Le jeudi 5 octobre 2023, les débats ont tourné autour de la nécessité de déterminer l’expertise qui a été ordonnée. Pour couper court aux débats, le président du tribunal a ordonné au parquet d’apporter les cargaisons qui n’ont pas fait l’objet d’expertises pour qu’ils puissent prendre connaissance de leurs contenus afin d’harponner une décision pour la suite. Des cantines, au nombre de deux, ont été présentées à la barre. Quand est venu le moment de les ouvrir, il n’y avait pas les clés des scellées, qui, selon les informations reçues sur place, seraient avec le greffier en chef.

Pour Me Pierre Yanogo de la défense, c’était au parquet de faire diligence pour que les clés des scellées soient là afin qu’on puisse connaitre les contenus des cantines.

« Aujourd’hui, nous avons été déçus que certaines parties soient venues pour ramer à contre-courant de cette décision qui vise à faire la lumière sur le charbon fin. Le président a laissé entendre qu’à la reprise, les cantines vont être ouvertes pour que les gens voient ce qu’ils contiennent. Parce que, vous n’ignorez pas que des gens, notamment le parquet, fait des affirmations selon lesquelles, il y aurait des lingots d’or dans ces cantines. Nous, nous nous inscrivons entièrement en faux contre de telles déclarations qui ne sont d’ailleurs pas corroborées par les experts. Nous attendons fermement que ces cantines soient ouvertes pour que tout le monde puisse voir de quoi il s’agit », s’est-il plaint.

Me Yanogo de la défense

Chaque mine a sa façon de traiter le charbon fin

Me Yanogo a fait comprendre que le trainement de charbon fin est spécifique à chaque mine. Il n’ y a pas de traitement standard et les experts l’ont confirmé. « Chaque mine à sa façon de traiter son charbon fin. Au-delà de cela, l’expertise qui a été ordonnée dans notre cas, dit clairement aux experts d’expertiser tous les éléments de la cargaison. On n’a pas dit d’aller expertiser du charbon fin. Donc, le débat ne se pose plus. Les experts ont pour mission d’expertiser ce qu’ils ont trouvé dans les cargaisons et c’est ce que nous attendons comme rapport définitif à la suite de leur travail », a-t-il renchéri.

En la question de savoir si cela ne suscitera pas un renvoi de ce procès qui aura trop duré, l’avocat de la défense a fait savoir que le procès n’a pas duré de leur fait. Il ajoute que depuis que la décision a été ordonnée en 2020, d’expertiser les cantines, toutes les fois que le parquet a demandé à IAMGOLD Essakane de payer pour la prise en charge de l’expertise, l’entreprise s’est exécutée.

« Et nous somme à près d’un milliards de francs CFA. D’ailleurs, on nous fait savoir que cet argent n’est pas terminé et qu’il reste près de 200 millions de francs CFA. Nous avons dit que l’expertise n’est pas terminée. Mais comme ils ont malgré cela, programmé le jugement, nous leur demandons le rapport financier final pour que nous sachions ce qu’ils ont fait de notre argent ? C’est la moindre des choses. C’est une demande légitime de IAMGOLD Essakane. Pourquoi cette somme n’est pas utilisée pour expertiser le reste de la cargaison. Nous, nous pensons que c’est de mauvaise foi que ces éléments soient gardés juste pour que les gens ne sachent pas ce qui est dedans », a-t-il analysé.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net