Après quelques tentatives échouées pour des raisons indépendantes de sa volonté, c’est finalement le mercredi 27 septembre 2023 que le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou, a pu honorer son rendez-vous de visite dans la région du Centre-ouest. Il a entamé ses visites chez le Larlé Naaba de Zakin à Koudougou et chez le chef de Réo afin de recevoir leurs bénédictions et accompagnement. Ce sont les locaux du CMA de Réo qui ont d’abord reçu le Dr Kargougou. A l’entendre, l’objectif de cette visite est de toucher du doigt les réalités du terrain et de s’imprégner des conditions de travail des agents de la santé. Au cours de la première visite, un bref exposé a été fait par Désiré Barro, le médecin chef du district (MCD). Ainsi, il ressort que sur les 24 formations sanitaires que compte le district de Réo, deux ne fonctionnent pas du fait de l’insécurité.

Le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou

Il ressort également un certain nombre de difficultés que rencontre leur CMA. Il s’agit de la vétusté de certaines infrastructures, des besoins en équipements d’automates de biochimie, l’insuffisance en lits et le besoin en autoclave, autant de difficultés recensées lors de cette visite. Ainsi, les priorités ne manquent pas, selon le médecin-chef. « Nos priorités pour le CMA, c’est d’abord la construction d’un dépôt répartiteur de district, la construction d’un incinérateur et également un grand besoin d’augmenter la capacité du CMA à travers de nouveaux lits », a signifié Désiré Barro. A l’en croire, cette visite fait plaisir à tout le personnel du CMA et au personnel de tout le district sanitaire de Réo. « Nous avons pris l’engagement de travailler à faire en sorte que, dans les toutes prochaines semaines, un certain nombre de gaps en équipements puisse être comblé et pour l’année 2024, nous allons travailler à faire en sorte qu’une nouvelle maternité soit construite au niveau du CMA de Réo », a confié le ministre de la santé Dr Robert Kargougou. De son analyse, l’offre de soin étant optimal, des mesures urgentes seront prises en guise de réponse aux doléances.

Le ministre chez le Larlé Naaba de Zakin

Au CHR de l’Amitié de Koudougou, Abibou Kaboré / Ouédraogo, directrice générale de l’établissement qui a conduit la visite, n’a pas manqué de souligner à son tour quelques insuffisances.

« Nous n’avons pas suffisamment de ressources humaines qualifiées. Nous avons besoin de gynécologues, de pédiatres et d’urgentistes », a-t-elle signifiée. Elle a salué la visite du ministre ainsi que les efforts fournis pour le bon fonctionnement du CHR. A ce niveau, le ministre a pu constater l’état de fonctionnement des nouvelles acquisitions telles que le scanner et le service de cardiologie. De même, il a aussi salué l’ingéniosité pour la mise en œuvre de la dispensation individuelle nominative au sein des urgences médicales au niveau de la pédiatrie et de la gynécologie.

Désiré Barro, médecin chef du district du CMA de Réo

Par ailleurs la journée a été marquée par un entretien (au conseil régional du Centre-ouest) entre le ministre Kargougou et les personnels de la santé de la région. Ainsi, à bâtons rompus, les échanges ont permis aux participants de soumettre leurs doléances à leur ministre de tutelle.

Pour les participants, cette initiative est une aubaine. « Nous avons relevé pas mal de difficultés comme la gestion des carrières des agents de santé. De ce côté, nous avons parlé des examens professionnels de certains corps effectués depuis 2022 et jusque-là pas de suite. Pourtant, d’autres sont en attente pour composer ce même concours », a souligné Iliassa Barry, infirmier-chef du CSPS de Bakata, représentant les infirmiers-chefs du district sanitaire de Sapouy.

Echange avec le personnel de santé

Le ministre Kargougou dit être conscient de ces inquiétudes. « Les problèmes tournent essentiellement autour de la gestion de la carrière des agents de la santé en termes de gratuité des soins, d’avancements, de reversements, de paiements des indemnités, et en termes d’indemnités de logement », fait-il savoir tout en rassurant que des actions sont en œuvre afin d’aboutir à un système de santé résilient.

Prince Omar
Lefaso.net