Mis en oeuvre au Bénin, au Burkina Faso et au Mali, le projet SAFEVEG WEST AFRICA vise à réduire la sous-alimentation, en faisant la promotion de la consommation de légumes sains produits localement pour les consommateurs d’Afrique de l’Ouest. Il a aussi pour but d’améliorer les revenus et la productivité des petits producteurs alimentaires, en particulier les femmes et les jeunes.

À l’instar du projet SAFEVEG né de l’initiative « Development smart innovation through research in agriculture » (DeSIRA), bien d’autres projets issus de ladite initiative présentent, à travers une foire, les fruits de leurs recherches dans le secteur agricole.

Ainsi, les journées nationales des innovations agricoles sont initiées en vue de mettre en lumière les résultats de recherche et l’impact des projets mis en oeuvre dans le cadre de l’initiative DeSIRA. Au Burkina Faso, ces projets sont au nombre de quatorze et ont pour objectif de contribuer à la durabilité des pratiques agricoles, à augmenter la productivité et par conséquent renforcer la sécurité alimentaire.

Un apport d’environ 30% au PIB national

Le ministre en charge de la recherche et de l’innovation, représenté par Pr Nicolas Bado, a indiqué que ces journées dédiées aux innovations agricoles constituent des cadres de partage d’expériences sur les capacités à innover dans les domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Après l’adoption de la loi d’orientation de la recherche scientifique et l’innovation en 2013, le Burkina Faso a élaboré une stratégie nationale en matière d’innovation. L’objectif global poursuivi est de stimuler et d’encourager la prise en compte de l’innovation dans tous les secteurs d’activités socioéconomiques du pays, rappelle Pr Nicolas Bado.

L’importance accordée au secteur agricole dans la stratégie nationale de l’innovation se justifie, selon lui, par le fait que l’agriculture occupe près de 80% de la population active du pays, pour une contribution estimée à environ 30% au PIB national.

Les trois piliers de l’initiative DeSIRA

L’initiative DeSIRA est une démarche novatrice de la direction générale des partenariats internationaux de la Commission de l’Union européenne, qui repose sur trois piliers.

La premier pilier de l’initiative DeSIRA s’appuie sur le soutien des projets innovants en mobilisant la recherche académique et la recherche-action participative, tout en valorisant les savoirs locaux pour produire des connaissances utiles à l’action. Le deuxième pilier, quant à lui, met l’accent sur le renforcement des infrastructures de recherche propices à l’innovation. Enfin, le dernier pilier consiste en une démarche transversale de production de connaissances et d’arguments pour alimenter la conception des politiques publiques.

« Au-delà du développement d’innovations, les projets DeSIRA ont pour ambition le renforcement de la coopération et les échanges entre institutions de recherche dans des partenariats sud-sud et nord-nord », a souligné le conseiller politique, représentant l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Kersten Mecklenburg.
L’Union européenne dit être convaincue que les innovations générées par les projets de cette initiative vont permettre d’apporter des solutions simples, accessibles et efficaces pour booster le secteur agricole et contribuer à forger une résilience plus forte des systèmes alimentaires. Cela, aux fins d’assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Dans le cadre du partage d’expériences entre les acteurs, plusieurs ateliers sont organisés sur les innovations agricoles et agroalimentaires implémentées dans la sous-région.
Alors que la première vague de projets DeSIRA est arrivée à mi-parcours, la Direction générale International Partnership (DG INTPA) et la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso s’interrogent sur les résultats et impacts des projets de l’initiative DeSIRA, et leur capacité à appuyer des processus de prise de décision politique fondés sur des preuves pour appuyer la transformation des systèmes agro-alimentaires vers plus de durabilité. Elles souhaiteraient que cela puisse créer une plus grande proximité et transversalité entre les projets pour plus de concertation et d’échange d’expériences.

Par ailleurs, la DG INTPA est en phase de construction d’une suite à l’initiative DeSIRA nommée DeSIRA+ et souhaiterait un retour d’expérience des projets en cours pour alimenter cette construction. Ces expériences permettront également d’inspirer les projets soutenus par la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso.

Sur le plan national, les acteurs du système national d’innovation agricole, et en premier lieu le CNRST, souhaitent construire un nouveau cadre d’animation et d’interaction entre les acteurs de la recherche-innovation. Ils proposent d’intégrer les utilisateurs finaux de ces actions de recherche et les décideurs politiques à ces réflexions, et recherchent leur soutien.

Hamed NANEMA
Lefaso.net