Défendre les couleurs de son pays à l’international demande beaucoup de sacrifices. Et entre les entraînements intensifs, l’alimentation stricte à respecter et la pression que l’on subit du fait que c’est le pays que l’on représente, Matthias Napaongo a su faire preuve de résilience pour affronter le boxeur nigérian Chinwerdy Akaolisa, ce lundi 30 octobre 2023.

Pour cet événement qui a regroupé les plus grands boxeurs du continent, celui qu’on appelle Fighter du fait se son intrépidité combattait en catégorie léger. "C’était un combat professionnel. Je savais déjà qui je devais affronter en partant, donc je me suis apprêté en conséquence. J’ai suivi les vidéos de combat de mon adversaire avec mon coach et je savais comment je devais me comporter face à lui. Je me suis très, très bien préparé. On devait le faire en six rounds. Mais dès le début du premier round, le combat n’est pas allé loin et il est très vite tombé dans mon piège. Je me suis tellement entraîné que je savais comment gérer la situation. Pendant les entraînements, on avait prévu qu’à chaque round je monte d’un cran. Mais il n’a même pas tenu au premier round et s’est pris un KO" nous confie t-il.

Avec cette nouvelle victoire, Matthias devient champion d’afrique de boxe dans sa catégorie pour la troisième fois. Un laurier qui le satisfait et le motive encore et encore à aller de l’avant, pour toujours porter haut le drapeau du pays des Hommes intègres. "L’homme n’est jamais satisfait et il n’y a pas de limite pour un sportif, qui plus est, un boxeur. On en veut toujours, peu importe le titre qu’on gagne. Aujourd’hui je suis un international et je combats chaque fois. J’ai aussi l’opportunité de combattre contre les boxeurs d’ailleurs. Dernièrement j’étais en Suède pour un stage afin de mieux peaufiner mes stratégies, ma technique et mon endurance. N’importe quel boxeur international qui m’appelle présentement, moi je suis prêt !" rassure t-il.

Comme pour tout jeune sportif de son âge, Matthias Napaongo nourrit un objectif : "devenir le numéro un mondial". Et pour parvenir à cette étape, l’athlète est conscient du chemin à parcourir et n’a qu’une requête à l’endroit des dirigeants : "on a besoin de votre soutien. Moi je veux aller loin ! Je veux aller très, très loin ! Et je crois que la prochaine fois que je vais décoller, ce sera pour de plus grandes rencontres. Il y a des combats partout dans le monde : en Angleterre, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, etc. On va faire le tour du monde pour le Burkina. Je dis souvent que la boxe est un sport particulier. Pour gagner, il faut s’entraîner, il faut souffrir. C’est une affaire d’acharnement au travail. Rien d’autre ! Si c’est faire souffrir mon corps pour faire rayonner le drapeau du Burkina, tout comme Hugues Fabrice Zango ou Iron Biby, moi je vais le faire. Moi je suis prêt pour la boxe burkinabè. Récemment on a tous vu Francis N’Ganou défendre le Cameroun. Tout le monde se reconnaissait en lui et chacun le supportait comme s’il était de son pays. C’est un modèle pour nous aussi. Il y a des Francis N’Ganou au Burkina aussi. Débloquez les moyens et soutenez-nous parce que la boxe c’est la bagarre et je n’ai pas peur de me battre. Ce n’est pas pour rien que mon surnom c’est Fighter."

Erwan Compaoré
Lefaso.net