Les Burkinabè de tout bord et de divers horizons continuent de contribuer à l’effort de paix, lancé par les autorités de la transition, il y a de cela une année. Ce jeudi 25 janvier 2024, trois structures ont contribué pour 25 727 840 de FCFA au Fonds de soutien patriotique (FSP). Il s’agit de la mine d’or de Boungou avec une contribution de 19 134 990 de FCFA, l’association des ressortissants de la province de l’Oudalan avec une contribution de 4 592 850 de FCFA et de la promotion 1978-1982 du premier cycle du Lycée Philippe Zinda Kaboré qui a contribué à hauteur de deux millions de FCFA.

A gauche, Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’économie et à droite, Bassolma Bazié, ministre d’Etat, chargé de la fonction publique, lors de cette cérémonie de remise des chèques

Prenant la parole, Valentin Maré, haut-commissaire de l’Oudalan a indiqué que ce geste de solidarité est aussi une invite à accélérer le processus de sécurisation du pays. « Dans l’Oudalan, nous vivons au quotidien, les attaques, les assauts de l’ennemi (terroristes). C’est un plaisir pour nous de venir contribuer et de montrer une fois de plus que nous sommes assez résilients. La résilience, ce n’est pas juste un mot et nous pensons effectivement qu’avec cet apport, le gouvernement pourrait accélérer le processus de sécurisation de notre pays, que nous reconnaissons déjà en très bonne voie. Nous constatons au quotidien, l’évolution de la situation mais nous pensons qu’avec ce geste aussi modeste soit-il, nos VDP et FDS pourront avoir un peu plus d’équipements pour accélérer le processus de sécurisation », a-t-il déclaré.

Remise du chèque des forces vives de l’Oudalan

« Nous les forces vives de la province de l’Oudalan, sommes ici pour répondre à l’appel du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré invitant l’ensemble des citoyens burkinabè à une solidarité agissante à l’endroit des forces combattantes pour augmenter leurs capacités opérationnelles. Ce geste des forces vives de l’Oudalan est modeste mais c’est pour témoigner notre engagement à contribuer à l’effort de paix pour un Burkina de stabilité, de sérénité qui n’est plus loin. Nous sommes donc très fiers de cette contribution pour la libération totale de notre patrie. Nous profitons de cette occasion pour rendre hommage à nos forces combattantes, leur dire que nous sommes de tout cœur avec eux et que tout ce calvaire va bientôt finir Inchallah », a ajouté de son côté Mohamed Ag Ibrahim, représentant des forces vives de l’Oudalan.

Remise du chèque de la promotion 1978-1982 du Lycée Philippe Zinda Kaboré

Pour la promotion 1978-1982 du Lycée Philippe Zinda Kaboré, ce chèque vise à contribuer au retour de la paix au pays des hommes intègres. « Il y a de cela un peu plus de 45 ans, nous faisons notre entrée dans cet illustre établissement que nous appelons affectueusement le grand et noble Zinda. Ce qui traduisait déjà un certain état d’esprit. Et nous avons su depuis lors cultiver en nous cet esprit de solidarité, d’entraide, de familiarité, de convivialité, si bien que nous nous appelons entre nous la famille du noble Zinda. Avec la situation que nous vivons où chacun de nous d’une manière ou d’une autre a été éprouvé, il est de bon ton que nous ne puissions pas nous mettre de côté mais qu’on mette vraiment la main à la patte aussi avec une contribution aussi minime soit-t-elle pour œuvrer au retour de la paix au Burkina Faso. Cette contribution est l’œuvre de beaucoup d’entre nous, nous sommes un groupe de plus d’une centaine de personnes avec des camarades qui sont à l’extérieur. Je tiens à réitérer l’engagement de notre promotion pour le retour d’une paix durable au Burkina Faso », a précisé Moussa Konfé, représentant la promotion.

Remise du chèque de la mine de Boungou

Malgré les difficultés avec notamment l’arrêt des activités de la mine en raison de la situation sécuritaire, les travailleurs et les responsables de la mine de Boungou se sont mobilisés afin de contribuer à l’effort de reconquête du territoire. Ils ont profité demander un accompagnement de l’Etat pour la reprise des activités de la mine.

Valentin Maré, haut-commissaire de la province de l’Oudalan

« Au nom de nos premiers responsables, je voudrais d’abord vous remercier pour le renouvellement du permis d’exploitation de la mine de Boungou. Nous sommes là ce soir pour répondre à l’appel du chef de l’Etat qui a bien voulu que les citoyens et les amis de ce pays puissent contribuer à l’effort de paix pour la reconquête du territoire. La mine de Boungou traverse des périodes assez difficiles, ça fait exactement aujourd’hui 175 jours que la mine est en arrêt, les travailleurs sont en chômage technique. Malgré cette difficile situation parce que l’insécurité nous la vivons au jour le jour, nous avons donc voulu répondre favorablement à l’appel du chef de l’Etat en faisant ce don composé d’une partie de la contribution des travailleurs de la mine qui ont décidé de céder une partie de leurs salaires pour contribuer ainsi à la reconquête du territoire national. Emu par le geste et la résilience des travailleurs nationaux et expatriés, le PDG du groupe, Simon Tiemtoré a décidé d’apporter sa contribution à hauteur de 10 millions de FCFA, soit un total de 19 134 990 FCFA », explique Alli Konseiga, directeur général de la mine de Boungou.

Mohamed Ag Ibrahim, représentant les forces vives de l’Oudalan

« A travers ce geste, nous voulons profiter pour faire un plaidoyer, demander toujours l’assistance de nos autorités qui nous ont toujours accompagné. Même la remise de ce chèque, c’est une façon pour nous, de dire merci aux forces combattantes qui, sans elles, la mine de Boungou n’existerait pas. Nous nourrissons le rêve de voir le Burkina Faso retrouver la paix et la région de l’Est et plus particulièrement la province de la Tapoa qui vit aujourd’hui des situations assez complexes », a-t-il souhaité.

Moussa Konfé, représentant la promotion 1978-1982 du Lycée Philippe Zinda Kaboré

Tout en remerciant les trois structures pour ces gestes de solidarité, le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, a souligné que ces différentes actions contribuent à la prise en charge et l’équipement des VDP afin de renforcer leurs capacités opérationnelles. Pour lui, même si la conviction d’une victoire très prochaine ne fait l’objet d’aucun doute, « il est impérieux que nous nous inscrivions dans une dynamique de durabilité de nos actions en mobilisant les moyens nécessaires pour accélérer la lutte pour la restauration de l’intégrité territoriale et asseoir les bases de construction d’une paix durable ».

Alli Konseiga, directeur général de la mine de Boungou

Tout en exprimant toute son admiration pour la résilience et le courage dont font preuve les sociétés extractives, Dr Aboubakar Nacanabo rassure que le gouvernement reste disponible pour les accompagner dans la recherche de solutions appropriées aux différentes contraintes du secteur minier.

Pour rappel, selon le ministre de l’économie, après un an de mise en œuvre, environ 104 milliards de FCFA ont été mobilisés dans le cadre du fonds de soutien patriotique.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net