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Gouvernance mondiale : L’Afrique revendique avec insistance ses sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations-Unies

Publié le samedi 25 novembre 2023 à 13h50min

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Gouvernance mondiale : L’Afrique revendique avec insistance ses sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations-Unies

Le Comité des dix pays de l’Union africaine (C 10) sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) s’est réuni le vendredi, 24 novembre 2023, en Guinée équatoriale autour de son objet-mission : parler et insister sur l’ « impérative réforme » du Conseil de sécurité de l’ONU de prendre en compte l’Afrique dans les membres permanents de cette institution mondiale.

Pourquoi le continent africain revendique-t-il avec insistance, des places au sein de cet organe ? C’est d’ailleurs, faut-il le souligner, la raison d’être du C 10, mis en place depuis 2005.

Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l’ONU a un rôle éminent ; les cinq membres permanents ont la particularité d’être constitués, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, de pays du nord, vainqueurs de ce conflit.

Être membre permanent garantit des pouvoirs pour décider sur le sort du monde, d’une manière directe, y compris sur la guerre et la paix. Le rôle des membres permanents est donc important pour le maintien de la paix ou le déclenchement de la guerre.

Aujourd’hui, des pays comme l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigéria, le Maroc (pour ne citer que ceux-là en Afrique), l’Allemagne, le Japon… sont devenus des entités qui comptent dans la balance mondiale. Parmi les pays dits vaincus, certains font partie des plus grands contributeurs de l’ONU et/ou de ses institutions spécialisées. Ce qui veut dire que les réalités du monde ne sont plus celles au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Aussi, et selon ce diplomate africain, la quasi-totalité des missions de maintien de paix sont en Afrique, qui doit maintenant cesser d’être seulement le théâtre des guerres, conflits ; d’où le bien-fondé pour le continent d’avoir voix au chapitre. « Si la revendication aboutit, cela veut dire qu’il y aura bouleversement de l’ordre mondial établit. En plus de l’Afrique, il y a des puissances qui frappent à la porte », présente-t-on.

En tout cas, l’opinion publique internationale, notamment africaine, ne rate plus le coche de rappeler cela.

Les membres permanents de l’ONU (la Russie, les Etats-Unis, la France, la Chine et le Royaume-Uni) sont donc une institution essentielle pour la paix mondiale.

C’est, là, le contexte dans lequel s’est tenu ce sommet C 10, vendredi, 24 novembre.

« La nécessité d’une réforme globale de la gouvernance mondiale s’intensifie avec l’Afrique qui plaide pour la reconnaissance de deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré les appels répétés, la mise en œuvre de cette réforme se fait attendre », rappelle la présidence congolaise, un des pays membres du C 10 et dont le dirigeant, Denis Sassou N’Guesso, a pris part aux travaux.

Pour l’hôte du sommet, le président de la Guinée équatoriale, Obiang Nguema Mbasogo, « il est essentiel que tous les États africains restent vigilants et parlent d’une seule voix afin de ne pas laisser d’autres pays et régions profiter de l’Afrique ».

Deux sièges supplémentaires de non-permanents

Selon TRT Afrika, Obiang Nguema Mbasogo a rappelé que le continent africain réclamait ce siège depuis 2005, mais n’avait pas fait de progrès significatifs dans la réalisation de ses aspirations légitimes.

‘’Il est nécessaire que le continent africain renouvelle et revitalise son action en vue de corriger l’injustice historique dont il souffre, car il est le seul continent à ne pas être représenté au Conseil de sécurité de l’ONU. Il est essentiel que tous les États africains restent vigilants et parlent d’une seule voix afin de ne pas laisser d’autres pays et régions profiter de l’Afrique en formant des alliances pour atteindre leurs propres intérêts en devenant membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies. (…). Je tiens à souligner une fois de plus l’importance d’adopter, lors de ce sommet, une nouvelle stratégie qui nous permettra d’aller de l’avant dans ce processus, afin d’atteindre l’objectif de l’Afrique d’obtenir une représentation équitable dans les sièges permanents et non permanents", a rapporté TRT Afrika de l’intervention du président Obiang Nguema Mbasogo.

Le sommet de Guinée équatoriale vise une position commune africaine dans la quête de deux sièges permanents au Conseil de sécurité, avec droit de veto, et de deux sièges supplémentaires dans la catégorie des non-permanents.

Obiang Nguema Mbasogo a donc encouragé ses homologues à poursuivre leurs efforts jusqu’à ce que les aspirations du continent au sein du Conseil de sécurité soient réalisées.

Il faut rappeler que l’ONU compte également des membres non permanents, dont les postes sont occupés à tour de rôle, actuellement occupés par le Gabon, le Ghana et le Mozambique.

On se souvient au passage que le Burkina a été élu le 16 octobre 2007 par l’Assemblée générale des Nations-Unies avec 185 voix comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2008 – 2009 (https://lefaso.net/spip.php?article23745).

Si les pays africains sont donc représentés dans les membres non-permanents, la réalité est que ce dernier organe n’a pas le même enjeu que celui des membres permanents.

Un combat capital donc pour le continent africain, engagé bien longtemps à travers le C-10 (qui regroupe l’Algérie, la Guinée équatoriale, le Congo, l’Ouganda, le Sénégal, la Libye, le Kenya, la Zambie, la Namibie et la Sierra Leone, mandatés pour négocier la réforme) et soutenu par l’Allemagne et la Chine.

En attendant …, on peut se convaincre que si le grand challenge pour le continent africain, 54 pays, est de s’arracher les deux sièges, le partage sera sans doute l’autre grand défi, s’ils venaient à être acquis, quand on sait les relents égoïstes, orgueilleux et spontanés qui peignent la coopération inter-africaine.

Qu’à cela ne tienne, la bataille de l’Afrique pour s’insérer dans cet ordre mondial, qui décide de la santé de tous les Etats du monde, est un engagement commun qui vaut son pesant d’or.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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