour la stabilité et la prospérité de la région », a affirmé le directeur de la PPLAAF pour l’Afrique de l’Ouest et francophone, Jimmy Kandé.

« Nous exhortons les gouvernements, les organisations régionales et les bailleurs de fonds à agir de toute urgence pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte et promouvoir la transparence » Jimmy Kandé

Des recommandations

Dans le rapport, il est précisé qu’une protection adéquate des lanceurs d’alerte doit également prendre en compte des lois contre les infractions financières et des lois garantissant la liberté d’expression et l’accès à l’information.

La PPLAAF a formulé des recommandations aux États membres de la CEDEAO, à la Mauritanie, à l’Union africaine, à la Banque africaine de développement, à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international et au secteur privé.

Elle a suggéré qu’ils prennent des mesures dans l’immédiat afin d’améliorer la protection des lanceurs d’alerte et de favoriser la transparence dans la région. Ils peuvent par exemple prendre des mesures en rapport avec l’adoption de lois spécifiques sur la protection des lanceurs d’alerte, la révision de la législation sur les infractions financières, le renforcement des mécanismes de protection existants et le renforcement des pouvoirs des autorités.

Au niveau régional, des initiatives de renforcement de capacités sont indispensables, ainsi que l’intégration de clauses dans les accords régionaux pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte. En outre, les bailleurs de fonds doivent intégrer des mesures de protection des lanceurs d’alerte dans leurs programmes de prêts et d’assistance technique.

Enfin, le secteur privé doit mettre en place des mécanismes de signalement internes et des mesures de protection des employés.

La mise en œuvre de ce rapport a été rendue possible grâce à l’Union européenne (UE) dans le cadre du projet OCWAR-M. Ce projet vise à lutter contre la criminalité financière en Afrique de l’Ouest.

Lire l’entièreté du rapport ici :

SB
Lefaso.net
Credit photo : Page Linkedin de Jimmy Kandé

PARTAGER :                              

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique