Le Pr Théodore Marie Yves Tapsoba a en effet dirigé cette école jusqu’à son départ à la retraite en mai 2023. Ces journées d’hommages sont placées sous le thème : « Quels apports des sciences, des technologies et des innovations pour la résilience dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire ? »

Parmi les qualités vantées par les témoignages des uns et des autres dont ceux de la ministre en charge de la transition digitale Aminata Zerbo/Sabané, et de l’ancien ministre Pr Stanislas Ouaro, on peut retenir de l’homme son amour pour l’enseignement, sa ponctualité, sa serviabilité, sa bonne humeur.

Selon la description faite du Pr Tapsoba, né en mai 1958, il est un grand mathématicien qui a commencé à exercer en 1987. Il a été admis à la retraite en mai 2023, soit après 35 ans de service.

Vue des participants

Ce génie en mathématiques obtient son bac en 1977 au collège de la Salle. Entré comme étudiant à l’Institut de mathématiques et de physique (IMP) de l’université de Ouagadougou, il en sortira en 1982 avec une maîtrise de mathématiques. Muni de ce précieux parchemin, il sera admis à l’université d’Aix-Marseille 2 où il obtiendra en 1984 concomitamment le DEA de mathématiques pures et le DEA informatique et mathématiques et en 1987 le doctorat de 3e cycle de mathématiques.

Rentré au bercail, il est recruté immédiatement assistant à la Faculté des sciences et techniques (FaST) de l’université de Ouagadougou. Il obtient le grade de maître-assistant en 1994. En réussissant son doctorat d’Etat ès sciences mathématiques en janvier 1999 à l’université de Ouagadougou, il accède au grade de maître de conférences en juillet de la même année. C’est depuis 2011 qu’il est professeur titulaire, mettant ses compétences à la disposition de la communauté universitaire de Nazi Boni de Bobo Dioulasso, de son pays, de la sous-région, de l’Afrique et du monde.

Pr Sado Traoré, président du comité d’organisation

Comme le dit si bien le président de l’université Nazi Boni Pr Hassan Bismarck Nacro, ‘’les milliers d’étudiants qu’il a eu en classe ne manquent pas de lui témoigner régulièrement leur reconnaissance’’. Il poursuit en ces termes : « Sa contribution est énorme. Il faudrait quasiment une année pour en parler : contributions en termes de formation des étudiants de tous niveaux, y compris des docteurs, une immense contribution dans l’administration, des postes de responsabilité…Il a véritablement formé la relève et on lui souhaite une bonne retraite, une santé de fer et bénéficier aussi de son accompagnement au besoin ».

Le Pr Tapsoba comptabilise une quarantaine de travaux et publications scientifiques, une dizaine de travaux encadrés et soutenus, encore des thèses encadrées en cours de finalisation et plus d’une centaine de participations à des rencontres et missions scientifiques internationales.

Pr Hassan Bismarck Nacro, président de l’université Nazi Boni

Il a été directeur de l’Ecole supérieure d’informatique (ESI) à partir de décembre 1995, vice-président chargé des enseignements et des innovations pédagogiques. Il a travaillé à l’accroissement et à la diversification des offres de formations et de recherche (ouverture du 2nd cycle puis du DEA d’informatique à l’ESI en partenariat avec les universités françaises d’Evry et de Poitiers en France, création du Laboratoire d’algèbre, de mathématiques discrètes et d’informatique – LAMDI de l’UNB).

La cérémonie a été marquée par une remise de présents au Pr Tapsoba par les membres de sa famille, des étudiants et anciens étudiants, des collègues de l’université, des amis…

Dr Jacob Sanou, représentant du ministre de l’enseignement supérieur

Le président du comité d’organisation, Pr Sado Traoré, confie qu’ils ont voulu, par ces journées d’hommage, exprimer leur reconnaissance au Pr Tapsoba pour toute sa contribution au rayonnement de l’université Nazi Boni, aussi bien sur le plan des enseignements, sur le plan de la recherche/innovation et sur le plan de l’administration de l’université qu’il a contribué à bâtir depuis sa création en 1995 ».

Photo de famille

Selon Dr Jacob Sanou, représentant du ministre de l’enseignement supérieur, le commun des Burkinabè dit que les mathématiques sont très difficiles. « Donc quand vous avez un Pr qui a formé plus d’une cinquantaine d’autres professeurs sur une matière qui est très difficile à appréhender, on ne peut que lui rendre honneur et lui souhaiter une longue vie afin de profiter aisément de tout le travail abattu. Il a aussi reçu plusieurs médailles de reconnaissance qui ont jalonné son travail, une reconnaissance par ses collègues, par l’université » a-t-il affirmé.

Théodore Marie Yves Tapsoba

Le Pr Théodore Marie Yves Tapsoba rassure pour sa part qu’il reste disponible car dit-il, « pour un enseignant chercheur, il n’y a pas vraiment la retraite. Il continuera à donner des cours et à encadrer ». Il a invité les étudiants à avoir le sens du patriotisme car il a l’impression que la plupart pensent de plus en plus à eux-mêmes qu’à la société. « Je demande donc qu’ils fassent comme les aînés qui avaient aussi besoin d’argent mais qui ont préféré autre chose. Il n’y a pas que l’argent dans la vie ».

Au titre des activités de ces journées d’hommage, il y aura des diffusions de témoignages filmés, un exposé sur les travaux du Pr Tapsoba, l’animation d’une grande conférence publique sur la situation des mathématiques au Burkina Faso avec les perspectives de développement dans ce domaine. Il est également prévu un dîner gala.

Haoua Touré
Lefaso.net