LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Burkina/Santé : Une table-ronde pour se pencher sur la résistance aux antipaludiques

Publié le lundi 31 juillet 2023 à 12h24min

PARTAGER :                          
Burkina/Santé : Une table-ronde pour se pencher sur la résistance aux antipaludiques

Ouagadougou a abrité une initiative porteuse d’espoir, ce samedi 29 juillet 2023, avec la tenue d’une table-ronde d’échanges de jeunes, axée sur la problématique de la résistance aux antimicrobiens. Le thème principal de cette rencontre d’envergure était « Résistance aux antipaludiques et prise en charge du paludisme au Burkina Faso ». L’événement a été organisé par l’AJRAM (Actions des jeunes contre la résistance aux antimicrobiens), qui se donne pour mission de sensibiliser et d’agir dans la lutte contre cette menace grandissante.

Placée sous le parrainage de Pr Halidou Tinto, investigateur principal du projet vaccin R21 et chef de service de l’unité de recherche clinique de Nanoro, la table-ronde a bénéficié de l’expertise d’éminents chercheurs du domaine. Le parrain a été représenté par Dr Marc Christian Tahita, chargé de recherche à l’unité de recherche clinique de Nanoro. Dr Tahita a souligné l’importance cruciale d’investir dans la recherche et l’innovation pour développer de nouveaux traitements efficaces contre le paludisme, tout en insistant sur la nécessité d’une utilisation responsable des antipaludiques pour éviter l’apparition de résistances.

« Si l’on n’y prend garde, dans les années à venir, on créera un problème plus sérieux que le VIH et les autres résistances », Dr Marc Christian Tahita, chargé de recherche à l’unité de recherche clinique de Nanoro.

Lors de cette journée mémorable, quatre communications captivantes ont été présentées, couvrant des sujets tels que « Résistance aux antipaludiques, ce qu’il faut savoir », « Outils innovants pour un usage rationnel des médicaments antipaludiques », « Protocole de prise en charge du paludisme au Burkina Faso » et « États des lieux du développement du vaccin R21 contre le paludisme ». Ces exposés ont été animés par des experts, dont Dr Salif Sombié du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP), et Dr Moussa Ouédraogo, maître de conférences agrégé en pharmacologie à l’université Joseph-Ki-Zerbo.

« Si nous n’arrivons pas à garantir des antimicrobiens sûrs et efficaces, alors nous risquons à un moment donné de n’avoir plus de traitement efficace contre le paludisme et les autres maladies », Dr Ezéchiel Noali, spécialiste en règlementation pharmaceutique.

Le dynamique réseau AJRAM, fondé en 2021, a également été présenté par son directeur exécutif, Dr Ezéchiel Noali. AJRAM regroupe des jeunes burkinabè pluridisciplinaires déterminés à lutter contre la résistance aux antimicrobiens, et bénéficie de la reconnaissance des autorités du Burkina. C’est un cadre privilégié pour la formation, l’échange et la mobilisation active des jeunes dans la lutte contre cette menace qui demeure un problème majeur de santé publique.

4 355 décès de paludisme enregistrés au Burkina en 2021

En effet, au cours de l’année 2021, environ 95% des 228 millions de cas estimés ont été détectés dans la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour 602 020 décès. Selon les indications, les six pays les plus rudement touchés par le paludisme dans la région, concentrent près de 55 % de la morbidité et 50 % de la mortalité imputable à cette maladie dans le monde entier.

« Il faut conjuguer les efforts au niveau des différents acteurs pour garantir une efficacité de nos moyens thérapeutiques dans la lutte contre le paludisme », Dr Moussa Ouédraogo, maître de conférences agrégé en pharmacologie à l’université Joseph-Ki-Zerbo.

Au Burkina Faso, en 2022, le ministre en charge de la Santé, Dr Lucien Jean-Claude Kargougou, déclarait : « Au Burkina Faso, la situation du paludisme n’est guère reluisante. Cette maladie reste toujours le problème majeur de santé publique. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans payent le plus lourd tribut ». Selon les statistiques de 2021, 12 231 036 cas de paludisme ont été enregistrés dans les établissements sanitaires du Burkina Faso avec 605 504 cas de paludisme grave et 4 355 décès.

La contribution des jeunes

Les jeunes participants, provenant de divers horizons, ont contribué à la richesse de cette table-ronde en proposant des idées novatrices pour améliorer la prise en charge du paludisme dans le pays.

Vue partielle des jeunes participants à la table ronde sur la problématique de la résistance aux antimicrobiens.

Parmi les propositions évoquées figuraient des campagnes de sensibilisation ciblées dans les zones à risque, des programmes d’accès aux traitements adaptés et une formation renforcée des professionnels de santé pour une utilisation optimale des médicaments.

Cette table-ronde sur la résistance aux antipaludiques et la prise en charge du paludisme au Burkina Faso a été un succès retentissant. Les discussions fructueuses et les idées novatrices émises par les participants témoignent de l’engagement inébranlable de la jeunesse dans la lutte contre cette menace sanitaire majeure. L’initiative portée par l’AJRAM, soutenue par le prestigieux parrainage de Pr Halidou Tinto, confirme l’importance de mobiliser toutes les forces vives de la société pour faire reculer la résistance aux antimicrobiens et améliorer la prise en charge des maladies infectieuses qui nous affectent tous.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique