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Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

Publié le mercredi 14 juin 2023 à 15h42min

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Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

Les Maliens sont attendus dans les urnes, ce dimanche 18 juin 2023, pour dire « oui » ou « non » au projet de nouvelle Constitution. La campagne référendaire a démarré le vendredi, 2 juin à minuit (au vendredi 16 juin 2023 à minuit) sur toute l’étendue du territoire national et dans la diaspora. A quelques jours du scrutin, les divisions autour de ce projet de loi fondamentale se cristallisent entre ceux qui sont favorables à son adoption et les citoyens maliens qui n’y sont pas favorables.

Ce sont 8 463 084 d’électeurs, répartis dans 24 416 bureaux de vote et 13 240 centres, qui sont attendus pour le référendum constitutionnel du dimanche, 18 juin 2023. Initialement prévu pour le 19 mars 2023, le référendum sur la nouvelle Constitution va être ramené à la date du 18 juin 2023 « pour se donner le temps d’installer sur le territoire, les représentations de l’organe de gestion des élections, et par la volonté de vulgariser le texte constitutionnel ».

En dépit de ce réaménagement, le projet de nouvelle Constitution ne divise pas moins des acteurs. En effet, tandis que certains mouvements politiques et civils ainsi que des personnes-ressources appellent à acter la nouvelle Constitution, 21 formations politiques et organisations de la société civile ont lancé, mardi, 13 juin à Bamako, un mouvement dénommé « Front contre le référendum », pour protester contre le projet de nouvelle Constitution.

« Ce mouvement vise à faire comprendre aux Maliens que la Constitution en vigueur et la charte de transition ont été violées. Il s’agit également de mobiliser le peuple contre le référendum en montrant à l’opinion que le projet de nouvelle Constitution n’est pas la solution et ne résout aucun problème du pays », convainc le porte-parole de ce nouveau Front.

Les responsables de cette mobilisation affirment également que « seul un président élu démocratiquement et les députés peuvent procéder à une révision de la Constitution » et disent marquer leur étonnement que « subitement, des hommes et des femmes qui ont juré sur la Constitution, de respecter les engagements internationaux et, après 8 mois du 2ème coup d’État, procèdent à la rédaction d’une nouvelle Constitution ».

La Ligue malienne des imams et érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) envisage, elle, d’organiser un « meeting géant » le vendredi, 16 juin 2023 pour inviter tous les musulmans patriotes à voter « contre » le projet de la nouvelle Constitution dans sa forme actuelle, selon l’agence d’information Anadolu, qui rappelle que la Limama proteste contre la « laïcité » et appelle à son remplacement par un « État multiconfessionnel ».

La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (Cmas) dit avoir formulé deux recours auprès du président de la Cour constitutionnelle et auprès du président de la Cour suprême pour demander l’annulation des décrets portant création, mission, organisation et fonctionnement de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution et création de la Commission de finalisation du projet de Constitution, de même que le décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale.

Toujours selon ses détracteurs, le projet de nouvelle Constitution « concentre les pouvoirs aux mains de la présidence ».

Parmi les leaders qui appellent à dire « non », l’ancien Premier ministre et astrophysicien, Cheick Modibo Diarra. Candidat malheureux à la dernière présidentielle du Mali, Cheick Modibo Diarra fait partie des potentiels candidats à la présidentielle de fin de transition, prévue dans quelques mois. Bi-national, Cheick Modibo Diarra va devoir renoncer à sa qualité de citoyen américain, si le projet de nouvelle Constitution venait à être adopté et s’il tient à se présenter à la présentielle.

Pour leur part, les Maliens favorables à son adoption trouvent en la nouvelle Constitution, plusieurs innovations consacrant une « avancée majeure dans la construction du MALIKURA » (Mali nouveau : ndlr), car ancrée dans les valeurs sociétales du pays. « Voter OUI pour le projet de Constitution, c’est assurer les bases de la Refondation, c’est créer les conditions pour la réconciliation nationale, c’est répondre aux aspirations profondes des populations meurtries par des années de crises multiples et complexes », peut-on recenser des arguments développés en faveur du « oui ».

En attendant le résultat au soir du 18 juin 2023, chaque camp joue son va-tout dans les dernières heures de la campagne.

O.L.O.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2023 à 14:58, par Barou En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    Vous allez pas finir avec le terrorism avant de vous lancer dans ces pratiques occidentale ?
    La nouvelle constitution donnera quoi a ce Malien qui est dans l insecureté qui n est pas sur fournir un repas par jour ?

  • Le 14 juin 2023 à 15:44, par Vérité indiscutable En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    Qu’est-ce qu’il y a mieux qu’un référendum pour donner de la Légitimité à la Loi fondamentale d’un pays ?
    Un président et des élus démocratiquement sont élus par le peuple. Donc le peuple est au-dessus des responsables.
    Un référendum n’a donc pas besoin de responsables élus pour être légitime.
    Pauvres maliens...
    VOTEZ OUI et SAUVEZ VOTRE PAYS !

    • Le 14 juin 2023 à 17:37, par Passakziri En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

      Mais que vaut une constitution que personne n est prêt à respecter ? Il faut que les putschistes comprennent qu ils ne sont ni plus intelligents ni mieux que tous ces présidents adeptes des troisièmes mandats. Le coup d état étant en lui même une violation de la constitution, les putschistes sont très mal placés pour se jouer les constitutionalistes. Cela vaut au Mali comme au Burkina.

      Passakziri

  • Le 14 juin 2023 à 19:40, par Ka En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    ’’’’’’’’Ce mouvement vise à faire comprendre aux Maliens que la Constitution en vigueur et la charte de transition ont été violées. Il s’agit également de mobiliser le peuple contre le référendum en montrant à l’opinion que le projet de nouvelle Constitution n’est pas la solution et ne résout aucun problème du pays », convainc le porte-parole de ce nouveau Front.’’’’’’’

    Comme je ne cesse de le répéter dans les forums des sites d’information que ça soit au Burkina ou des pays voisins : ’’’’Attention au poids des mots, surtout prononcés devant un peuple qui prend à la lettre et au sens propre ce qu’il entend. On n’a entendu Goïta ou Traoré dire, je suis là pour éradiquer les terroristes et libérer le pays et non le pouvoir.’’’’

    En jouant comme le peuple les a élu avec le changement de constitution, ces militaires deviennent des purs menteurs. Pourtant la première chose que font les faiseurs de coups d’état comme Goïta, c’est de suspendre la Constitution. Pour ces gens-là, le texte est donc nul et de nul effet, ce n’est pas la menace ou "la rigueur de la loi" ou les organismes comme l’ONU, l’UA, ou la CEDEAO qui vont les faire reculer. Alors peuples Malien et Burkinabé il ne faut pas donner dans l’angélisme ni se voiler la face. On sait très bien que le seul objectif de ces militaires est de s’éterniser au pouvoir. Qu’est-ce que ces militaires connaissent dans les règles constitutionnelles et surtout vouloir l’élaborer ? Pour l’élaboration de l’avant-projet, une étude doit être faite sur la situation économique, sociale et institutionnelle du pays suivi d’une synthèse des différents rapports.

    Avec ce referendum bidon tout le monde sait comment ça marche pour s’éterniser au pouvoir. Il y a toujours un "bricolage constitutionnel" préalable pour faire en sorte qu’il devienne "légal". Ce referendum n’est que de la gesticulation et de la foutaise.

    Alors c’est complètement idiot. La première chose que font les faiseurs de coups d’état, c’est de suspendre la Constitution. Pour ces gens-là, le texte est donc nul et de nul effet, ce n’est pas la menace de "la rigueur de la loi" qui va les faire reculer. Quant au maintien "ad vitam aeternam" au pouvoir, on sait aussi comment ça marche. Il y a toujours un "bricolage constitutionnel" préalable pour faire en sorte qu’il devienne "légal". Tout ça ce n’est que de la gesticulation et de la foutaise.

    Mais ce front qui refuse la magouille de Goïta sait que parmi les "valeurs qui fondent tout État démocratique", la première est des élections ouvertes, transparentes, sincères et honnêtes : Ce n’est pas de se maintenir au pouvoir par des bricolages constitutionnels et des scrutins biaisés (tant pour faire adopter lesdits "bricolages constitutionnels" que pour fausser le résultat des scrutins qui en découlent). L’Afrique est à feu et à sang à cause de ces motifs et le Mali risque fort d’emboîter le pas.
    .
    Conclusion : Avec les courses aux changement des constitutions comme ça se passe au Mali, au Burkina, et en Centre Afrique, ‘’’’’passer la main a une autre génération ne suffira pas : Car, chacun tentera d’assurer ses arrières sous les nouvelles mains. Que chacun respecte la constitution pour permettre a la génération future de s’assumer. Il n’y a aucun péril en la demeure sauf le respect du jeu démocratique et de la parole donnée.

    J’ajouterai que la discipline et l’intelligence qui sont, entre autres, des qualités d’un bon militaire, et doivent être mis en avant le sens de l’honneur, la probité, le professionnalisme et le comportement. Tout manquement doit être sanctionné selon la gravité des faits. Au sein de l’armée républicaine, tous reçoivent la même éducation ! Un vrai soldat ne court pas après l’argent, la richesse, le bien matériel. Il doit être désintéressé.

    • Le 15 juin 2023 à 09:15, par kwiliga En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

      Bonjour Ka,
      Oui, l’instauration d’une durable dictature militaire est en marche, chez eux comme ici.
      Force est néanmoins de constater, qu’eux, au Mali, ils ont une véritable opposition qui se lève et qui n’a pas peur de s’exprimer.
      Alors que chez nous...?
      Les maliens, qui ont eu le cerveau rongé par des imans de pacotille, qui prêchent la pureté pour les autres, tout en s’accaparant pouvoir et richesses, seraient-ils donc, malgré tout, plus éclairés que les "nous autres", fiers burkinabè, élevés à l’esprit critique qu’aurait du nous insuffler le sankarisme ?

  • Le 14 juin 2023 à 19:49, par RV En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    Des élections générales au Mali malgré l’insécurité et le faible contrôle du territoire par l’État ?! Que va dire IB et son gouvernement ? Prions pour que nos Leaders politiques et économiques aient l’amour de ce pays qu’est le Burkina Faso.

  • Le 15 juin 2023 à 08:29, par Aboubikr En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    Ce sont des intellectuels bidons comme les vous autres qui ont contribués à maintenir l’AFRIQUE en retard. Vous n’êtes pas plus malien que ceux qui ont risqués leurs vies pour sortir le MALI de ce bourbier du terrorisme. Vous êtes toujours les premiers à voir les militaires comme des malhonnêtes voulant confisqués le pouvoir comme vous l’avez toujours fait avec votre fameuse démocratie, et pourtant la plupart des pays développés doivent leurs saluts aux militaires...Donc de grâce foutée nous la paix et laissé ces peuples du mali et du Burkina essaye autres chose ..

  • Le 15 juin 2023 à 22:36, par Ka En réponse à : Mali : A quelques heures du référendum, le projet de nouvelle Constitution cristallise les divisions

    Oui Kwiliga je confirme : Mais avant d’ajouter ce que je pense, je vais être indulgent et dire a un internaute a la cervelle de moineau que la richesse de notre site préféré depuis plusieurs années qui est Lefaso.net, ce sont nos différences, et chacun est libre d’exprimer son opposition quitte a faire mal a l’internaute aux multiples pseudos Aboubikr qui ne devait pas lire nos contributions. En ayant vécu tous les régimes militaires, qu’il pleuve ou qu’il neige Goïta comme Traoré reviendront a la raison pour que la démocratie qui est la racine de l’avancer du monde de notre siècle prenne le dessus.

    De Lamizana a ATT, passant par Blaise Compaoré ou Sassou, tous ont céder leur régime dictatorial a la démocratie. Je me rappelle que c’est par un référendum voulu par tout le peuple Voltaïque organisé le 14 juin 1970 au therme de 4 années et demie de régime militaire que devait commencer en Haute Volta le processus qui rendra le pouvoir aux civils selon la promesse faite par le général S. Lamizana dès 1966. Par 98% de oui, les voltaïque approuvèrent ce jour-là le projet de constitution qui leur était soumis. Et après on pouvait parlé de la part du peuple Voltaïque. Toi l’internaute aux multiples pseudos qui nous accuse maladroitement en parlant au nom du peuple Malien et Burkinabé, ni toi, , ou le premier ministre de la transition ne peuvent parlé au nom du peuple qui ne vous a pas élu. C’est grâce a la constitution élaborée par des civiles a ne cité que Gérard Kango Ouédraogo et autres constitutionalistes agréés que toi qui ne veut pas entendre la vérité qui rougit les yeux mais ne les casse pas, tu as pu aller a l’école, ou le premier ministre que j’ai connu comme en France peuvent se vanter de vos salades. Aboubikr à la cervelle de poulet, tu n’es pas obligé de lire nos contributions, alors tu la ferme avec tes multiples pseudos pour manipuler le monde.

    Kwiliga, ceux qui ne se rappellent du passé sont condamnés a le répéter. Aboubikr aux multiples pseudos, comme le premier ministre de la transition veulent conduire le jeune Traoré au fond du mur comme ils ont fait a Damiba dont on l’accuse du mensonge. Ce qu’ils doivent savoir, ’’le mensonge court vite et prend l’ascenseur, mais la vérité qui va beaucoup plus lentement, et qui prend les escaliers finis toujours par rattraper et même dépasser le mensonge.’’

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