Après six mois de formation dont un théorique et cinq mois de pratique dans dix hôpitaux, les 31 médecins issus de la 27e session de formation de médecins en chirurgie essentielle sont désormais aptes à prendre en charge des urgences chirurgicales comme les césariennes, les fractures ouvertes ou fermées, les hernies étranglées, les appendicites aiguës, etc.

Comme l’explique le ministre Dr Robert Kargougou, le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) ou l’Hôpital de district (HD), qui est l’échelon de référence du système de santé de district au Burkina Faso, a pour vocation d’assurer le paquet complémentaire d’activités qui comporte, entre autres, la prise en charge des urgences chirurgicales et obstétricales.

31 médecins désormais aptes à prendre en charge les urgences chirurgicales

Il doit de ce fait disposer d’une équipe chirurgicale compétente comprenant au moins deux médecins formés en chirurgie essentielle. C’est pourquoi depuis 1994, le ministère de la Santé organise des sessions de formation des médecins des districts sanitaires en chirurgie essentielle. Ainsi, ces nouvelles compétences au nombre de 31 permettent d’augmenter à 85%, le taux de CMA qui disposent désormais d’au moins deux médecins formés en chirurgie essentielle. Ce qui permet de réduire la mortalité générale, mais surtout la mortalité maternelle et périnatale.

« La formation en chirurgie essentielle est très importante pour le système de santé. Avec cette formation, les femmes n’ont plus besoin d’être évacuées de Solenzo vers Bobo-Dioulasso ou vers Dédougou. Elles n’ont plus besoin d’être évacuées de Léo ou Sapouy vers Ouagadougou. Elles sont prises en charge au niveau local, au niveau des blocs opératoires de ces districts. Si le Burkina peut se targuer aujourd’hui d’avoir fait baisser drastiquement le taux de mortalité maternelle qui est passé de 330 pour 100 000 naissances vivantes à 222,9 pour 100 000 naissances vivantes entre 2015 et 2021, c’est aussi grâce à l’apport décisif de la formation en chirurgie essentielle », a laissé entendre le ministre de la santé et de l’hygiène publique.

Le ministre de la santé remettant son attestation de fin de formation à un impétrant

Les impétrants, eux, s’engagent à relever les défis et mesurent l’ampleur de la tâche. Prenant la parole au nom de la promotion, Dr Raymond Gbangou a assuré qu’ils sont aptes à prendre en charge les urgences chirurgicales dans les différents hôpitaux de district.

Une formation financée par les partenaires techniques et financiers

Pour cette 27e session de formation de médecins en chirurgie essentielle, la Banque mondiale et l’OMS ont financé la formation de 30 médecins sur 31 à travers le PRSS (Projet de renforcement des services de santé). Le Centre médico-chirurgical SIM de Piéla a lui financé la participation d’un médecin à la session. À cette cérémonie de clôture de la formation, le ministre de la santé a tenu à exprimer sa reconnaissance à ces partenaires techniques et financiers de son département.

Les impétrants et les officiels ont posé pour la postérité

Il rappelle par ailleurs que l’objectif de disposer d’au moins deux médecins formés en chirurgie essentielle dans les CMA n’est pas encore atteint. Les efforts pour en former doivent donc se poursuivre. Cela est d’autant plus nécessaire, que cinq nouveaux CMA sont en construction et auront besoin d’être pourvus en compétences et cinq autres CMA attendent la construction ou l’opérationnalisation de leurs antennes chirurgicales.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net