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Burkina : Les acteurs plaident pour la mise à l’échelle des approches « Ecole bleue » et « village propre et productif »

Publié le vendredi 30 juin 2023 à 19h28min

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Burkina : Les acteurs plaident pour la mise à l’échelle des approches « Ecole bleue » et « village propre et productif »

Le « Projet de promotion de l’hygiène et l’assainissement dans les régions du Centre-nord, Centre-sud et du Nord du Burkina Faso » est arrivé à terme en cette fin de juin de 2023 et ce après 60 mois (cinq ans) de mise en œuvre. Porté par le consortium WaterAid Burkina Faso et Eau Vive Burkina Faso, il a été financé par la coopération suédoise. Il visait à répondre aux besoins des communautés en améliorant durablement et équitablement l’accès aux services d’assainissement et d’eau potable des populations des trois régions du Burkina.

Au terme du projet, et fort des résultats satisfaisants enregistrés, les responsables ont initié cet atelier national, qui s’est voulu un espace d’échanges et de plaidoyer autour des conditions d’un passage à l’échelle avec l’ensemble des acteurs engagés dans sa mise en œuvre et plus globalement de ces approches au Burkina Faso. En clair, discuter des conditions de vulgarisation et faire un plaidoyer auprès des autorités sectorielles concernées (éducation nationale, agriculture, environnement, santé, etc.) et des partenaires techniques et financiers pour la mise à l’échelle des approches « Ecole bleue » et « village propre et productif ».

Le directeur-pays de WaterAid Burkina, avec à sa gauche, la directrice régionale de l’éducation pré-scolaire, primaire et non formelle du Centre-sud, Émilienne Konsem et à sa droite, le président de la délégation spéciale de Ziga.

Par ce cadre, il s’est agi, de façon spécifique, de dresser le bilan de la mise en œuvre des deux approches sur le terrain en termes d’enseignements et de leçons apprises ; partager des expériences diverses sur la mise en œuvre des approches « Ecole bleue » et « village propre et productif » par d’autres acteurs ; définir les conditions de base pour le passage à l’échelle dans la mise en œuvre de ces approches ; identifier des actions pour soutenir le plaidoyer pour la mise à l’échelle, etc.

Le « Projet de promotion de l’hygiène et l’assainissement dans les régions du Centre-nord, Centre-sud et du Nord du Burkina Faso » s’est déployé à travers cinq composantes principales : assurer un accès durable aux services d’hygiène, d’assainissement et d’eau potable des populations des trois régions (Centre-nord, Centre-sud et Nord) ; promouvoir la valorisation des sous-produits d’assainissement en milieux scolaire et communautaire ; favoriser l’émergence d’opérateurs locaux de fourniture des services d’assainissement des eaux usées et excrétas ; renforcer la gouvernance locale des services d’eau potable et d’assainissement des eaux usées et excrétas ; assurer la gestion, le suivi-évaluation et la capitalisation.

« Ecole bleue » et « village propre et productif », des approches intégrées et complémentaires

Une « Ecole bleue » se comprend comme une école disposant d’un système d’approvisionnement en eau potable fonctionnel et bien entretenu, de matériels et équipements d’hygiène et d’assainissement adéquats et durables, d’une cantine aux menus améliorés, d’un espace de mise en relation entre l’environnement et la gestion efficiente de l’eau. Dans le cadre de ce projet, cette approche a été expérimentée dans 25 écoles couvrant l’ensemble des trois régions du projet, dont une école par commune d’intervention. Elle a permis d’aménager des jardins scolaires, de les utiliser comme supports pédagogiques, de former des acteurs de l’éducation sur les techniques de production maraîchère et de plants en pépinières, de produire des plants et de faire du reboisement dans les écoles.

Le projet a également permis d’incarner l’approche « village propre et productif », une initiative qui offre un nouveau cadre de mise en œuvre de l’assainissement visant à promouvoir les progrès en assainissement et en hygiène, tout en encourageant les ménages à la valorisation des déchets locaux produits par un recyclage, pour améliorer la productivité agricole. Expérimentée dans le cadre de ce projet, l’initiative a concerné trois villages identifiés dans les trois régions d’intervention et a offert un cadre innovant pour inciter les communautés rurales à un assainissement amélioré et productif, en renforçant la résilience des communautés rurales, en améliorant la productivité agricole et en protégeant la santé et l’éco-système.

Le directeur-pays de WaterAid Burkina

« ’’Ecole bleue’’ et ‘’village propre et productif’’ sont des approches intégrées, qui prennent en compte les aspects d’assainissement, l’agriculture (productivité agricole). Ce sont des approches qui ont été faites, avec pour ambition de les faire connaître et éventuellement, de les mettre à la disposition des autres acteurs. Ce sont des approches complémentaires (elles ne sont pas très nouvelles), adaptées à notre environnement. Les ‘’Ecoles bleues’’ ont un caractère pédagogique, parce que ça se déroule en milieu scolaire, donne l’occasion aux enfants d’avoir des connaissances en matière d’agriculture, de protection de l’environnement, de production et de nutrition (les productions sont utilisées pour l’alimentation de la cantine) et qui embarquent à la fois les enseignants, les élèves eux-mêmes, les parents d’élèves. Pour ce qui concerne les ‘’villages propres et productifs’’, c’est un aspect important pour la production agricole, surtout avec le renchérissement des coûts des engrais chimiques, donc hors de portée, avoir des solutions alternatives dans leur environnement serait la bienvenue. C’est donc une approche qu’il faut également promouvoir pour solutionner ce problème », a résumé le directeur-pays de WaterAid Burkina, Éric Mamboué, qui a présidé l’atelier.

Le directeur Paul Ilboudo souhaite plus de sensibilisation autour de l’initiative pour une appropriation populaire, au regard, dit-il, de sa portée.

Directeur de l’école Koumbili dans la région du Centre-sud, Paul Ilboudo loue l’initiative. « Les retombées du projet sont énormes. Grâce au projet, nous n’avons plus de problème d’eau potable, nous avons également un jardin scolaire qui permet d’alimenter la cantine. (…). Le début n’a pas été simple, il a fallu une sensibilisation pour que les gens comprennent le bien-fondé. Aujourd’hui, tout le monde a compris l’importance. Nous avons formé des élèves (pour la pérennisation des acquis), nous avons mis en place des clubs. Et les élèves même conseillent leurs camarades. Aujourd’hui, même la gestion hygiénique des menstrues n’est plus un tabou dans notre établissement », confie le premier responsable de cette école de plus de 400 élèves, M. Ilboudo.

O.H.L
Lefaso.net

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