Convoquée par la direction régionale en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun, cette deuxième assemblée générale ordinaire de l’année en cours a choisi de se pencher sur le thème « Crise sécuritaire et humanitaire dans la Boucle du Mouhoun : quelles stratégies pour le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes déplacées internes ? ».

Pour en parler, deux communications ont été présentées aux participants. La première, relative à la situation de la campagne agricole 2023-2024 dans la région, établit une évolution « globalement satisfaisante, malgré l’installation tardive de la saison agricole humide dans la Boucle du Mouhoun ».

L’assemblée générale a réuni des acteurs de divers secteurs socioprofessionnels.

Cette note de satisfaction ne saurait cacher l’impact de l’insécurité sur le secteur agricole dans cette région appelée « le grenier du Burkina Faso », si l’on en croit le directeur régional en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun. « La crise sécuritaire a désorganisé la situation de la production agricole et contribué à réduire les espaces emblavés dans notre région », a affirmé Mathias Bado.

A l’en croire, les objectifs de production assignés à la direction régionale chargée de l’agriculture à l’issue de la présente campagne sont de 1 835 962 tonnes de productions, toutes spéculations confondues. Pour atteindre ce résultat, l’une des stratégies adoptées a consisté, selon le directeur régional, à mettre à la disposition des producteurs « des variétés résilientes, adaptées au changement climatique ou encore des variétés de cycle court ».

Le directeur régional en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun,
Mathias Bado, a foi que les objections de productions seront atteints.

La deuxième communication a mis en lumière la situation humanitaire régionale qui continue de connaître une croissance du nombre de personnes déplacées. En effet, à la date du 31 juillet 2023, la Boucle du Mouhoun enregistrait environ 200 000 personnes déplacées internes. La communication mentionne que ces déplacés sont prioritairement confrontés au besoin de se nourrir dans les différentes localités d’accueil.

Selon le haut-commissaire de la province du Mouhoun Souleymane Nakanabo, représentant le gouverneur de la région, la problématique de la sécurité alimentaire est accentuée par la crise sécuritaire et les effets néfastes du changement climatique. « Ces phénomènes entrainent des déplacements massifs de populations, d’abandon de parcelles agricoles, de pertes de cheptel et d’activités économiques, conduisant à la dégradation des conditions de vie de nos populations », a-t-il déploré.

Souleymane Nakanabo, représentant le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun.

Monsieur Nakanabo souligne que la situation humanitaire qui prévaut dans la région a une incidence négative et durable sur les dimensions disponibilité, accessibilité, utilisation et stabilité de la sécurité alimentaire. Pour y faire face, le représentant du gouverneur préconise la définition de stratégies opérationnelles.

C’est d’ailleurs à cet effet que s’est tenue cette assemblée générale qui, après avoir présenté entre autres des défis à relever pour le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes affectées, entend renforcer l’appui des déplacés en vivres, les aider à produire eux-mêmes en développant leurs capacités et travailler à combler les besoins en micronutriments de ces personnes vulnérables.

Yacouba SAMA
Lefaso.net