La situation sécuritaire a entamé de façon globale la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso. Les différentes couches sociales et socioprofessionnelles ne scandent plus en chœur l’hymne de la paix et de l’union sacrée. Dans les zones fortement touchées comme la région du Nord, les tensions sociales de diverses natures sont palpables. Et World Vision, consciente que le développement passe prioritairement par le désarmement des cœurs a pris l’initiative de lancer un appel au dialogue intergénérationnel pour la paix dans la région du Nord.

Et pour y arriver, elle a réuni les chefs coutumiers, les leaders religieux, les associations féminines et de jeunesse, les représentants de personnes porteuses de handicap autour de la problématique de la paix et du vivre ensemble. Tous étaient venus apprendre et partager leur expérience à l’école de la paix et du dialogue intergénérationnel promue par l’ONG World Vision.

L’objectif de World vision est de raffermir et de consolider les relations sociales et désamorcer les tensions, sources de division et d’insécurité permanente. Mieux, cet atelier vise à recueillir les expériences, les avis et les idées de toutes les parties prenantes afin de peaufiner une stratégie et un plan d’actions endogènes qui tiennent compte des réalités sociales et sociétales de la région du Nord. Les actions qui seront retenues seront inscrites dans un projet de sensibilisation qui se déroulera dans les différents quartiers de la ville de Ouahigouya.

« Nous tenons à remercier l’ONG World vision pour avoir porté le choix sur notre région pour implémenter cette activité » dit Issouf Ouédraogo, gouverneur de la région du Nord. Celle-ci est à haut défi sécuritaire et il y a beaucoup de tension de part et d’autre fait-il remarquer. Cependant, si les populations sont imprégnées du vivre ensemble et elles disposent de projets d’autonomisation de femmes et de jeunes, nous pourrions alors résoudre un certain nombre de problèmes, laisse-t-il entendre. Aux participants de cet atelier, le gouverneur demande une attention soutenue aux communications qui leur seront livrées et une participation active aux débats afin de dégager objectivement des solutions endogènes pour le bien-être de tous et surtout pour la cohésion sociale et le vivre ensemble.

Richard Somé, directeur des opérations de World Vision

Pour Monsieur Richard Somé, directeur des opérations de World vision, le contexte national est marqué par une situation sécuritaire délétère qui sape le développement du Burkina Faso. Il est donc évident que pour aller vers le développement, les différents acteurs intergénérationnels doivent se mettre autour de la table et discuter des sujets qui les préoccupent afin de voir ensemble comment ils peuvent venir à bout un tant soit peu de ce qui les désunit et les empêche de promouvoir un dialogue constructif, générateur de paix.

L’objet du présent atelier est de permettre aux participants d’échanger, de communiquer entre eux et de sortir à la fin avec une feuille de route d’un certain nombre d’actions concrètes que nous allons examiner et voir comment accompagner pour qu’ensemble nous puisons contribuer à asseoir ce vivre ensemble tant recherché par les plus hautes autorités de pays, conclut-il.

Quant à Sa Majesté Toogo Naaba Koannga, premier ministre de sa Majesté Naaba Kiiba, roi du Yatenga et participant à cet atelier, la contribution des coutumiers œuvre constamment pour que la paix revienne entre les familles et au sein de la population. « A chaque instant que l’occasion se présente à nous, nous ne lésinons pas sur les moyens de promouvoir la paix. Nous convoquons souvent des chefs de familles et autres responsables pour sensibiliser à la paix et la cohésion sociale afin que la paix règne dans nos familles et dans notre contrée comme jadis », argue-t-il. Sur l’entendue du territoire, notre souhait est que les chefs coutumiers se mobilisent et se donnent la paix pour parler d’une même voix afin que la paix soit accessible et réelle partout dans notre pays, lance-t-il à tous les coutumiers en guise de conclusion.

M. Issouf Ouédraogo, gouverneur de la région du Nord

L’atelier de la paix et du dialogue a occupé les participants toute la matinée et c’est en début d’après-midi que ces derniers se sont quittés avec le sentiment d’avoir tout donné et appris auprès des autres pour assurer la mission de paix et de quiétude que World vision leur a confiée.

En rappel, World vision est une ONG qui a été créée au États-Unis. Actuellement elle est présente dans plus de 100 pays dans le monde, 9 pays en Afrique de l’Ouest et dans cinq régions au Burkina Faso depuis 2021. Son ambition et sa vision consistent à aider les plus pauvres et les plus démunis.

Abdou-Azize TAO
Ouahigouya
Lefaso.net