20e session ordinaire du CNLS-IST : La prévalence moyenne d’infection au VIH est de 0,6% en fin 2021 au Burkina
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Le vendredi 27 octobre 2023 à Ouagadougou, s’est tenu la 20e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). L’objectif de cette rencontre était d’orienter les interventions en matière de lutte contre le Sida a travers l’examen et la validation des documents relatifs à la riposte contre la maladie. Elle était placée sous le haut patronage du Président de la Transition, Capitaine Ibrahim Traoré, représenté par son Directeur de cabinet, Capitaine Anderson Méda.
Le Burkina Faso connait une épidémie du VIH de type mixte caractérisée par une prévalence de moins de 1% en population générale et des prévalences élevées au sein de certains groupes spécifiques. Selon le rapport ONUSIDA 2022, la prévalence moyenne de l’infection au VIH dans la population adulte au Burkina est estimée à 0,6% en fin 2021. « C’est-à-dire, sur 200 personnes nous avons une personne séropositive. Comparé au résultat de 2003, où nous avons commencé avec une prévalence d’environ 2,3%. Donc nous pouvons dire que des avancées significatives sont faites dans la lutte contre le VIH/SIDA », a indiqué le Secrétaire permanent du CNLS-IST, Dr Seydou Ouattara. La prévalence moyenne d’infection à ce virus est donc passé de 7,17% en 1997 à 0,6% en fin 2021.
Toujours selon le même rapport, le nombre de Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est estimé à 88 000 personnes dont 6 100 enfants de moins de 15 ans. Quant aux nouvelles infections, elles sont estimées a 1 700 dont moins de 500 enfants et le nombre de décès a été estimé à 2 000 personnes. Cependant, M. Ouattara fait remarquer que ces résultats cachent souvent des disparités. En effet, les données de l’enquête nationale de surveillance de 2020 montrent des disparités de prévalence selon les tranches d’âge, les régions et le milieu de résidence. La prévalence la plus élevée (1,84%) a été enregistrée chez les 30 à 39 ans contre 0,46% chez les 15-24 ans en 2020. Au niveau des régions, les prévalence les plus élevées sont observées dans les régions du Centre (1,48%), des Hauts-Bassins (1,14%) et 1,37% pour le Sud-Ouest et le Centre-Sud.
La prévalence est également élevée dans certains groupes. Il s’agit notamment des travailleuses de sexe (5,4% en 2016), des Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (1,9% en 2017), des personnes handicapées (4,6% en 2017) et des détenus (1,2% en 2020). A en croire au SP/CNLS-IST, les mesures qui seront mises en œuvre actuellement auront pour but de trouver des solutions à ces disparités afin de lever les goulots d’étranglement pour aboutir à l’élimination du VIH à l’horizon 2030.
Les travaux de cette session ont permis aux participants, au nombre d’une centaine, d’examiner et valider 3 documents soumis à leur approbation. Il s’agit du bilan de mise en œuvre du Plan national multisectoriel de la lutte contre le Sida en 2022 (PNM 2022), le PNM 2023 et le cadre sectoriel de lutte contre le VIH révisé pour la période 2023-2026. Aussi, ils ont examiné le processus de demande de financement du Burkina Faso adressée au 7e cycle du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Il ressort que cette demande a été jugée recevable et le financement a été autorisé. L’allocation du Burkina Faso est de 26,5 milliards de FCFA pour la période de 2024-2026.
Le Capitaine Anderson Méda, représentant le Chef de l’Etat, a remercié les acteurs nationaux et les partenaires techniques et financiers pour leur engagement aux côtés du gouvernement dans la lutte contre cette maladie. Il dit rester convaincu que c’est dans une telle synergie d’action qu’ils mettront fin à l’épidémie du Sida au Burkina Faso à l’horizon 2030.
Selon le Dr Seydou Ouattara, des recommandations ont été formulées à l’issu des échanges. Il s’agit notamment de l’amélioration de l’indicateur concernant la suppression de la charge virale chez les PVVIH. « C’est un indicateur important pour la qualité de vie des PVVIH. Pour cela, il y’a un certain nombre d’actions qu’ils faut mettre en œuvre. Nous avons discuté de la gratuité des soins offerts aux PVVIH, notamment le suivi biologique », a-t-il expliqué. En outre, il y a la poursuite de l’adaptation de la réponse au contexte humanitaire afin de ne laisser personne de côté et l’amélioration de la gouvernance dans la lutte contre la maladie.
Correspondance particulière