Les fidèles catholiques de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso ont sacrifié une fois de plus à la tradition, en organisant cette 36e édition du pèlerinage diocésain à Dingasso. Très tôt le matin, ils étaient des milliers de fidèles à pied, à vélo, à moto ou en voiture, à converger vers les falaises de Dingasso pour y vivre le pèlerinage marial. L’on pouvait apercevoir une longue colonne de fidèles serpenter la voie tracée entre les falaises. Chaque fidèle dit être venu aux pieds de la Vierge Marie avec ses intentions et supplications, notamment la paix au Burkina Faso.

Les fidèles catholiques de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso ont prié pour la paix au Burkina.

Cette célébration eucharistique a donc été un moment de recueillement, de supplication pour la paix et l’unité au Burkina Faso, mais aussi de retrouvailles pour certains fidèles. Au regard de la situation du pays, Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso, a exhorté les pèlerins à prier pour plus de paix et de stabilité au Burkina Faso. Aussi, une seconde quête a été initiée afin de contribuer à l’effort de paix. « Avec cette deuxième quête, nous nous engageons à participer à l’effort de paix. Et chacun devra prendre des engagements pour être un acteur de paix là où il se trouve. C’est à ce prix que nous allons pouvoir nous en sortir », a-t-il souligné.

Mgr Paul Ouédraogo invitant les pèlerins à prier avec la Vierge Marie pour plus de grâces dans leurs familles et communautés.

Le pèlerinage à Dingasso est une démarche de foi et qui permet aux pèlerins de se rapprocher de Dieu. Ainsi, entre louanges et adoration, ces pèlerins ont une fois de plus réaffirmé leur foi en Dieu pour toutes les grâces reçues dans leur vie. Aussi, ils ont prié pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale au Burkina Faso. Dans son homélie, Paul Ouédraogo a exhorté ses fidèles à ne pas être seulement des personnes qui prient seulement, mais qui joignent les actes à la prière sinon, dit-il, « la prière devient simplement des mots qui sortent de nos lèvres mais n’engagent pas notre vie ».

« Dans l’évangile de ce jour, Jésus, dans la synagogue de Capharnaüm, a tenu à prêcher, à annoncer la Bonne Nouvelle, mais il a joint un acte à sa parole. Et invitant certainement tous ses disciples que nous sommes, à faire ainsi attention et à veiller toujours à joindre l’acte à la parole. Que nous ne soyons pas seulement des personnes qui écoutent la parole de Dieu, mais des personnes qui l’écoutent, qui la méditent et qui la mettent en pratique. Nous sommes appelés à mettre plus de cohérence entre ce qui sort de notre bouche comme parole, comme prière, avec les actes que nous posons (…). Si nous prions pour la paix, il faut qu’on s’engage à être des acteurs de paix ; si nous prions pour la réconciliation, il faut que nos cœurs vivent la réconciliation, etc. On ne peut pas passer le temps à prier sans que les actes ne suivent », a laissé entendre Mgr Paul Ouédraogo.

Les fidèles catholiques n’ont pas voulu se faire conter cette célébration eucharistique.

L’archevêque de Bobo-Dioulasso a également invité les pèlerins à prier avec la Vierge Marie pour plus de grâces dans leurs familles et communautés. Il a souhaité que ce pèlerinage puisse porter des fruits pour plus de paix au Burkina et dans la sous-région. Au cours de cette célébration, il a rendu un hommage aux Forces de défense et de sécurité, aux Volontaires pour la défense de la patrie, aux dozos et à tous les acteurs qui s’investissent pour le retour de la paix au Burkina.
Les pèlerins, eux, sont sortis de ce pèlerinage convaincus d’avoir reçu les grâces nécessaires pour leur épanouissement.

Pour Rosalie Sanou de la paroisse Sainte-Famille de Tounouma, cette célébration est une occasion de témoigner sa reconnaissance au seigneur pour ses bienfaits dans sa vie. Elle affirme avoir bénéficié des grâces de Dieu courant l’année 2023, donc il était opportun pour elle d’effectuer le déplacement. Elle dit avoir prié également pour que la paix revienne au pays. Tout comme Rosalie, Lucien Bognini n’a pas hésité à prier pour un Burkina Faso meilleur. Comparativement à Rosalie, Lucien est à son tout premier pèlerinage à Dingasso.

Lucien Bognini a rendu grâce à Dieu pour ses bienfaits reçus au cours de l’année 2023.

« C’était un moment très attendu pour moi. C’est ma première fois de participer à ce pèlerinage qui me tenait à cœur. Cela permet de renforcer la foi et de témoigner davantage ma gratitude envers le seigneur pour tout ce qui s’est passé en 2023 et en début de cette année 2024. Malgré toutes les situations difficiles que j’ai vécues sur le plan familial et personnel, je me suis toujours confié au seigneur, afin qu’il m’accompagne dans mes activités, qu’il bénisse ma famille et donne la paix au Burkina Faso », a-t-il confié.

Romuald Dofini
Lefaso.net