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Journée de l’enfant africain : L’Union des religieux et coutumiers du Burkina sensibilise à Tougan

Publié le dimanche 18 juin 2023 à 10h00min

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Journée de l’enfant africain : L’Union des religieux et coutumiers du Burkina sensibilise à Tougan

L’Union des religieux et coutumiers du Burkina (URCB), en partenariat avec l’ONG Save The Children, a tenu, le 16 juin 2023 à Tougan, chef-lieu de la province du Sourou, une causerie sur les droits des enfants. C’est une activité qui se tient à l’occasion de la Journée de l’enfant africain célébrée tous les 16 juin. Au cours des échanges, les participants ont été invités à plus de responsabilité.

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays africains, commémore la Journée de l’enfant africain en mémoire des enfants tués le 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud, alors qu’ils réclamaient leur droit à une éducation de qualité. A cette occasion, l’Union des religieux et coutumiers du Burkina (URCB), avec l’appui financier du ministère des Affaires étrangères du Danemark à travers l’ONG Save The Children, a réuni de jeunes filles et garçons issus des associations religieuses et coutumières de jeunesse autour d’une causerie-débat. Animée par Issa Djibo, guide religieux, et Moumini Sawadogo, animateur à l’URCB, la causerie-débat a permis de faire l’état des lieux des droits de l’enfant dans la province du Sourou, dans un contexte de double crise sécuritaire et humanitaire, et de développer d’autres thématiques relatives aux droits des enfants.

« L’épanouissement de l’enfant reste la priorité de l’URCB », selon Moumini Sawadogo, animateur à l’URCB

Dans son mot introductif, Moumini Sawadogo a indiqué que la province du Sourou connaît une dégradation des droits des enfants à cause de la crise sécuritaire et humanitaire. « Il s’agit de l’enrôlement des enfants dans les rangs des groupes armés terroristes, l’abandon scolaire à cause de la fermeture des écoles, les mariages d’enfants précoces, la mobilité massive des enfants vers d’autres contrées et le développement du travail des enfants », déplore l’animateur.

Ces participants ont suivi avec beaucoup d’intérêt les échanges

Face à ces phénomènes qui entravent l’épanouissement des enfants dans notre pays, Moumini Sawadogo a invité les décideurs politiques à prendre des mesures idoines afin de protéger les enfants dans ce contexte difficile. Et cette protection passe certainement par l’éducation. C’est du moins l’avis d’Issa Djibo, guide religieux et panéliste du jour. Selon lui, l’éducation de l’enfant se fait en trois étapes que chaque parent est tenu de respecter.

« De 0 à 7 ans, l’enfant est encore fragile. Permettez-lui de vomir sur vous. Donnez-lui la chance de jouer avec vous. Offrez-lui ce dont il a besoin ou ce qu’il veut dans la mesure de vos moyens. Entre 7 et 14 ans, il faut inculquer des valeurs morales à l’enfant en étant rigoureux dans la transmission de ces valeurs cardinales bénéfiques à l’enfant. De 14 à 21 ans, redevenez des partenaires, des amis. Parlez-lui de la vie et apprenez-lui tout sur la vie. Dites-lui qu’il s’expose à de lourdes conséquences s’il adopte des comportements malsains. Amenez l’enfant à se concentrer sur l’essentiel et faites comprendre à l’enfant qu’il est à une période décisive de sa vie et qu’il ne lui est pas permis de prendre une mauvaise décision. Donc sa responsabilité commence en ce moment. Je parie que si les parents respectent ces trois étapes de l’éducation, l’enfant aura une chance de réussir », a expliqué le guide religieux, qui a par ailleurs invité les parents à éduquer leurs enfants pour la société entière et non pour la famille singulière.

Issa Djibo, Guide religieux et panéliste

Mais aujourd’hui, on constate beaucoup d’abandons d’école. « Comment peut-on remédier à cela ? », questionne une participante. Issa Djibo situe les responsabilités à deux niveaux. Morceaux choisis : « Nous accusons les parents et les enfants eux-mêmes. D’abord les parents parce qu’ils n’accompagnent pas assez les enfants en général et les filles en particulier dans leur processus scolaire. Il ne suffit pas de payer la scolarité d’un enfant, lui offrir des fournitures et de s’asseoir à la maison attendant qu’il vous apporte de bons résultats à la fin du trimestre. Le parent doit souvent aller vérifier le comportement de l’enfant à l’école auprès de l’administration, les enseignants et toute personne utile. Si l’enfant se rend compte que le parent est impliqué dans ses études, l’enfant va produire de bons résultats. En ce qui concerne la responsabilité des enfants, on constate qu’ils pensent qu’ils ont seulement des droits. Pourtant, ce sont les devoirs qui donnent vie aux droits. Un enfant qui ne respecte pas ses parents et ses aînés, a moins de chances de réussir. A cela s’ajoutent les réseaux sociaux où les enfants passent plus de temps que sur leurs cahiers. Il faut que les enfants arrivent à utiliser l’internet à bon escient sinon ils vont toujours ramasser les pots cassés ».

Pendant deux heures d’horloge, le guide religieux Issa Djibo est resté droit dans sa tunique blanche face à la trentaine de participants venus des associations religieuses et coutumières de jeunesse de la province du Sourou. Au sortir des échanges qui ont porté sur la migration des enfants, l’abandon scolaire, l’impact des réseaux sociaux sur les études et le droit de l’enfant, les participants ont exprimé leur satisfaction pour la richesse de la séance et promettent d’être des ambassadeurs de l’Union des religieux et coutumiers du Burkina (URCB) auprès de leurs camarades et des parents.

Taré Soumaïla Yaro
Collaborateur à Tougan

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