Accompagner les délégations spéciales et les communes à mieux apporter les réponses qu’il faut aux préoccupations des populations, voilà, ce qui justifie, entre autres, la mise en œuvre de ces comités communaux de suivi des investissements dénommés CCSI, institués dans le cadre de l’exécution du programme Pro-ARIDES, initiés par l’ONG SNV et ses partenaires. Outil de gouvernance et de développement communal, les CCSI ont été développés dans le cadre de ce programme selon le coordonnateur national, Didier Couldiaty, au profit des délégations spéciales et de leurs communes.

Le programme Pro-ARIDES, il faut le rappeler, est mis en œuvre dans trois pays du Sahel (Burkina Faso, Niger et Mali) pour une durée de dix ans. La première phase s’étend de 2021 à 2025, avec pour objectif de renforcer les capacités des institutions et des acteurs locaux, promouvoir les entreprises et mettre en place des infrastructures agricoles efficaces.

Vue du public

Au niveau du Burkina, il est mis en place dans quatre régions, dont le Centre-ouest où s’est tenu le mardi 11 juillet 2023, l’avant dernière installation du CCSI. Selon les explications du coordonnateur, les installations de ces CCSI se sont tenues dans les six communes pilotes bénéficiaires du programme Pro-ARIDES, parmi les 24 qu’il couvre afin de mieux construire la relation entre les gouvernants et les gouvernés.

Car, dit-il, il y a une insuffisance qui a été décriée durant les diagnostics communaux qu’ils ont eu à faire au début du programme et cette insuffisance, c’est le suivi des investissements et leurs effets au niveau communal. « Il y a des réalisations qui se font dans les communes, mais il n’y a pas de suivi pour mieux orienter non seulement la qualité des investissements, mais aussi le fait qu’ils ne soient pas en phase avec les besoins des populations. Du coup, l’installation de ces comités est une expérience pilote qui devra permettre de tirer des enseignements, mais aussi de voir quel caractère de réplicabilité pourra-t-on développer et l’appliquer à d’autres communes », s’est-il justifié.

Didier Couldiaty, coordonnateur national du programme Pro-ARIDES

Il a précisé que même si c’est une initiative développée par le programme, elle est désormais une propriété des délégations spéciales qui doivent travailler à l’implémenter pour qu’il devienne un outil permanent dans toutes les communes. « Ce sont elles qui piloteront les actions et elles se sont engagées fortement en prenant un arrêté de mise en place de ces CCSI. Ce qui veut dire qu’elles se sont appropriées l’outil qui a été proposée par le programme, dont ce n’est plus un outil du programme, mais un outil de la commune », renchérit M. Couldiaty.

Faire de cet outil, un outil permanent de la commune, c’est la tâche à laquelle, la présidente de la délégation spéciale d’Imasgo, Aminata Kabore, et son équipe vont désormais s’atteler. Pour celle qui a installé ce comité qui sera désormais ses yeux et ses oreilles dans la commune, c’est une première. Le comité permettra de suivre tout ce qui se fera sur le terrain et d’évaluer les besoins.

Aminata Kaboré, présidente de la délégation spéciale de la commune d’Imasgo

Même son de cloche chez le représentant du directeur général des collectivités territoriales, Boukary Kafando, pour qui ce comité est la bienvenue. Parce que pour eux qui sont sur le terrain, ils voient qu’il y a beaucoup de projets qui interviennent dans les collectivités territoriales, mais il n’y pas de suivi et celui-ci va servir d’exemple dans le processus de développement des communes.

Le CCSI de la commune d’Imasgo est composé de dix membres représentant, entre autres, l’ensemble des acteurs des différentes domaines d’activités intervenant dans ladite commune, selon le conseiller en plaidoyer du Pro-ARIDES, Gilbert Kazienga. Après l’installation, il y a les renforcements de capacités de ces comités qui vont s’en suivre afin de leur permettre d’avoir un plan d’action de leurs activités, avec l’accompagnement autant que possible du programme, a-t-il indiqué.

YZ
Lefaso.net