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Sèmè City au Bénin : Un projet innovant pour maintenir les compétences sur le continent africain

Publié le mercredi 13 décembre 2023 à 14h50min

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Sèmè City au Bénin : Un projet innovant pour maintenir les compétences sur le continent africain

En 2017, le gouvernement béninois lançait Sèmè City. Il s’agit d’un projet de ville intelligente avec pour objectif de devenir un pôle régional d’excellence dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’innovation et du développement économique. A travers Sèmè City, le Bénin souhaite surtout éviter la fuite des cerveaux comme l’explique le directeur du département « Formation et recherche » à Sèmè City, Thierry d’Almeida.

A en croire Thierry d’Almeida, Sèmè City est aujourd’hui le programme le plus ambitieux en Afrique subsaharienne financé par la Banque mondiale à hauteur de 60 millions de dollars pour l’entrepreneuriat. Il souligne que c’est un programme qui prend de l’envol et entre dans une phase nouvelle puisque la cité de Sèmè va être construite à Ouidah, à 40 km de Cotonou, sur 336 hectares, dont la moitié à peu près sera viabilisée à l’échéance 2025-2026 avec un pôle régional d’établissements d’enseignement supérieur et de formation professionnelle. Pour l’heure, Sèmè City a déjà incubé environ 300 entrepreneurs depuis 2019 et continue de le faire.

Thierry d’Almeida affirme que trois mots clés sont les piliers de Sèmè City : formation, recherche et entrepreneuriat. De son point de vue, ce sont trois composantes qui, naturellement, devraient être ensemble, mais qui, bien souvent, évoluent chacune de façon solitaire. « La recherche doit ainsi nourrir la formation parce que la recherche est par définition à la pointe de ce qui se fait et doit, par ses avancées, permettre de mettre constamment à jour la formation. En Afrique, c’est l’un de nos gros problèmes : on a des formations dont les contenus sont souvent obsolètes par rapport aux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ; en ce qui concerne par exemple les changements climatiques ou le rôle de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs d’activité », déclare-t-il dans un entretien accordé à AfricaPresse.Paris, à l’occasion de la 7e édition d’Emerging Valley, à Aix-Marseille.

Il estime que l’entrepreneuriat a également besoin de se nourrir des résultats de la recherche. Ce qui permettra d’avoir des entreprises qui offrent des services innovants, des services adaptés aux besoins d’aujourd’hui. Et c’est à tout cela que répond Sèmè City. « Il faut que l’entrepreneuriat puisse se nourrir de la recherche pour transformer un concept en produit. C’est ce que j’ai appelé la « vallée de la mort » que les chercheurs doivent traverser et franchir pour qu’un concept puisse être transformé en quelque chose d’utile. Cela s’appelle la « maturation », que nous savons très mal faire en Afrique, mais pour laquelle Sèmè City est en train de mettre en place des dispositifs de valorisation des résultats de la recherche », confie-t-il.

Ainsi, à Sèmè City, cinq clusters seront consacrés aux industries culturelles et créatives, sans oublier les coopérations et partenariats à l’international. En ce qui concerne la formation, Sèmè City travaille avec des structures académiques françaises – mais pas seulement – comme la Sorbonne, le groupe des Écoles centrales et l’université de Champagne-Ardenne.

Dans le domaine des industries culturelles et créatives, M. d’Almeida précise que Sèmè City travaille avec les Gobelins pour le cinéma et l’animation, mais aussi l’Institut français de la mode avec pour objectif d’ouvrir une école de la mode au Bénin qui sera une référence sur le continent et formera les jeunes d’autres pays.

Toujours dans le souci d’avoir des formations en adéquation avec les besoins des entreprises, Sèmè City ne monte aucun programme de formation sans écouter les entreprises et tenir compte des besoins du marché du travail. « Cela est très important. Nous menons au Bénin des formations d’excellence pour éviter la fuite des cerveaux et leur permettre de rester sur place au lieu de partir à Paris, à Londres ou aux États-Unis. D’autant plus qu’on aimerait bien garder tous nos jeunes talents chez nous, en Afrique ! Car l’Afrique, c’est le plus grand continent avec un formidable potentiel et des richesses encore insoupçonnées », conclut M. d’Almeida.

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