La cérémonie officielle de lancement des activités s’est tenue le samedi 24 juin 2023, en présence des ministres Bassolma Bazié et Robert Kargougou. Pour le chef de canton de Pô, par ailleurs parrain de la cérémonie, l’activité est à saluer et à perpétuer car elle permet de raffermir les liens déjà existant et de faire revivre les pratiques anciennes pour une bonne marche de la société nahourienne. « Lorsque le haut-commissariat m’a fait part de la commémoration de cette journée provinciale des communautés du Nahouri, j’ai sauté tout de suite sur l’occasion. (…) Nous sommes prêts à perpétuer cette idée car c’est une excellente initiative », a déclaré l’autorité coutumière.

« Toutes les communautés vivant ici s’entendent bien », selon le chef de canton de Pô.

« En accompagnant cette initiative, les AGN s’engagent aux côtés des autorités du Nahouri pour promouvoir la pratique de la parenté à plaisanterie par les membres des communautés vivant dans la province, mais aussi les mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits communautaires. Ensuite, renforcer les relations d’amitié et de fraternité entre les différentes communautés vivant dans la province du Nahouri. Enfin, soutenir la réflexion sur la valorisation des pratiques culturelles partagées favorisant la paix et la cohésion sociale », a souligné le directeur exécutif de l’ONG « Les Anges gardiens de la nature (AGN) », Benjamin Bassono.

« Les deux jours à venir seront consacrés à des rencontres B2B, l’ouverture d’un bureau d’écoute pour les jeunes, les femmes, etc., la valorisation des produits locaux », Benjamin Bassono, directeur exécutif des Anges gardiens de la nature.

En prélude à ces 72 heures d’activités, une conférence publique a été organisée avec comme panelistes des historiens et des hommes de culture : Konomba Traoré, Me Titinga Pacéré et le chef des dozos, Yacouba Drabo. L’essentiel des communications a gravité autour de la cohésion sociale. Pour l’historien Bruno Sanou, la création de ce cadre est essentielle pour la survie de la société, car « nous sommes à la fin d’une civilisation et nous devons construire le début d’un nouveau monde ». « Aujourd’hui, nous parlons de cohésion sociale et le monde entier va mal. Comment arriver à la renforcer donc ? Il faut trouver des occasions pour inviter des gens à réfléchir. Et en tant qu’historien, je pense qu’il faut remonter dans le temps passé, 5 000 voire 10 000 ans avant, et trouver les matériaux qui ont permis de maintenir cette cohésion sociale-là et qui peuvent nous permettre de bâtir notre futur », a-t-il expliqué.

Les panelistes ont développé le thème retenu à l’occasion de cette première édition des journées provinciales des communautés du Nahouri.

Ce fut donc l’occasion pour les panelistes d’inviter tout un chacun à cultiver au quotidien les valeurs léguées par les ancêtres, à savoir le respect de l’autre, la solidarité, la tolérance, l’ardeur au travail, l’honnête, l’humilité, l’amour du prochain, l’honneur, la sobriété, l’altruisme, la justice, etc., pour une société beaucoup plus solide.

Une vue des participants au panel.

Erwan Compaoré
Lefaso.net