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Burkina : « L’intégrité implique le respect inconditionnel des règles de vie dans notre pays » (Dr Fatié Ouattara)

Publié le mercredi 14 juin 2023 à 22h45min

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Burkina : « L’intégrité implique le respect inconditionnel des règles de vie dans notre pays » (Dr Fatié Ouattara)

« Education à la paix et à la citoyenneté : résilience pour sauver l’intégrité ». C’est autour de ce thème que la Fédération burkinabè des associations, Centres et Clubs pour l’UNESCO (FBACU) a animé une conférence publique dans l’après-midi de ce mardi 13 juin 2023 à Ouagadougou. L’activité qui a ciblé les élèves et étudiants vise à outiller et à renforcer la résilience des membres et sympathisants des clubs UNESCO (Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture) dans la recherche et la promotion de la paix.

Deux panélistes ont décortiqué le thème à travers des sous-thèmes. Il s’agit du maître de conférences de philosophie de l’éducation, Fatié Ouattara, qui a planché sur « Citoyenneté et intégrité » et de l’enseignant-chercheur, Dr Poussi Sawadogo, chef traditionnel (Busm Keoog-naaba Koobo) qui a entretenu les participants sur les « Valeurs traditionnelles africaine et culture de l’intégrité : leçons pour une éducation à la paix ».

Après avoir campé le décor par la balisation des concepts, le communicant Fatié Ouattara a relevé que la citoyenneté est définie en fonction de la nature de l’Etat et selon qu’on soit en démocratie, monarchie … qu’en oligarchie.
Dans son développement, il a fait ressortir que « l’intégrité implique le respect inconditionnel des règles de vie dans notre pays, appelé pays des hommes intègres ».

« L’intégrité ne se marchande pas. Les détournements de deniers publics, le vol, la gabegie, le népotisme…, tous ces maux sont quelque part liés à un manque d’intégrité », soutient Dr Fatié Ouattara.
Dans sa dynamique de prospection, le panéliste s’est attardé sur « la question cruciale de l’éducation », pour se demander si l’éducation peut redorer le blason de la citoyenneté, de l’intégrité.

Dans son analyse, Dr Ouattara a fait ressortir que la famille doit également épauler l’école pour que les maux que traînent les élèves puissent être soignés (car ayant observé que l’école n’a pas pu empêcher que des élèves et étudiants soient violents, saccagent des biens publics…).

Le modérateur, Boubakary Diallo (milieu), avec les panélistes Poussi Sawadogo (à droite) et Fatié Ouattara, a, à l’issue des communications, enregistré de nombreuses réactions chez les participants.

Le maître de conférences de philosophie de l’éducation s’est en outre interrogé sur le rôle de la société civile. ‘’Aujourd’hui, avec l’avènement du MPSR, nous avons connu de nouveaux acteurs sociaux qui dorment à la Place de la nation, qui défendent la transition… Mais, nous avons besoin de savoir s’ils sont rassurés du sens de leur combat. Il faut interroger leur citoyenneté. Ils partagent beaucoup d’informations, qui parfois sont fausses (en disant : c’est urgent…, partagez). Est-ce que ce n’est pas une bombe à retardement ? Quel rôle la société civile (pas celle à coloration politique) peut jouer dans l’éducation des jeunes aux valeurs ?" pose-t-il en substance.

Parmi les acteurs qui contribuent à l’éducation des jeunes, à l’émergence de la citoyenneté et de l’intégrité, Fatié Ouattara cite le Service national pour le développement (SND). Cette institution est, de son avis, un cadre où les jeunes sont informés, éduqués et mis au courant de ce que la nation attend d’eux en tant qu’acteurs majeurs de développement, de paix et de cohésion sociale.

Fatié Ouattara a, enfin, sollicité le rôle que doivent jouer les partis politiques dans l’émergence d’une citoyenneté intègre. « Ils ne doivent pas former les jeunes pour être seulement un bétail électoral. L’ignorance des jeunes ne doit pas profiter aux partis politiques », analyse-t-il, invitant les partis politiques à jouer pleinement leur rôle d’éducation (civique et sociale) des populations, notamment des jeunes.
C’est pourquoi, le modérateur de la conférence publique, Boubakary Diallo, secrétaire général de l’Union nationale des « Rooga » du Burkina, a exhorté chaque participant à être, autour de lui, un vecteur de paix et du vivre-ensemble. « Il ne faut pas être des chasseurs de primes. Il faut travailler à amener les gens autour de vous à pouvoir être des acteurs de paix », a encouragé le modérateur, exhortant de ce fait la FBACU à étendre de telles activités au maximum de localités. Aux parents, Boubakary Diallo recommande : « Si nous entrons à la maison, déposons Tiktok, déposons WhatsApp, Facebook… et essayons d’éduquer nos enfants ».

Le président de la FBACU, Augustin Bouda, se félicite de l’engouement et de l’intérêt des participants aux messages véhiculés par les communications.

Pour mémoire, et selon son président, Augustin Bouda, la FBACU est une association fédérative à caractère éducatif, scientifique et culturel. Elle regroupe, à ce jour, environ 100 associations et clubs UNESCO, disséminés sur l’ensemble du territoire. Avec des membres majoritairement jeunes, élèves, étudiants, enseignants des lycées, collèges et universités, l’organisation a pour objectif global de promouvoir la paix par l’éducation, la science, la culture et la communication. La conférence publique s’inscrit dans un programme soutenu par l’UNESCO. Il est prévu, dans le cadre de ce programme, des activités de formation des membres et partenaires de la FBACU ainsi que des actions de sensibilisation grand public à travers les médias et les réseaux sociaux.

O.L
Lefaso.net

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