Le présent atelier vise à dresser de façon participative, le bilan des actions menées dans le cadre de la composante informationnelle du projet MODHEM+, afin de documenter les changements les plus significatifs atteints ainsi que les approches pertinentes qui ont permis d’atteindre ces changements. Débutée en 2020, la mise en œuvre de la composante informationnelle à travers le service GARBAL, a engrangé divers acquis.

Utilisée actuellement par environ 1,5 million d’agropasteurs, la plateforme GARBAL permet à ceux-ci d’avoir un accès instantané à des informations telles la disponibilité des eaux de surface, la disponibilité des pâturages, la pluviométrie et les autres informations agro-météorologiques, la position et l’état des pistes de transhumance, ainsi qu’aux télé-conseils en ce qui concerne l’exploitation agropastorale. Et avec la situation sécuritaire actuelle, les éleveurs disposent également d’informations sur les zones sécurisées, pour paître leurs animaux.

Aussi, grâce au marché digital GARBAL Yaar, producteurs et éleveurs ont connaissance des prix des denrées agricoles et du bétail dans diverses localités du pays. Et avec la situation sécuritaire, les éleveurs disposent d’informations sur les zones sécurisées, pour paître leurs animaux.

Aminata Diallo/Boly, coordonnatrice de l’association d’éleveurs Andal, soutient que la plateforme a participé à la résilience des agropasteurs.

Pour les acteurs du monde agropastoral, c’est une vraie révolution qui est opérée grâce au service digital offert par GARBAL. Aminata Diallo/Boly, coordonnatrice de l’association d’éleveurs Andal, soutient que la plateforme a participé à la résilience des agropasteurs. " A travers les communications qui ont été faites par le 777, les producteurs ont beaucoup été soulagés. Ceux qui voulaient vendre leurs produits agricoles ou d’élevage, ont eu du succès à travers GARBAL. Ils ont pu avoir des acquéreurs, même dans ses situations où il était difficile de se déplacer. Ils ont aussi eu des informations sur le climat et le type de productions voulues", témoigne-t-elle.

Issa Tall, éleveur basé à Banfora dans les Cascades, soutient qu’avant l’arrivée de la plateforme, les agropasteurs éprouvaient des difficultés pour traverser certains fleuves

Issa Tall, éleveur basé à Banfora dans les Cascades, soutient qu’avant l’arrivée de la plateforme, les agropasteurs éprouvaient des difficultés pour traverser certains fleuves qui sont entre le Mali, la Côte d’Ivoire et la région des Cascades en temps de pluie. « Ces dernières années, grâce à GARBAL, les agropasteurs ont l’information et appellent le service pour savoir s’il a plu à certains niveaux. Chez nous lorsqu’ il pleut à Orodara, Moussodougou, jusqu’à Banfora, l’eau empêche les producteurs qui viennent dans l’autre sens. Désormais grâce aux informations, ils savent combien de temps attendre après la pluie avant de pouvoir traverser », confie-t-il.

Bonsouindé Ouédraogo est le président de l’association Fortes mains unies pour le développement communautaire

Bonsouindé Ouédraogo est le président de l’association Fortes mains unies pour le développement communautaire, une structure qui a œuvré à la sensibilisation des producteurs sur la nécessité de l’utilisation des services de la plateforme GARBAL. Si au début, les populations étaient réticentes face aux informations données par les télé-conseillers, elles ont fini par être convaincues de la véracité et de la pertinence de ces informations relatives à la météo et aux bonnes pratiques agricoles, fait savoir Bonsouindé Ouédraogo. Il avoue que le chef de canton de Arbollé, a confié avoir vu sa production s’améliorer, grâce aux conseils reçus à travers les télé conseillers, sur la bonne période pour semer et le type de semences à mettre en terre pour espérer de bonnes récoltes.

Jean Haro, représentant du ministre de l’agriculture

Le représentant du ministre de l’agriculture, Jean Haro, a salué la contribution du projet MODHEM+, qui soutient-il, répond à un objectif du gouvernement d’opérationnaliser la transformation numérique dans les secteurs agricoles et pastoraux dans notre pays. « GARBAL est apparu comme une alternative pour suppléer les agents techniques sur le terrain qui du reste n’était pas en nombre suffisant pour couvrir efficacement l’étendue du territoire malgré les grands efforts du gouvernement », a-t-il ajouté.

Jean Haro a laissé entendre que même si le projet MODHEM+ tire à sa fin, le service GARBAL lui reste disponible pour les agro-pasteurs. « En tant que ministère nous sommes engagés pour continuer la collaboration et l’appui au service GARBAL et ensemble avec les partenaires Orange, HSS et SNV, nous allons poursuivre nos efforts pour agrandir le service avec le GARBAL YAAR et des produits financiers dans le but de rendre le service indépendant et pérenne/durable au profit des populations », a-t-il promis.

Easther Loaffen, ambassadeur des Pays-Bas au Burkina

La composante informationnelle du projet MODHEM+ a été effective, grâce à l’appui financier du royaume des Pays-Bas. L’ambassadeur des Pays-Bas, Easther Loaffen, se dit satisfaite des résultats auxquels le service GARBAL est parvenu. Pour une durabilité du projet, elle invite les participants à réfléchir sur des solutions d’autofinancement pouvant assurer la pérennité de la plateforme après le projet.
Honoré Zidwemba, project manager à SNV, a indiqué que les partenaires de mise en œuvre du projet MODHEM+, vont continuer à développer des initiatives pour pérenniser le dispositif GARBAL, qui est entré dans les habitudes des populations. Il a ajouté que d’autres solutions numériques viendront renforcer les besoins spécifiques des différentes communautés.

Honoré Zidwemba, project manager à SNV

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net