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Burkina : L’initiative mécanisme de transformation du genre pour l’adaptation au changement climatique lancée

Publié le mercredi 13 décembre 2023 à 16h26min

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Burkina : L’initiative mécanisme de transformation du genre pour l’adaptation au changement climatique lancée

L’initiative mécanisme de transformation du genre pour l’adaptation au changement climatique ou Gender Transformative Mechanism (GTM) en anglais a été officiellement lancée ce 13 décembre 2023 à Ouagadougou. Elle va couvrir la période 2023-2025 et vise à soutenir et inciter les gouvernements, à investir dans les activités nécessaires pour obtenir des résultats transformateurs à grande échelle en matière de genre et aussi renforcer la capacité d’adaptation et la résilience des femmes au changement climatique dans les zones rurales et agricoles.

Selon l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, si les femmes disposaient de l’égalité d’accès aux facteurs de production, les rendements des exploitations agricoles dirigées par des femmes augmenteraient de 20% à 30% et la production agricole totale de 2,5% à 4% dans les pays en développement. Ce qui engendrerait une baisse de 12% à 17% du nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, soit entre 100 et 150 millions de personnes.

C’est donc en vue de remédier aux inégalités entre les sexes et d’autonomiser les femmes pour relever le défi que représente l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition, que l’initiative GTM a été lancée. Elle sera mise en œuvre dans les régions des Haut-Bassins et du Sud-ouest et vient en complément au projet d’appui aux filières agricoles (PAFA-4R).

Photo de famille

L’initiative GTM a pour objectif de réaliser des résultats systémiques et durables de transformation du genre et de renforcer la résilience climatique des femmes. Les petits exploitants agricoles, les organisations de producteurs de base, les micro-entreprises, les organisations faîtières sont les principales cibles du projet, soit environ 11.018 personnes. La mise en œuvre du projet GTM va coûter la bagatelle de 3 milliards de FCFA, mobilisés par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), à travers la Fondation Bill et Melinda Gates.

Le GTM comprend deux approches selon la directrice pays du FIDA, Ann Turinayo. Une approche programmatique qui vise à renforcer les approches existantes et introduire des approches supplémentaires de transformation du genre, pour soutenir des améliorations durables des capacités d’adaptation des femmes au climat et à l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes. La deuxième approche qui est institutionnelle va renforcer la capacité et l’engagement du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques à maintenir et à étendre les résultats de la transformation du genre dans le secteur agricole, en mettant l’accent sur le lien entre le genre et le climat dans ce secteur.

Ann Turinayo, directrice pays du FIDA

Pour atteindre les objectifs fixés, cinq axes seront adressés par le projet GTM. Il s’agit de transformer les normes sociales, les croyances, les attitudes et les pratiques vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; améliorer l’accès foncier des femmes, au niveau du groupe et du ménage ; accroître l’accès des femmes aux crédits financiers, aussi dans les institutions financières formelles ; améliorer les compétences entrepreneuriales et commerciales des femmes pour leur permettre d’améliorer leur participation à la chaîne de valeur et de les orienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée et vers des systèmes de production résilients au changement climatique et enfin accroître l’accès des femmes aux organisations de la chaîne de valeur rurale, ainsi que leur leadership et leur prise de décision, y compris leur utilisation des informations climatiques.

Gaoussou Sanou, secrétaire général du ministère de l’Agriculture

Le ministre de l’agriculture, représenté par son secrétaire général, Gaoussou Sanou, a salué la pertinence du GTM, qui fait un focus sur l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes et qui intervient dans un contexte global marqué par les stress et les chocs climatiques dont les conséquences sont particulièrement ressenties par les femmes et les jeunes.

Les bénéficiaires par la voix du représentant du président de la Chambre nationale d’agriculture, Aliou Badara Traoré, ont pris l’engagement de s’investir pour la réussite du projet. « Nous nous engageons à jouer pleinement notre partition, afin que les femmes et les jeunes puissent sortir du cercle vicieux de la pauvreté par leur travail mais aussi contribuer de façon optimale au développement économique et social de leur région respective. A travers nos organisations respectives, nous allons nous approprier cette initiative et nous investir fortement pour le plein succès de celle-ci, en vue d’un mieux-être des productrices agricoles rurales », a-t-il laissé entendre.

Aliou Badara Traoré, représentant des bénéficiaires

L’initiative devrait à terme permettre la mise en place d’un centre d’apprentissage et d’autonomisation, d’apporter un appui à 15 sous-projets d’accès au marché niébé et 15 sous-projets d’accès au marché maraîchage, la signature de 81 accords fonciers pour les ménages dirigés par des femmes et de 30 attestations de possession foncière rurale, la tenue de 48 sessions de formation en éducation financière au profit de 1.440 bénéficiaires. A cela s’ajoute le financement de 41 micro-entreprises rurales collectives et 10 micro-entreprises rurales individuelles ainsi que la tenue de 32 sessions de formation en leadership féminin.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2023 à 17:43, par NZ En réponse à : Burkina : L’initiative mécanisme de transformation du genre pour l’adaptation au changement climatique lancée

    Pour faire du concret et lutter efficacement pour l’auto-suffisance alimentaire de tous y compris celle des femmes, combien de tracteurs et de moyens agricoles ainsi que d’intrants, et d’hectares pouvons nous emblaver avec ce montant ? Les bailleurs de fonds nous envoie toujours là où les résultats ne sont pas profitable au pays tout entier. Au moins un tiers de cet argent ira dans les frais de gestion du projet. Un autre tiers dans les ateliers et sensibilisation. Pas sûr que le Burkina ait ce montant s’il disait que c’était pour la mécanisation et l’intensification agricole.

    Répondre à ce message

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