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Burkina / Réseaux sociaux : La dépravation des mœurs sur la plateforme TikTok préoccupe les députés

Publié le mardi 5 décembre 2023 à 22h44min

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Burkina / Réseaux sociaux : La dépravation des mœurs sur la plateforme TikTok préoccupe les députés

Les préoccupations croissantes liées à la dépravation des mœurs, la diffusion d’images obscènes, la promotion de la haine et la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux ont été au cœur des discussions à la plénière de ce mardi 5 décembre 2023, à l’Assemblée législative de la transition (ALT). La ministre en charge de la Transition digitale, Aminata Zerbo/Sabané, a été invitée à répondre à une question orale mettant en lumière les mesures nécessaires pour préserver les valeurs de la société face à ces dérives, en particulier sur la plateforme TikTok.

L’interpellation de l’Assemblée législative de transition souligne une préoccupation grandissante concernant l’influence négative des réseaux sociaux, en particulier chez les jeunes. La question orale a mis l’accent sur la nécessité de réglementer l’utilisation de TikTok par les enfants et d’instaurer des mesures efficaces pour contrer la dépravation des mœurs.

La ministre Aminata Zerbo/Sabané a reconnu l’importance cruciale du rôle des parents dans le contrôle des activités en ligne de leurs enfants. Elle a souligné que les parents devraient être actifs dans la configuration et la surveillance des téléphones qu’ils offrent à leurs enfants. De plus, elle a insisté sur la nécessité de former les jeunes à une utilisation responsable des réseaux sociaux.

« À travers les initiatives des différents ministères et des organisations de la société civile, il y a pas mal de sensibilisations et de formations qui sont faites à l’endroit de plusieurs cibles, comme les journalistes, les parents, les enseignants, les jeunes pour l’utilisation responsable des réseaux sociaux », a déclaré la ministre, soulignant les efforts en cours pour éduquer la population sur les conséquences de la dépravation des mœurs en ligne.

« Il faut jauger la pertinence d’offrir ou pas un smartphone aux enfants. Car malheureusement aujourd’hui, pour avoir la paix on leur donne le smartphone », Aminata Zerbo/Sabané, ministre en charge de la Transition digitale

Cette interpellation faite au ministère en charge de la Transition digitale, intervient dans un contexte mondial où les gouvernements cherchent à renforcer la régulation des réseaux sociaux pour protéger la société des contenus néfastes. En raison de sa popularité croissante chez les jeunes, TikTok fait donc l’objet de débat, devenu un sujet préoccupant pour les autorités burkinabè.

Une peine d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans en cas d’infraction

« Les réseaux sociaux ne sont pas un espace de non droit. C’est pourquoi certains contenus, sources de dépravation des mœurs qui y sont véhiculés, peuvent tomber sous le coup de la loi. En effet, les cas d’exhibition de nature sexuelle ou d’utilisation abusive des réseaux sociaux sont constitutifs d’infraction au sein du code pénal burkinabè. Ainsi, l’article 533-1 du code pénal dispose que : est puni d’une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 250 000 à 2 000 000 de francs CFA, quiconque commet un outrage public à la pudeur », a rappelé la ministre en charge de la Transition digitale.

« Les enfants ont plus d’un tour dans leur sac », a témoigné le 4e vice-président de l’Alt dont le fils a plusieurs fois trouvé les moyens de contourner le système de contrôle

Aminata Zerbo/Sabané a expliqué que « constitue un outrage public à la pudeur, toute exhibition sexuelle ou tout autre acte intentionnel contraire aux bonnes mœurs accompli publiquement ou dans un lieu privé accessible aux regards du public, susceptible d’offenser la pudeur et le sentiment moral des personnes qui en sont les témoins involontaires ».

L’alternative aux limites de la loi et des moyens techniques

Au regard des limites de la loi et des moyens techniques, le ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, préconise la sensibilisation et l’éducation à la consommation responsable des contenus des réseaux sociaux. Et le ministère estime que cela passe par une forte implication des parents, familles, enseignants, leaders religieux, chefs coutumiers et traditionnels, etc.
« Il nous revient à tous dans notre société de surveiller ce que regardent nos enfants sur Internet, d’installer et d’utiliser des outils techniques de contrôle parental sur leurs appareils électroniques et discuter avec eux des contenus qu’ils consomment », exhorte la ministre de la Transition digitale.

Vers le blocage des comptes en conflit avec la loi

La ministre Aminata Zerbo assure que son département est engagé dans des discussions avec notamment Facebook et TikTok afin de voir les perspectives de collaboration pour diligenter les fermetures de comptes, ou leur blocage sur le territoire burkinabè. Les comptes ciblés sont ceux dont les administrateurs foulent au pied, les lois édictées au Burkina Faso.

Aussi, il faut noter qu’au niveau du ministère en charge de l’Éducation nationale, les préoccupations posées sur les réseaux sociaux et principalement TikTok, ont été prises en charge, selon la ministre de la Transition digitale. Elle rappelle qu’à la faveur de l’introduction de l’éducation civique au post-primaire et secondaire, la construction des curricula a réservé une place de choix aux réseaux sociaux et à la télévision. Et ce, à travers le thème : « Les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux et des programmes télévisuels ». [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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Messages

  • Tout cela est beau , mais est-ce que la junte actuelle ne s’appuie pas sur les réseaux sociaux et la désinformation comme pilliers de son pouvoir illégitime ?
    Depuis le grossier mensonge lu par un lieutenant à peine lettré à la télkevision nationale aux premiers jours du coup d’état du MPSR2 , il était évident que le pays emprunterait le modéle russe qui utilise l’embastillement et la desinformation massive comme moyen de contrôle des opinions et d#exploitation des naifs. Au sahel ce modèle est tombé sur du terrain ferile avec des illétrés transformés en analystes politiques et constitutionalistes sur les réseaux sociaux, pendant qu’on tente de définir " l’intellectuel" comme une carrence.
    On se plait de quoi alors ? Continuez avec vos activistes diffuseurs de mensonges , mais ne nous etonnons pas de la somalisation du pays. C’est triste de le constater , mais il n’est pas tard . J’ai plusieurs fois fait la proposition que certains trouveront radicale de suspendre complètement les réseaux sociaux pour deux ans parce qu’ils compliquent la situation surtout avec le comportement immature des usagers.

    Passakziri

    • Toi même JUNTE. apprenez a respecter les dirigeants de votre pays. Désormais il faut dire le "Pouvoir en place" ou les "autorités actuelles" pour designer le pourvoir de IB. Un minimum de politesse ç a fait du bien

    • @ epi
      Avant de pester , je vous conseille la prochaine fois de garder votre sang froid, cherchez la définition de ce que vous ne comprenez pas avant de réagir de manière épidermique.
      Voici ce que dit le dictionnaire au sujet du terme junte :

      Junte 1) Autrefois, dans les pays ibériques, conseil politique ou administratif, régulier ou révolutionnaire. 2) " Gouvernement à caractère autoritaire et le plus souvent militaire, issu d’un coup d’État (par exemple en Amérique latine)." . Moi je ne suis pas ibérique, je ne suis pas un gouvernement, et je ne suis pas militaire, je n’ai jamais fait de coup d’état, je les déteste d’ailleurs tous. Même si j’étais autoritaire ( ce que je suis loin d’être ), je ne pourrais être une junte. Maintenant dites moi quel qualité manque au MPSR pour être qualifié de Junte ? Si c’est un manque de respect, eh bien qu’il en soit ainsi. C’est maintenant que vous découvrez la politesse ? Non merci. la politesse à sens unique , je m’en passe. Et quelle impolitesse est plus grande que le mépris de la constitution, ciment de la nation si on lui donne la place qui lui sied ?

      Passakziri

    • Mon frère Junte est un mot qui est dans le dictionnaire.
      "groupe de militaires de haut rang qui se saisissent du pouvoir politique.", je ne vois pas en quoi c’est un manque de respect.

    • Tous des geignards. Il ya la dénotation et la connotation des mots. Le mot junte n’ est pas mélioratif... C’ est simplement du mépris.
      Le MPSRII n’ est pas une junte. il a le peuple avec lui et les aigris quji ont perdu leur paradis.

  • L’unique solution, n’est pas de produire de nouvelles interdictions légales qui seront nécessairement contournées à un moment ou un autre, mais la "modération" à priori.

    La solution d’un problème technique ne peut être que technique.

    L’IA pourrait aussi avoir sa place, il y a plétore de logiciels depuis des dizaines d’années qui réalisent cette tâche.

    A bon entendeur

  • "préserver les valeurs de la société..." Hum, quelles sont-elles ?
    Les croyances des religions importées, qui ont imposé des tabous et des interdits, qui n’existaient pas dans nos cultures ?
    L’avidité, la vénalité,.. inhérentes au capitalisme, qui incitent certain(e)s à louer leur sexe, tandis que d’autres vendent leur âme ?
    La ministre en charge de la transition digitale, qui affiche ostensiblement son appartenance religieuse à la tribune de l’assemblée nationale, ne remet-elle pas en cause la laïcité prônée par notre constitution ?
    Posons-nous les bonnes questions tant qu’il est encore temps, tant que la légendaire tolérance qui a structuré nos valeurs à encore cours, sinon, nous courons vers une société dans laquelle les populations seront de plus en plus déchirées, où les nantis continueront d’exacerber leur libido dans les "plans Z", tandis que les autres subiront l’obscurantisme, comme chez nos "amis" iraniens.
    Quelles sont au juste nos valeurs au XXI° siècle ?

    • Bonjour monsieur kwiliga.
      Je voudrais savoir deux choses :
      1. La loi qui interdit le port du voile à l’assemblée nationale
      2. La preuve qu’au Burkina Faso, quand on parle de valeur à préserver, on fait systématiquement référence aux religions que tu dis importés

    • Tu as raison Kwiliga. C’est un probleme de société. Et en parti importé ou plus precisement imposé.
      Une question : c’est quoi un "plan Z" ?

    • Voici quelqu’un qui cherche la bagarre avec tous nos croyants.
      Ce que vous dites est vrai mais elle n’est plus audible dans notre Burkina où les religions imposées sont au dessus de tout.

    • Par des religions importées et imposées,nous ne sommes plus nous-mêmes,nous avons perdu notre identité culturelle,notre originalité,nos fondements spirituels, moraux, nos traditions,nos âmes.
      Devenus hybrides ,nous n’avons plus de répères,et allons dans tous les sens !
      Notre guérison n’est pas pour demain,parce que altérés considérablement

    • Bonjour SANKARA,
      Concernant tout d’abord votre pseudo ou patronyme, vous devriez être un défenseur de la laïcité, puisque Thomas, bien que croyant n’était pas un fervent adepte des religions et du pouvoir qu’elles s’arrogent.
      Concernant la légalité :
      Au Burkina Faso, l’État est laïc, la question de la laïcité est invoquée quatre fois dans la Constitution et la religion y est une affaire privée. La religion y relève de la vie individuelle et associative. Les institutions politiques, le service public et l’éducation nationale sont consacrés laïcs par la constitution. Ils excluent, par conséquent, toute référence et toute ségrégation religieuse, toute allégeance des structures d’État à une autorité religieuse.
      Rien ne précise donc clairement ce qui est légal ou non, charge à chacun de faire son interprétation, jusqu’à ce que les tribunaux s’en mêlent.
      Quant aux "religions que (je) dis importés",... Pourquoi, vous les supposiez endogènes ?
      Et pour conclure, je déplore fortement que vous n’ayez retenu que ça !

    • Bonjour les modérateurs,
      Dites, est-ce qu’au moins vous vous rendez compte que vous en arrivez maintenant à censurer ce que vous publiâtes le 05 octobre 2022 ?
      "Burkina Faso/Plan Z : Une nouvelle trouvaille des jeunes..."
      Mais c’est bien, si, ce faisant, vous en arrivez à vous interroger sur l’état de notre société.

    • J’ai demandé de me montrer une loi au Burkina Faso qui interdit le port du voile.
      Je n’ai pas demandé ta compréhension de la laïcité que tu semble considérer comme étant la compréhension de la laïcité selon les textes au Burkina Faso.

      Je voudrais savoir la partie de la loi qui interdit le port de signes de signes religieux dans l’espace public.

      Je laisse de côté le débat sur importés et non importés car c’est trop relatif

    • Bonjour SANKARA
      Vous répliquez : "J’ai demandé de me montrer une loi au Burkina Faso qui interdit le port du voile.", ce qui indique que vous n’avez pas lu ma réponse,... ou peut-être n’avez-vous pas compris...?

  • C’est une question assez complexe. Il ya la responsabilité des Parents quant aux controles de leurs enfants, il ya aussi la responsabilité de l’Etat quant à une regulation stricte des contenues qui violent nos moeurs.
    Mais dans tout ça il faut que les africains pensent à aussi creer leur propre reseau social qui sera en adequation avec leurs realités. En Chine ils en disposent.

  • Bonjour
    Soyons sérieux tout de même !!!
    Les mêmes putchistes qui ont profité et profitent toujours des réseaux sociaux veulent sensurer les autres ?
    Où se trouve Naïm Touré ?
    Il a passé des années à vomir sur le Président Rock et bien d’autres personnes.
    Il était très suivi par de nombreux Burkinabè qui lui donnaient des méga et pire qui lui fournissaient des informations confidentielles !
    Le mensonge ne peut pas perdurer !!!

  • Mr Passakziri, j ’approuve ton analyse tres pointu.
    👏 Bravo a toi ! Mais combien sommes nous ? Ce pays sombre de plus en plus dans un coma irreversible.Du courage au fasonet pour le travail abattu pour nous informer malgre les pressions qu ’ il subit...

    • Ah bon ! Ainsi le fasonet subit des pressions !!! J’espère que tu as des preuves de ce que tu soutiens et peux les brandir devant un quelconque tribunal !

  • @Internaute 1, Passakziri
    Oui, le règne de ce pouvoir illégale et illégitime a commencé par une manipulation grossière qui a fait basculé le coup d’état (dans un autre coup d’état) lorsqu’ils ont ont annoncé que Damiba s’était réfugié dans un camp militaire protégé par des français, ça complètement changé la dynamique en faveur d’un des camps putschistes. Depuis lors ce sont des reculs démocratiques avec des tendances lourdes de dérives autocratiques au Burkina, le tout dans la morosité, l’insécurité, et la détresse .

  • Les moeurs madame, c’est d’abord se passer des publicités et exhibitions provocatrices des outils de protection et de distinction des femmes du prophète (pudeur, panache, plaisir etc) lors des rencontres politiques. Car, « La raison, le jugement, viennent lentement, les préjugés accourent en foule. » (Jean-Jacques Rousseau)

  • Il faut couper simplement ce TikTok et point barre. Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas fâcher les chinois qu’il faut gâter nos enfants et femmes (curieusement c’est la gente féminine qui adore TikTok). Dans ce pays quand on ne veut pas appliquer la lois ou qu’on veuille noyer le poisson dans l’eau on dit qu’il faut de la sensibilisation ou formation. Si sensibilisation et formation resolvaient tout on ne serait pas dans cette merde aujourd’hui Avant TikTok les gens mangeaient comment ?? Et puis il ya plein d’autres réseaux sociaux

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