Offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 : Le ministre de l’Agriculture visite une ferme de production fourragère dans le Kénédougou
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Le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, a visité, le samedi 14 octobre 2023, la ferme agro-sylvo-pastorale de Santa Ernest Traoré, à Guéna, dans la commune rurale de Kourignon, province du Kénédougou. Producteur modèle, le promoteur s’illustre depuis plusieurs années dans la production fourragère, grâce à l’accompagnement du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel - Phase 2 (PRAPS 2 - BF).
Vêtu d’une tenue en cotonnade, avec un bonnet rouge sur la tête, des rangers aux pieds et une canne à la main, Santa Ernest Traoré est au cœur de toutes les attentions. Chef coutumier et chef du canton de Guéna à Kourignon, ce cheminot à la retraite depuis 2008, s’est investi dans la production agro-sylvo-pastorale, il y a de cela 33 ans. Ce samedi 14 octobre 2023, il est douze heures pétantes lorsqu’il sert la main du commandant Ismaël Sombié, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, en tournée dans les Hauts-Bassins dans le cadre de l’offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025.
10 hectares pour la culture fourragère pure
« Je déborde de joie. C’est une première et cette visite intervient après plusieurs années de labeur et surtout un travail de qualité », confie le producteur qui dit faire de son mieux pour aider les autres producteurs à sécuriser les aliments bétail en période de soudure.
Santa Ernest Traoré dispose de 13,5 hectares de terres déjà emblavées dont 10 hectares pour la culture fourragère pure. « Mon objectif est d’atteindre 30 hectares. Je suis en train d’irriguer 2,5 hectares avec le bras de la rivière et je suis en quête d’un financement pour l’acquisition d’un forage, afin d’irriguer quatre autres hectares. L’objectif est d’avoir une récolte tous les trois ou quatre mois dans l’année », avance le producteur qui a bénéficié d’un financement de la deuxième phase du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS 2-BF) à hauteur de 3,5 millions de francs CFA.
L’appui du PRAPS
Mis en œuvre dans six pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), ce projet qui est à sa deuxième phase, vise à renforcer la résilience des pasteurs et des agropasteurs. Le PRAPS intervient dans la santé animale, la gestion des ressources pastorales, l’amélioration des chaînes de valeur, l’inclusion sociale et économique des jeunes et des femmes. « C’est au titre de la gestion des ressources pastorales que nous sommes intervenus au sein de cette exploitation pour aider M. Traoré à mieux produire le fourrage, en lui permettant d’avoir quelques équipements, de construire le bâtiment de stockage, de mieux entretenir ses champs, d’introduire de nouvelles espèces fourragères », a déclaré Dr Souleymane Pindé, coordonnateur du PRAPS 2.
Des effets positifs
Grâce au projet, Santa Ernest Traoré reconnaît avoir fait des économies dans l’achat de fourrage pour ses bêtes. Il a désormais de quoi nourrir celles-ci à volonté et de vendre le surplus aux pasteurs qui passent dans sa localité. « Le développement d’une telle activité permettra de sédentariser un peu plus nos animaux qui rencontrent de plus en plus de difficultés en voulant aller dans les pays voisins à la recherche de pâturage. Cela nous permettra d’avoir une manne à exploiter et d’aller vers l’autosuffisance alimentaire telle que prônée par l’offensive agro-pastorale et halieutique », s’est réjoui le Dr Pindé.
Un modèle à implémenter au grand bénéfice de l’offensive
Après la visite de la ferme au pas de course, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Gaoussou Sanou, a apprécié les productions fourragère, halieutique, maraîchère et fruitière de leur hôte du jour. Pour lui, il ne fait aucun doute que le modèle promu par Santa Ernest Traoré mérite d’être implémenté pour la réussite de l’offensive.
« Nous sommes contre le principe des kits. Nous allons vers les producteurs et nous demandons ce qui leur faut pour potentialiser ce qu’ils font. Les besoins sont spécifiques à chaque producteur. Nous sommes satisfaits de ce producteur, car il fait une exploitation qui regroupe des activités intégrées. C’est un exemple qui pourra être dupliqué aussi bien dans la région que dans les autres parties du Burkina Faso », a indiqué le coordonnateur du PRAPS 2, pour emboucher la même trompette que le secrétaire général du ministère.
Doléances des producteurs
L’occasion faisant le larron, les jeunes et les femmes de la commune de Kourignon ont égrené un chapelet de doléances au ministre de l’Agriculture. Par la voix du coordonnateur départemental, Pié Djakardia Traoré, ils ont plaidé pour l’acquisition de deux tracteurs équipés pour les activités agro-pastorales, l’aménagement de points d’eau pour la culture de contre-saison, la prise en compte de la plaine agricole de Banfoulagoué dans le plan d’action de l’offensive agro-pastorale et halieutique. L’appui à l’organisation et au renforcement des capacités des producteurs d’anacarde et de mangues, et l’appui des femmes avec une unité semi-industrielle de transformation d’anacarde font également partie des doléances présentées au commandant Ismaël Sombié.
Appel à la mobilisation
Réceptif aux difficultés soulevées par les producteurs, le ministre a donné des instructions pour que des techniciens se mettent en branle dans la zone pour apporter un début de réponse dans les jours à venir. Il a également sollicité l’accompagnement et la mobilisation des producteurs pour la réussite de l’offensive agro-pastorale et halieutique en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso ; une mission qui n’est pas impossible.
Le commandant Sombié a enfin salué l’engagement des populations au sein des volontaires pour la défense de la patrie. « C’est à nous d’organiser notre sécurité. Personne ne viendra le faire à notre place », a-t-il lancé en bamanan, avant de prendre congé de ses hôtes.
Fredo Bassolé
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