La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui affecte le plus souvent les articulations des mains, des poignets, des épaules, des coudes, des chevilles, des genoux et des pieds. Elle peut toucher les adultes de tout âge, mais se déclare le plus souvent chez les personnes âgées de 40 à 60 ans. La maladie est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

Les symptômes les plus courants sont l’articulation gonflée et douloureuse pendant plus de six semaines, les œdèmes et raideurs des articulations le matin (pendant plus de 30 minutes) et une grande fatigue, a expliqué le kinésithérapeute Raymond Zongo, avant de préciser que la prise en charge de cette pathologie est pluridisciplinaire.

Raymond Zongo, Kinésithérapeute au CHR de Ziniaré

« On travaille en collaboration avec les médecins, les psychologues, les orthopédistes et l’ensemble des spécialistes qui peuvent intervenir dans la prise en charge de ces patients. En service de kinésithérapie, il y a trois grands points sur lesquels nous travaillons dans la prise en charge. Il s’agit de soulager la douleur, de donner une bonne mobilité aux articulations et de les rendre plus autonomes à travers des exercices d’endurance. Chaque patient est pris individuellement suivant son vécu et les symptômes qu’il présente. Les exercices sont spécifiques à chaque patient », a détaillé monsieur Zongo.

D’après lui, les causes de cette pathologie sont diverses et elles ne sont pas bien connues. Elles peuvent être environnementales surtout chez les patients tabagiques. « Selon les études, les patients qui fument répondent moins au traitement mis en place par la médecine », a laissé entendre le kinésithérapeute, avant de préciser que les études ont montré que les femmes sont beaucoup plus exposées. Raymond Zongo a invité les patients à faire confiance à la médecine et à se présenter le plus tôt possible à l’hôpital afin d’être mieux suivis.

L’Agence de coopération internationale de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie appuie le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique du Burkina depuis 2014, à travers le Programme de renforcement des capacités en médecine physique-réadaptation (PRC-MPR).

« Dans le cadre de la nouvelle phase du programme qui a démarré en 2022, pour la période 2022-2026, nous avons décidé de travailler sur quatre principaux axes. Le premier axe est en lien avec la gouvernance. Le deuxième est en lien avec le financement de la demande et l’offre en matière de soins de réadaptation. Le troisième est en rapport avec le développement des personnels et des infrastructures. Le dernier axe est en lien avec le développement de l’information sanitaire », a indiqué Clément Bagnoa, expert santé et réadaptation pour le programme APEFE.

L’information et la communication sont très importantes dans la gouvernance des programmes de santé, a-t-il reconnu. « C’est dans ce cadre que l’APEFE a décidé d’appuyer l’Association des kinésithérapeutes du Burkina Faso pour cette journée de commémoration de la Journée mondiale des kinésithérapeutes. Et aussi parce que le CHR de Ziniaré est un hôpital partenaire des programmes de l’APEFE », a-t-il poursuivi.

Clément Bagnoa, expert santé et réadaptation pour le programme APEFE

Monsieur Bagnoa souhaite qu’à travers cet accompagnement, le Centre hospitalier régional de Ziniaré soit encore plus visible et aussi que la profession de kinésithérapie soit encore plus visible dans le système de soins au Burkina Faso.

« J’espère que l’hôpital de Ziniaré va, à partir de cet instant, à travers les participants, développer davantage le référencement des patients entre les services des unités du CHR vers le service de kinésithérapie et bien sûr le réseau des centres de santé de la région du Plateau central », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Nous allons continuer le renforcement des capacités en termes de formation initiale mais surtout de formation continue pour les professionnels. Et aussi continuer à renforcer les plateaux techniques des hôpitaux de région dans lesquels nous intervenons. C’est aussi continuer à diffuser ce type d’information en lien avec la profession de kinésithérapie pour que dans cinq ans, on puisse sentir qu’il y a une bonne intégration des soins de réadaptation dans le tissu des soins au niveau des hôpitaux de région au Burkina Faso ».

Rama Diallo
Lefaso.net