La rentrée scolaire 2023-2024 se tient dans un contexte où le Burkina Faso est toujours en proie à l’hydre terroriste. Toutefois, des efforts considérables ont été déployés par les autorités en place pour qu’en cette année, plus de 4 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école. « Le département en charge de l’éducation nationale, dans une synergie d’actions avec tous les partenaires de l’éducation, a déployé des efforts qui ont permis de réinscrire 277 521 élèves affectés dans les établissements d’accueil. Assi, grâce aux efforts conjugués des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie et de la communauté éducative, 539 structures éducatives sont rouvertes à ce jour avec un total de cent vingt un mille six cent quarante-trois élèves qui retrouvent le chemin des classes », a laissé entendre le ministre de l’éducation nationale, André Ouédraogo.

"Mon département poursuit le développement des alternatives pédagogiques dans les zones à hauts défis sécuritaires..." André Ouédraogo

Des efforts qui ne sont pas négligeables mais qui, selon les élèves du lycée provincial de Koudougou, devraient être décuplés pour permettre à tous les écoliers de retrouver le chemin de l’école. « Si nous sommes heureux de la reprise de nos activités pédagogiques, force est de reconnaître que nous avons un pincement au cœur au regard de toutes ces écoles fermées à cause de la situation sécuritaire, privant ainsi des milliers de nos camarades de leurs droits à l’éducation. C’est pourquoi, tout en saluant les efforts de l’Etat, nous souhaitons ardemment voir nos camarades des zones à forts défis sécuritaire reprendre le chemin de l’école et bénéficier des enseignements et apprentissages car chaque enfant qu’on instruit est un homme qu’on gagne », a souhaité Prosper Dah, représentant des élèves du lycée provincial de Koudougou.

"Nous souhaitons le démarrage effectif de la cantine scolaire dès le mois d’octobre, le paiement de nos bourses dans les meilleurs délais, un renforcement de la dotation de nos bibliothèques, etc." Prosper Dah

Pour les parents d’élèves, une nouvelle année débute et comme à l’accoutumée, ils doivent faire face à d’énormes défis. Cette cérémonie a été l’occasion pour eux de porter une liste de doléances aux autorités pour que soient allégées leurs peines. « Nous constatons chaque année avec regret, une autre augmentation des frais de scolarité dans les établissements privés, des prix des fournitures scolaires, que des cours d’habitation sont érigées en établissement privés et la prolifération des débits de boissons aux alentours des écoles, lycées et collèges qui constituent des violations des franchises scolaires et universitaires. Nous invitons donc l’autorité compétente à prendre des solutions idoines à ces préoccupations », a relevé Timoko Ouaro, porte-parole des parents d’élèves.

"Nous nous impliquerons davantage dans l’éducation et le suivi de la scolarité de nos enfants" Timoko Ouaro

Le Faso Danfani comme tenue scolaire sera effectif

Pour cette rentrée scolaire, le département en charge de l’éducation nationale s’emploiera à mettre en œuvre ces mesures gouvernementales, ainsi que celles relatives à l’introduction des langues nationales et de l’anglais dès le primaire, de même que la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire (SNL-DTV). En plus de cela, le port du Faso Dan Fani sera, comme prévu, effectif. "Le port du Faso Dan Fani comme tenue scolaire au post-primaire et au secondaire entrera dans sa phase pilote dès cette rentrée scolaire et va concerner les communes urbaines de Bobo Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou et la commune rurale de Sabou. Cette initiative vise à promouvoir notre culture et nos traditions tout en renforçant le sentiment d’appartenance à la nation" a laissé entendre le ministre André Ouédraogo.

Une vue des élèves présents à cette cérémonie de lancement de la rentrée scolaire 2023-2024

La cérémonie s’est close par une remise de fournitures scolaires à 14.000 élèves.

Erwan Compaoré
Lefaso.net