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Sud-ouest : l’Union des religieux et coutumiers du Burkina plaide pour une implication des hommes dans les services de planification familiale

Publié le mardi 7 novembre 2023 à 22h45min

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Sud-ouest : l’Union des religieux et coutumiers du Burkina plaide pour une implication des hommes dans les services de planification familiale

L’Union des religieux et coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et le développement a tenu le lundi 6 novembre 2023 à Gaoua un dialogue communautaire entre religieux, coutumiers et leaders de femmes sur l’implication des hommes dans les services de planification familiale. L’objectif, à terme, est de faire un plaidoyer sur une procréation responsable.

A la faveur de la semaine nationale de la planification familiale qui se tient chaque année au Burkina Faso, l’Union des religieux et coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et le développement (URCB/SD), avec l’appui de ses partenaires, veut contribuer à la réduction du taux de mortalité infantile et maternelle. Et cela à travers des cadres d’échanges inclusifs avec différentes couches sociales, afin que les uns et les autres contribuent à la sensibilisation de leurs pairs pour l’appropriation des offres de soins en matière de planification familiale.

La cible visée pour réussir le pari, c’est la gent masculine. Les échanges ont permis de faire ressortir les bienfaits d’une procréation responsable, bénéfique à la femme et à l’enfant, dans une dynamique de faire baisser le taux de mortalité maternelle et infantile. Et aussi dans l’optique d’une gestion des ressources financières et matérielles qui se font de plus en plus rares.

Nicole Kambou de la communauté protestante évangélique

Pour Nicole Kambou de la communauté protestante évangélique, « l’implication des hommes dans la planification familiale est une bonne chose parce qu’ils ont une autre vision de la chose. Et s’ils sont intégrés dans ce programme, c’est vraiment une bonne chose. C’est difficile avec les hommes, ils ne comprennent pas l’utilité et le sens de la planification familiale pour la famille. Leur implication va aider les femmes sur le plan sanitaire et l’espacement des naissances. Et également les femmes ne vont plus se cacher pour le faire, si l’époux est sensibilisé… ».

Le représentant du chef de canton de Gaoua, Emile Oussé

Le planning familial permet à toute la famille d’être en joie, nous rappelle le représentant du chef de canton de Gaoua, Emile Oussé. « J’apprécie ce cadre d’échanges qui a permis aux uns et aux autres de donner leurs positions sur la question. La pratique se passait chez les coutumiers bien avant tous ces débats, la preuve, un nouveau-né et sa maman était séparés de la case paternelle vers une autre case durant deux à trois ans, donc je ne pense pas que ce soit nouveau pour les coutumiers. J’invite les frères à faire l’espacement des naissances pour permettre à l’enfant de bien grandir, économiquement tout le monde gagne ».

Le representant du diocèse de Gaoua, Abbé Edouard Yaro

Du côté de la communauté musulmane, ce type de cadres d’échanges est à multiplier pour permettre à la population de comprendre et d’adhérer à ce plaidoyer, confie l’iman du CERFI, Salifou Ouilli. « Tout Burkinabè appartient à une entité religieuse, si toutes les communautés sont impliquées cela permettra de toucher tous les compartiments de la société burkinabè. Il peut avoir des réticences sur les questions de planning familial, basées sur les coutumes ou la religion, mais avec l’implication de leurs leaders, cela peut faciliter la compréhension et minimiser les stéréotypes ».

Salifou Ouilli de la communauté musulmane

L’église catholique n’est pas en marge de la promotion du planning familial, mais prône l’utilisation de méthodes naturelles, nous rappelle son représentant, chargé des questions de santé et aumônier de santé au diocèse de Gaoua, Abbé Edouard Yaro. « Nous faisons la promotion des méthodes contraceptives naturelles, parce qu’elles sont sans dangers par rapport aux méthodes modernes. Nous avions pris l’engagement de sensibiliser nos communautés, les hommes de bonne volonté qui prendront connaissance de ces méthodes, puisque nous avons des agents de santé préparés, formés pour aider à vulgariser et à mettre en pratique ces méthodes naturelles. Pour ne pas entrer dans des considérations belliqueuses, mieux vaut nous contenter de ce que nous avons sous la main, à savoir les méthodes naturelles, la planification familiale se faisait déjà dans nos sociétés. La question de la planification familiale est une question ouverte. En Afrique nous avons également des intellectuels, nous ne sommes pas seulement que des consommateurs. Nous proposons ce que nous avons en respectant la déontologie, les valeurs de chaque religion. L’église catholique aussi a sa déontologie, ses principes quant à la manipulation de l’humain. Pourquoi nous n’allons pas faire la promotion de ce que nous avons ici ? Valorisons ce que nous avons… ».

Le président du Conseil d’administration de l’URCB/SD, Job Ouédraogo

Pour le président du conseil d’administration de l’URCB/SD, Job Ouédraogo, « à travers ces dialogues, nous tablons sur l’espacement des naissances. Peu importe le nombre d’enfants que vous voulez, mais faites-en sorte que en atteignant ce nombre, cela ne porte pas préjudice à la santé de la femme, ni à celle de l’enfant. L’objet de ce cadre est de sensibiliser les leaders des différentes communautés afin qu’à leur tour, ils contribuent à sensibiliser pour briser les réticences au niveau des hommes qui sont réfractaires aux changements, et à la planification familiale de quelle que façon qu’elle se passe. Ces leaders sont une force morale qui peuvent apporter un changement véritable au sein des différentes communautés ».

En rappel, ces dialogues communautaires toucheront les régions du Centre-est, du Centre-ouest et du Sud-ouest et bénéficient du soutien financier de l’USAID via le PROEPL Health.

Boubacar TARNAGDA
Lefaso.net

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