Lancée en novembre 2019 par les conférences épiscopales réunies d’Afrique de l’Ouest en partenariat avec Catholic relief services (CRS), l’Initiative paix au Sahel se veut une contribution de l’église catholique, à la paix, la cohésion sociale et la réponse humanitaire. A travers différentes activités, l’initiative entend renforcer la dynamique sous régionale, afin de susciter des actions pouvant impacter positivement la qualité du vivre ensemble dans les différentes communautés.

Le présent atelier régional se tient à la suite d’un précédent atelier organisé en 2022 et qui avait permis aux groupes de travail d’identifier des orientations et des axes stratégiques plus adaptés à la promotion de la paix au Sahel. Ce sont donc les acquis engrangés par les orientations identifiées en 2022, qui seront évalués au cours de la rencontre ouverte ce jour.

Monseigneur Alexandre Yikyi Bazié, président de la coordination régionale de l’initiative SPI

De manière spécifique, il va s’agir de passer en revue les activités menées au cours de l’année écoulée, de procéder à une analyse de la situation sécuritaire régionale en vue de relever les axes d’orientation de l’initiative sur les trois ans à venir et de procéder à une planification triennale des activités. Les participants vont également convenir des grandes lignes des activités qui seront menées au cours de l’année 2024 et déterminer la vision et les résultats à atteindre en vue de la tenue d’un atelier de plaidoyer de haut niveau prévu à Rome en 2024.

Pour le président de la coordination régionale de l’initiative SPI, Monseigneur Alexandre Yikyi Bazié, cet atelier devrait aussi permettre de mieux appréhender les attentes des populations dans la gestion de la crise que vivent les pays du Sahel. « Le présent atelier veut aider la zone du Sahel, à répondre aux attentes de nos populations. Et nous pensons que les attentes majeures ce sont l’amélioration de la réponse humanitaire, l’amélioration de la mobilisation des ressources humaines et financières ainsi que le renforcement de la résilience communautaire et de la cohésion sociale », a-t-il laissé entendre. Il ajoute qu’il est important que le monde entier, tourne le regard vers le drame que vivent les populations du Sahel, victimes des violences terroristes.

Jenifer Overton, directrice régionale Afrique de l’Ouest de CRS

Après plusieurs années de mise en œuvre, plusieurs acquis sont à mettre au compte du SPI. Ce sont entre autres la formation d’ambassadeurs de la paix, qui ont vu leurs capacités renforcées pour connaître les mécanismes des conflits et qui peuvent être des médiateurs dans les crises que connaissent les communautés ainsi que la formation de journalistes pour la pratique d’un journalisme facteur de paix et de cohésion sociale en temps de crise. A cela s’ajoutent des aides humanitaires apportées avec l’appui de CRS aux personnes déplacées internes.

La représentante de la ministre de l’action humanitaire, Regina Compaoré, a laissé entendre que le déploiement d’une stratégie sous régionale est indispensable dans la promotion de la cohésion sociale et la lutte contre le terrorisme, d’où la pertinence de l’initiative SPI. « L’initiative paix au Sahel qui comprend le Burkina, le Ghana, le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire, est à saluer. Sa dimension sous régionale est un atout majeur pour le partage d’expériences et la mutualisation des ressources et des efforts », a-t-elle ajouté.

Regina Compaoré, représentante du ministre de l’action humanitaire

L’initiative SPI est mise en œuvre, avec l’appui technique et financier de Catholic relief services. Jenifer Overton, directrice régionale Afrique de l’Ouest de CRS, a réaffirmé l’engagement de son organisation à accompagner les pays ouest-africains dans leur quête d’une paix durable. Elle a souligné la nécessité pour ces pays, de travailler en synergie pour mettre fin à la crise que traverse le Sahel. « En travaillant ensemble, nous pouvons apporter des solutions concrètes pour mettre fin aux conflits, à la violence, au déplacement et à la misère, et répondre aux défis auxquels sont confrontés nos communautés. Nous devons investir davantage dans la cohésion sociale et le développement durable dans ces pays, pour adresser les causes profondes de cette crise et mettre fin à la souffrance », a-t-elle affirmé.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net