Lutte contre le paludisme : « Depuis les années 1960, plus de 90 candidats vaccins contre le paludisme ont été identifiés » Pr Sodiomon Bienvenu Sirima
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Selon Pr Sodiomon Bienvenu Sirima, plus de 90 candidats vaccins contre le paludisme ont été identifiés depuis les années d’indépendance, en 1960 au Burkina Faso. Cette déclaration a été faite à l’occasion d’une table ronde au 3e congrès de la Société burkinabè de santé publique (SOBUSAP) le jeudi 14 décembre 2023 à Ouagadougou.
Le Professeur Sodiomon Bienvenu Sirima a débuté les présentations avec une communication sur le thème « Du candidat vaccin au vaccin en tant que produit utilisable par les populations : rôles et implication des acteurs clés dans le processus de développement clinique ». En outre trois autres présentateurs du domaine de la santé ont échangé avec les congressistes sur des thématiques relatives au vaccin contre le paludisme.
Le premier présentateur a ainsi noté que les acteurs et autorités sanitaires font des efforts en matière de recherche dans le domaine de la lutte contre le paludisme. Ainsi, « Depuis les années 60, plus de 90 candidats vaccins contre le paludisme ont été identifiés » a-t-il confié, ajoutant que plusieurs autres candidats vaccins ont été testés avec environ 150 essais cliniques dans le monde. Cela a permis d’avoir aujourd’hui deux candidats vaccins, notamment, RTS, S/ASO1 et R21/Matrix-M recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a expliqué le directeur exécutif du Groupe de recherche action en santé (GRAS).

Dans les échanges, il est ressorti également qu’il existe plusieurs acteurs dans le processus de développement clinique. Il s’agit du sponsor, de l’investigateur, du comité d’éthique indépendant et des organes de régulation des essais cliniques. Le sponsor, est une entreprise ou un organisme chargé de la gestion d’un essai clinique notamment des aspects du financement de l’essai. Il est le pont avec l’autorité nationale de règlementation et se charge de la vérification des données.
Dr Eric Nébié a donné une communication intitulée : « Quelles stratégies pour un déploiement efficace du vaccin contre le paludisme dans le contexte épidémiologique du Burkina Faso ? ». D’entrée de jeu, il a rappelé que l’introduction d’un vaccin dans le programme vaccinal d’un pays est tributaire de son homologation par les instances internationales et par le pays de façon souveraine. Une fois ces étapes franchies, explique-t-il, il y a des stratégies de déploiement des vaccins établies par le Groupe technique consultatif sur les vaccins (GCTV) à suivre. Ces stratégies, confie-t-il, sont au nombre de trois, notamment, celles basées sur l’âge, sur la saisonnalité et la dernière mixte avec chacune d’elle ayant des inconvénients et des avantages.
« Mise au point de vaccins contre le paludisme : Quels sont les risques d’échecs versus facteurs de succès ? ». C’est la problématique développée par Hermann Sorgho, maître de recherche, en parasitologie. Le pensionnaire de l’unité de recherche clinique de Nanoro a indiqué que le développement de vaccins est tributaire du développement de nouvelles technologies permettant de surmonter les contraintes de la biologie. La mise en œuvre des essais vaccinaux au Burkina Faso n’est pas chose aisée, a-t-il affirmé avant de confier que le programme de développement du candidat vaccin RTS, S est un effort de plus de 30 ans. Selon ses explications, des aspects comme les environnements scientifiques, la régulation, le social influent sur la mise en œuvre de l’essai et doivent être pris en compte.
« Quelle place pour le vaccin contre le paludisme dans les stratégies actuelles de prévention du paludisme au Burkina Faso ». Ce thème a été animé le Pr Ag Adama Zida. Il a planté le décor avec des chiffres sur le fardeau du paludisme. « 249 millions de cas et 608 000 décès dus au paludisme dans le monde. Plus de la moitié des décès concernent les moins de 5 ans » a-t-il avancé, ajoutant que 94% de ces cas et 95% de ces décès sont en Afrique subsaharienne. En 2021, selon lui, 12 231 086 de cas de paludisme ont été enregistrés dans les formations sanitaires avec 4 355 décès soit 12 décès par jour au Burkina Faso représentant 37,3% de consultations, 55,9% d’hospitalisation et 15,0% de décès dans le pays.
Pr Ag Adama ZIDA a fait sa communication sur le « Rôle historique des grandes innovations dans la réduction du fardeau du paludisme ». Les grandes avancées dans la réduction du fardeau du paludisme sont respectivement le MILDA, CTAs et PID. A en croire le Pr Zida, les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA), dans la lutte contre le paludisme au Burkina Faso, se sont avérées efficaces. Ensuite, viennent la prise en charge et le PID.
S.I.K
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