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Burkina/Entrepreneuriat : Martine Tapsabedo, dix ans de vente de légumes à domicile, mère comblée

Publié le lundi 16 octobre 2023 à 22h40min

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Burkina/Entrepreneuriat : Martine Tapsabedo, dix ans de vente de légumes à domicile, mère comblée

Depuis dix ans, Martine Tapsabedo vend des légumes variées. A la fois grossiste et détaillante, elle a installé son "quartier général" à son domicile, au quartier Cissin de Ouagadougou.

Tous les jours dès 4h du matin, Martine se fait aider par sa belle-fille qui se rend au marché de la cité pour se procurer des légumes en gros afin de les revendre en détail. Elles mettent une trentaine de minutes pour parcourir la distance qui les sépare du marché. Une fois sur place, Adama, la belle-fille de Martine, se dirige directement vers leurs fournisseurs pour s’approvisionner en aubergines et tomates. Il faut mettre un soin particulier à les trier pour ne pas se retrouver avec des légumes invendables sur les bras. Les prix se négocient en fonction de la taille et du poids des légumes.

Puis, elle fond sur les vendeuses de légume pour se ravitailler. Devant des étals bien achalandés, elle a l’embarras du choix tant les feuilles dont elle a besoin sont disponibles. Et enfin, place à l’achat de quelques épices.

Vers 8h, après environ quatre heures passées à écumer le marché, Adama, la belle-fille de Martine, est de retour à la maison. Elle dispose les légumes sur une table de vente pour attendre ses premières clientes. « J’ai commencé à aider ma belle-mère depuis six ans maintenant. C’est le seul travail que je fais, je n’ai pas un autre travail. Souvent quand elle est absente je vais au marché chercher les légumes pour venir lui remettre », confie Adama Zoungrana, la belle-fille.

Martine Tapsabedo vend des légumes à domicile depuis 2014. Elle a opté pour cette activité afin de subvenir aux besoins de sa famille. « J’ai commencé cette activité à domicile. Et comme j’ai vu que cela marchait bien, j’ai décidé alors d’aménager un petit espace devant la maison qui me permet aujourd’hui de stoker mes marchandises et de les revendre », se rappelle-t-elle.

Son commerce est allé crescendo, ajoute-elle. « Au début, je pouvais vendre entre 3 000 et 3 500 francs CFA de légumes par jour. Mais après j’ai commencé à avoir plus, c’est à dire entre 20 000 et 25 000 francs CFA. Aujourd’hui, il m’arrive d’écouler pour 50 000 francs CFA de légumes, parfois pour 60 000 francs CFA par jour. Et je remercie Dieu pour cela », témoigne-t-elle.

C’est une mère de famille comblée que nous avons rencontrée et qui ne cesse de remercier Dieu pour lui avoir donné les moyens de prendre en charge sa maisonnée. « J’ai quatre enfants, deux filles et deux garçons. Mais dans la maison, nous sommes actuellement au nombre de treize personnes. Et c’est moi qui subviens aux besoins de tout le monde. Mon mari travaillait mais maintenant il est à la retraite. Je me retrouve donc seule à m’occuper d’eux », dit-elle. Elle confie aussi que grâce à cette activité, elle a pu construire une maison, scolariser ses enfants. Elle s’est même offert une moto qui lui facilite ses différents déplacements. « Je me rends à la cité chaque matin où se trouve mes fournisseurs pour me procurer les légumes dont j’ai besoin et je viens les revendre. Toutes mes marchandises se vendent très bien, et mes clients viennent du quartier et d’autres quartiers », dit Martine Tapsabedo.

Ses enfants reconnaissent les efforts fournis par leur maman pour leur venir en aide. C’est le cas de Constantin, le benjamin « Je faisais la technique mais maintenant je suis dans la vente des lampes solaires. Je pense que maman nous aide, c’est elle qui nourrit la famille. Elle payait ma scolarité. Et c’est elle qui m’a aidé pour mettre mon commerce sur pied. Elle m’a aussi acheté une moto pour mes déplacements. Donc je trouve que ce qu’elle fait est bien ».

Tout n’est pas rose pourtant. En cause, l’inflation qui complique la vie de nombre de Burkinabè. « En ce qui concerne les difficultés liées à mon activité, elles sont, entre autres, liées à la cherté des marchandises. Le prix de certaines marchandises a augmenté. Je peux même dire que tout est devenu cher. Par exemple, la quantité de tomate que nous payions à 10 000 francs est devenue 12 000 francs CFA. Il semble que c’est dû à l’augmentation du prix du sac de l’engrais. Aussi le prix du chou aussi a augmenté, de même que le sac de l’oignon qui se négocie maintenant 100 000 au lieu de 80 000 francs CFA », déplore-t-elle.

Pour les clients, ce commerce de proximité leur facilite la tâche. C’est du moins l’avis de Noëllie Ouédraogo, l’une d’entre elles. « Ce qu’elle fait nous aide. A n’importe quelle heure, on peut se procurer des condiments. Il m’arrive souvent de descendre du boulot vers 20h. Je suis sûre de trouver ce que je cherche comme légumes pour le repas du soir chez elle. Malgré l’heure tardive, elle est toujours prête à nous aider ». Dame Ouédraogo Noëllie est aussi séduite par les tarifs pratiqués qui, selon elle, sont à la portée de beaucoup. « Elle n’est pas trop chère. J’ai même l’impression qu’elle préfère vendre moins cher pour écouler rapidement ses marchandises. Chez d’autres vendeuses de légumes, il arrive que les marchandises proposées aux clients soient abimées. Chez elle, ce n’est pas le cas », assure Mme Ouédraogo.

Salimatou Tianabou (stagiaire)
Lefaso.net

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