Des difficultés de cohabitation, il en existe parfois, entre les personnes déplacées internes (PDI), venues de différents horizons et contraintes de vivre ensemble sur des sites d’accueil dans les localités de destination, d’une part et, entre les PDI et les populations hôtes, d’autre part. Bien consciente de la situation, l’association Salaki juge la situation de nature à compromettre la cohésion sociale et le vivre-ensemble des communautés dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Les déplacés n’ont pas marchandé leur participation à l’activité

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de promotion des messages clés de veille humanitaire et de renforcement de l’engagement communautaire et de la redevabilité dans la prévention, la réponse et le relèvement des communautés affectées par les urgences humanitaires dans la région de la Boucle du Mouhoun, financé par l’UNICEF, la structure se montre plus inspirée par l’adage selon lequel « mieux vaut prévenir que guérir ». Elle multiplie donc les actions pour sécher les sources de tensions entre les PDI elles-mêmes et entre les PDI et les populations hôtes tout en mettant la sensibilisation des communautés à la base au cœur de sa stratégie d’intervention. C’est une raison qui explique la tenue de la journée de sensibilisation, par le théâtre forum, des déplacés et des populations hôtes de la ville de Dédougou à la promotion de la paix, des valeurs cardinales et des bons comportements en société, ce jeudi 27 juillet 2023 au sein de l’école primaire Grand Forakuy B de Dédougou, par ailleurs un site d’hébergement de déplacés.

Clotilde Sawadogo, coordonnatrice de l’association Salaki

Pour ce qui concerne la coordonnatrice de l’association Salaki, elle a confié avoir émis trois messages. Clotilde Sawadogo a précisé que ses messages sont adressés respectivement aux femmes, aux hommes et aux jeunes. « Les femmes n’ont pas pu protéger leurs enfants contre certaines vulgarités et les hommes ont pêché dans la protection de leurs familles », a dénoncé la coordonnatrice. Elle commente que ces manquements expliquent en partie la situation difficile caractérisée par toutes sortes de violences « que notre société subit de nos jours ». Mme Sawadogo a invité les jeunes à s’occuper de leurs familles et enfants. Elle les a conseillés d’inculquer à leurs rejetons les bonnes valeurs culturelles et sociales en vue de faire d’eux des citoyens modèles de demain.

Aïcha Dissa dit avoir appris de l’activité des valeurs de solidarité, d’assistance mutuelle, etc.

De la représentation théâtrale, les personnes déplacées disent avoir appris des valeurs indispensables à la cohésion sociale et à la vie harmonieuse en société. « Le théâtre nous a enseignés la solidarité. Il ne faut pas que l’autre ait un problème et je vais fuir le laisser ou le chasser. Nous sommes les mêmes. Nous sommes tous des Burkinabè. La représentation théâtrale nous a appris à se donner la main », a témoigné Aïcha Dissa, femme déplacée originaire de Douroula. Remerciant l’association Salaki pour tous les efforts fournis pour venir en appui aux PDI, Mme Dissa est persuadée que ce qu’elle a appris à travers la journée de sensibilisation au théâtre forum va lui être utile dans sa cohabitation avec les autres déplacés ainsi que les populations hôtes.

Jean Justin Sangaré, point focal de l’action humanitaire au sein de l’association Salaki

Le point focal de l’action humanitaire au sein de l’association Salaki a laissé entendre que le besoin de la cohésion sociale et le retour de la paix sont plus que d’actualité au Burkina Faso. Jean Justin Sangaré de souligner que ce désir trouve un écho favorable dans le message de l’association Salaki. « Le message véhiculé, c’est qu’on doit vivre ensemble unis et travailler de sorte à ce que la quiétude revienne », s’est-il exprimé.

Yacouba SAMA
Lefaso.net