Burkina/Santé : Bientôt un nouveau centre hospitalier universitaire de 200 lits dans la région du Centre-Sud
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Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a procédé à la pose de la première pierre du Centre hospitalier universitaire Saint-Martin de Porrès, ce samedi 14 octobre 2023 à Gana, dans la commune de Doulougou, région du Centre-Sud. Ce centre hospitalier d’application de l’université Saint-Dominique de l’Afrique de l’Ouest coûtera, à terme, 250 milliards de francs CFA. Cet ambitieux projet est porté par les Pères dominicains.
Le projet du Centre hospitalier universitaire (CHU) de l’Université Saint-Dominique de l’Afrique de l’ouest (USDAO) est un projet intégré. Il figure dans le cahier de charges signé entre le ministère de l’Enseignement supérieur et l’USDAO. En effet, quand une université dispose d’une Unité de formation et de recherche en science de la santé, il lui est fait obligation de disposer d’un hôpital d’application. C’est à ce titre que l’USDAO, au vu de sa distance par rapport à Ouagadougou, était obligée de se doter d’un CHU pour la formation pratique des étudiants.

Selon le chargé des projets de l’USDAO, Dr André Savadogo, le projet de construction du CHU est reparti en plusieurs phases. La première phase consiste à mettre les ouvrages nécessaires à disponibilité pour permettre un fonctionnement à minima en 2024, c’est-à-dire la médecine générale, la santé maternelle et infantile, le laboratoire et la pharmacie hospitalière. La seconde étape consistera à développer les autres spécialités sur cinq ans, au fur et à mesure. Le coût global du projet est estimé à 250 milliards de francs CFA, et l’infrastructure s’étendra sur une superficie de 10 hectares extensibles à 10 autres hectares. Ce montant, a précisé M. Savadogo, inclut la réalisation des voieries à l’intérieur du CHU.
À terme, le centre hospitalier aura une capacité de 200 lits. Il assurera divers services : consultations médicales, kinésithérapie, ortho-prothèse, médecine interne, pharmacie, laboratoire, imagerie, urgence, chirurgie général, pédiatrie, etc.
Le gouverneur de la région du Centre-Sud, Yvette Nacoulma/Sanou, a émis le vœu que le projet du CHU de l’USDAO devienne une réalité dans les prochains mois, pour doter région d’une infrastructure imposante en matière de santé. « Cet investissement grandiose va répondre aux objectifs assignés au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et aussi au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, dans le cadre du programme de développement de l’USDAO », a-t-elle déclaré.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Adjima Thiombiano, parrain de cette cérémonie, a, au de son collègue en charge de la Santé, co-signataire du cahier de charges, rappelé qu’il est prévu une durée de douze mois pour l’achèvement des travaux de construction et la mise en service de l’hôpital pour un fonctionnement à minima. « Cette période est renouvelable à la discrétion de mon département ministériel. Il reste donc 11 mois et 23 jours pour accomplir cette tâche, et nous ne voulons point douter de la capacité des acteurs à respecter ce délai. Je vous y encourage très vivement. Je voudrais exhorter les acteurs de mise en œuvre du projet à accomplir toutes les diligences nécessaires en vue du respect du cahier de charges, les clauses de notre convention et les dispositions de l’arrêté du 7 septembre 2023 portant autorisation d’ouverture du CHU Saint-Martin de Porrès », a insisté le ministre.
Le chef du gouvernement, quant à lui, fonde beaucoup d’espoir sur ce projet. « Je vous exhorte à faire du succès de la réalisation de ces ouvrages communs, votre objectif à tous, pour que dans les années à venir, personne ne soit obligé de quitter le Burkina Faso pour aller se soigner à l’extérieur », a dit le Premier ministre dans son discours lu par le ministre de la Santé, Robert Lucien Kargougou. Bien avant, il a relevé que la vision en matière de formation supérieur des Pères dominicains est à saluer, car désormais, il ne s’agira plus de former des diplômés simplement, c’est-à-dire de futurs chômeurs, mais de former l’homme dans toute sa dimension.
Ce projet, a poursuivi Me Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, est au cœur de l’ambition du gouvernement parce qu’il prend en compte tout l’homme, toute la personne. « Il s’agit pour nous de produire des citoyens instruits et éduqués. L’instruction seule ne suffit pas. Il faut éduquer celui qui est instruit pour que cela serve à la société. Qui connaît Martin de Porrès, sait qu’il est quelqu’un qui a vécu dans l’humilité et la charité. C’est ce qui nous manque souvent. Souvent nous avons des sachants orgueilleux. Alors que plus on sait, plus on doit être humble et c’est cela le chemin du progrès », a conseillé le Premier ministre.
Ce Centre hospitalier universitaire qui va bientôt voir le jour, viendra compléter celui de Manga qui va aussi bientôt ouvrir ses portes. Il viendra offrir une offre de soins beaucoup plus adaptée et qualifiée. Le chef du gouvernement a terminé en formulant le vœu que les délais soient respectés et que, d’ici-là, nous assistions à l’inauguration du CHU.
Obissa Juste Mien
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