Burkina : Le FAARF lance un projet de 3 milliards de francs CFA pour « réhabiliter » 8 000 femmes déplacées internes
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Le ministre de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo a procédé, ce vendredi 6 octobre 2023 à Kaya, au lancement du Projet de réhabilitation économique et sociale des personnes déplacées internes : PRES/PDI ». Mis en œuvre par le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), ce projet d’un montant de 3 milliards de francs CFA vise à soutenir la résilience économique de 8 000 femmes et filles déplacées internes de quatre régions pilotes : l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-nord et le Sahel.
« Ce projet est destiné aux femmes déplacées internes qui, malgré le contexte difficile, ne se sont pas résigné et n’ont pas attendu l’aide du gouvernement et de ses partenaires. Elles mènent de petites activités génératrices de revenus pour subvenir aux besoins complémentaires de leurs familles […] Nous ne voulons pas seulement octroyer des montants. Nous voulons que ces montants impactent et transforment des vies », a déclaré Ravigsida Dorcas Tiendrébéogo, la directrice générale du FAARF, lors de la cérémonie de lancement du projet.

Trois composantes
Elle a ajouté que le projet a trois composantes. La première composante porte sur la sensibilisation et formation des femmes et filles déplacées internes, la deuxième porte sur l’octroi des microcrédits des femmes à un taux préférentiel de 3%. Et la troisième composante concerne la capitalisation et le suivi des activités. Les activités génératrices de revenus concernées sont le petit commerce, l’aviculture, le maraîchage, l’embouche, etc.
« Le crédit octroyé est de 100 000 F CFA par femme. Mais si une femme arrive à rembourser, elle pourra revenir pour prendre des montants plus élevés. La durée du projet est de deux mois et les femmes auront un an pour le remboursement. Cela dépendra de l’activité. Par exemple, si c’est l’embouche, cela pourrait se faire en six ou huit mois », a précisé Dorcas Tiendrébéogo.

Flexibilité
À la question de savoir ce qu’il adviendra des femmes qui n’iront pas rembourser le crédit à bonne date, la directrice générale du FAARF se veut rassurante : « Qui dit crédit dit remboursement. C’est grâce aux remboursements qu’on continuera de financer d’autres femmes. Au cas où une femme ne rembourse pas dans les délais, nous avons un service recouvrement qui ira échanger avec la femme pour connaître les raisons du retard de remboursement et pouvoir l’accompagner à rembourser le crédit ».
Le souhait du ministre
« Le gouvernement aura atteint pleinement son objectif que lorsqu’à la fin de ce projet, les évaluations révèlent clairement que son aide vous a aidé à vous passer de l’aide », a déclaré le ministre en charge du genre, Nandy Somé.
Elle a exhorté les bénéficiaires « à plus d’assiduité aux sensibilisations et formations et surtout à une meilleure gestion et un bon remboursement des crédits » qui seront mis à leur disposition. « J’ose croire que dans quelques années, vous serez citées parmi les femmes entrepreneures modèles de réussite dans vos régions d’origine respectives », a-t-elle souhaité.
La promesse
Au nom des bénéficiaires du projet, Wendzanda Sawadogo a remercié le gouvernement burkinabè et le FAARF d’avoir « essuyé les larmes des personnes déplacées ». « Notre joie est grande », a-t-elle exprimé avant de rassurer que les crédits seront bien gérés et que le remboursement permette de soutenir d’autres femmes dans d’autres régions.
Au cours de la cérémonie de lancement du PRES/PDI, cinq chèques allant de 100 000 FCFA à 2 000 000 de FCFA ont été remis à des femmes à la foire d’exposition des produits des bénéficiaires du FAARF.
Fredo Bassolé
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