La presse burkinabè est devenue familière de ces conférences de presse improvisées par la police. Comme à chaque fois, le héros du jour, c’est un commissaire, soudainement projeté sous les feux de la rampe, par l’arrestation de bandits. Par ces temps de grande insécurité, l’exploit a toutes les chances d’être immortalisé. Surtout, si le concerné se distingue régulièrement par ses qualités de fin limier.

A tel point que l’on oublie souvent, que le travail de recherche se fait en équipe. Qu’à cela ne tienne, la coupe du « bon flic » est débordante de succès, et c’est l’essentiel. La victoire affirme l’adage, a un seul père. Une paternité bien assumée dans le cas présent, sans qu’il soit nécessaire de recourir à un test ADN.

Quant aux captifs de la matinée, ils devront supporter le regard de 16 millions de burkinabè, relayés par des journalistes, eux aussi, excédés par la recrudescence du niveau du banditisme. L’arsenal exposé témoigne d’une ingéniosité sans cesse poussée vers la perfection : imitation de cachets, copies de documents administratifs, faux passeports... Une science admise désormais à faire valoir ses droits à la retraite.

Juvénal Somé
Lefaso.net