La situation socio-économique des femmes, qui représentent une part importante de la population, n’est pas des plus reluisantes. Cette situation est exacerbée par le contexte sécuritaire. C’est donc à partir de ce constat que l’impétrante Nadine Clémence Somé a décidé de mener la réflexion sur l’apport des associations féminines dans l’amélioration des conditions des femmes. Elle part ainsi de l’hypothèse que les associations féminines, qui accompagnent l’autre moitié du ciel à travers l’allocation de fonds pour mener des activités génératrices de revenus, ainsi que des sessions de formation pour renforcer leurs capacités, leur permettent d’améliorer leurs conditions de vie et leur situation économique. L’objectif étant de mettre en exergue le rôle que jouent les associations féminines dans l’autonomisation de leurs membres.

A travers une revue d’ouvrages et des entretiens avec une cinquantaine de femmes bénéficiaires des prestations de l’association Yiikri, parmi lesquelles on compte des femmes déplacées internes, Nadine Clémence Somé est parvenue à la conclusion que les associations féminines contribuent à l’autonomisation économique et sociale des femmes. « Avec cette étude, j’ai compris que les associations féminines jouent un rôle important dans l’autonomisation socio-économique des femmes, en ce sens qu’elles leur permettent d’avoir des financements, des formations, du matériel pour entreprendre et développer des activités génératrices de revenus. Ce qui constituent un avantage pour les femmes », a expliqué Nadine Clémence Somé.

l’impétrante Nadine Clémence Somé s’est intéressée à la contribution des associations féminines à l’autonomisation des femmes.

Et pour ce qui est du cas spécifique des femmes déplacées internes, sur lesquelles l’impétrante a mis un point d’honneur, celle-ci soutient que l’appui obtenu des associations féminines permet à ces femmes qui ont fui les conflits de leurs zones de résidence et qui sont souvent obligées d’assumer les responsabilités de chef de ménage, de pouvoir mener une activité afin d’avoir une situation économique stable. Elles arrivent ainsi à se prendre en charge et à assurer la pitance quotidienne de leurs progénitures. Nadine Clémence Somé espère que grâce aux résultats obtenus à travers son étude, les bailleurs de fonds qui accompagnent les associations vont renforcer le soutien financier qui leur est apporté. Ce qui pourrait, selon elle, permettre de venir en aide à un nombre plus élevé de femmes en situation de précarité, particulièrement celles déplacées internes.

Les membres du jury ont souligné la pertinence du thème choisi et le travail réalisé. Pour Dr Ollo Da, enseignant-chercheur et directeur du mémoire, l’autonomisation économique des femmes est au cœur du développement, car malgré le fait qu’elles soient des actrices de l’économie, elles sont marginalisées en raison de certains préjugés. « Ce qui est intéressant, c’est qu’elle analyse le lien entre les associations et l’autonomisation économique des femmes. Et je pense que les résultats obtenus pourront aider les décideurs à prendre les décisions éclairées pour le bien-être de la femme au Burkina Faso », a-t-il ajouté. A en croire le directeur de mémoire, la prise en charge des personnes déplacées internes constitue une préoccupation majeure pour les acteurs du développement et l’Etat. « Et savoir que les associations peuvent contribuer à leur bien-être, c’est quelque chose de très important ; le mémoire de l’impétrante pourrait aider dans ce sens ».

Ollo Da, directeur de mémoire, salue la pertinence du thème.

Le jury a toutefois relevé des insuffisances sur le fond et la forme du document, et a invité l’impétrante à apporter les corrections nécessaires. En effet, celle-ci n’a pas assez mis en exergue la prise en compte des femmes déplacées interne au niveau de l’association Yiikri de Ziniaré, qui constitue pourtant un point important de son travail, pensent les membres du jury. Des amendements ont donc été faits par le jury, en vue de parfaire le document. Le mémoire a été santionné par la mention bien et la note de 15/20.

En rappel, l’Ecole supérieure de commerce de Ouagadougou (ESC-Ouaga) est un institut privé d’enseignement supérieur créé en 2012. L’ESC-Ouaga est placée sous la tutelle technique et pédagogique du ministère de l’Enseignement supérieur, et fonctionne selon le système LMD (Licence-Master-Doctorat), ce qui facilite la mobilité des étudiants sur le plan national et international. Plus d’une dizaine de diplômes de l’ESC sont reconnus par le CAMES.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net