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Sécurité sous régionale : La police de proximité expérimentée au Bénin et au Burkina pour relever les défis sécuritaires

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Publié le dimanche 21 mai 2023 à 21h30min

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Sécurité sous régionale : La police de proximité expérimentée au Bénin et au Burkina pour relever les défis sécuritaires

Une police de proximité respectueuse des droits de l’homme, en laquelle les citoyennes et citoyens ont confiance, c’est le principal objectif poursuivi par les projets SECUCOM I et SECUCOM II. Ces deux projets respectivement intitulés « Société civile, participation communautaire et coproduction de la sécurité », et « Coproduction de la sécurité et prévention concertée de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Burkina Faso » sont financés par l’Union européenne. Arrivés à termes, lesdits projets qui s’inscrivent dans le cadre de la coopération policière avec l’Afrique de l’Ouest, font l’objet d’évaluation ce vendredi 19 mai 2023, à Ouagadougou.

Les pays d’Afrique de l’Ouest, particulièrement le Burkina Faso et le Bénin connaissent une recrudescence sans précédent de l’insécurité. Cette situation qui entrave les projets de développement en mettant à mal la stabilité, la paix et la cohésion sociale des États affectés, nécessite la mise en place urgente de stratégies pour éradiquer le fléau.

Dans un tel contexte, la police de proximité s’est avérée être une alternative efficace pour relever la pente de la sécurité. C’est ainsi que les projets SECUCOM I et SECUCOM II ont vu le jour pour aider les pays du Burkina Faso et du Bénin à faire face aux défis sécuritaires qui s’imposent. Mis en œuvre par la Fondation Hanns Seidel, en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté, les activités des projets ci-dessus évoqués ont été respectivement exécutées de février 2019 à janvier 2022 et de décembre 2020 à mai 2022.

.« Nous avons fait le plaidoyer aux États et leurs partenaires de leur donner directement les moyens de mettre en œuvre leur plan local de sécurité », Isidore Bougouma, coordonnateur des projets SECUCOM I et II

« Il n’y a que la zone d’intervention des deux projets qui diffère. Sinon il s’agissait simplement de faire en sorte que les populations comprennent ce qu’est la police de proximité, comment se comporter face à elle. Mais aussi, de donner la capacité aux communes de mieux jouer leur rôle de responsable de la sécurité, pour que cela concoure à créer un espace propice au développement et à l’épanouissement des populations », a présenté Isidore Bougouma, coordonnateur des projets SECUCOM I et II.

M. Bougouma soutient que ces projets ont répondu à un principal besoin, qui n’est rien d’autre que celui de montrer comment est-ce que populations et forces de défense et de sécurité, pouvaient collaborer ensemble pour combattre efficacement l’insécurité.

« Malgré les difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre des projets SECUCOM dans les zones à forts défis sécuritaires, nous recensons des résultats probants », Loïc Bruckert, attaché de coopération paix et sécurité de l’UE au Burkina

59 plans locaux de sécurité élaborés au Burkina et au Bénin

Pour ce faire, une batterie d’activités a dû être menée. Ainsi, durant trois ans consécutifs, SECUCOM I et II ont permis de renforcer les capacités de plusieurs acteurs dont les populations, les maires et leurs collaborateurs (dans la gestion des communes). Les communes ont bénéficié de ce fait d’un renforcement de leurs capacités administratives et techniques pour la gestion des problèmes d’insécurité.
Dans cette dynamique, un plan local de sécurité a été élaboré pour chacune des communes cibles en vue d’organiser la prévention en impliquant les populations en partenariat avec les forces de défense et de sécurité. Les actions se sont aussi focalisées sur la sensibilisation afin de s’assurer que les populations comprennent comme il se doit le concept de la police de proximité.

« Nous nous réjouissons des résultats engrangés car la compréhension du concept de la police de proximité au niveaux des différents acteurs, s’est améliorée », Götz Heinicke, représentant régional de la Fondation Hanns Seidel en Afrique de l’Ouest

Ce sont à ce jour, 59 plans locaux de sécurité qui ont été élaborés pour les communes du Burkina Faso et du Bénin. Aussi, quatre rencontres inter-régions (deux au Burkina Faso et deux autres au Bénin) pour un partage d’expériences entre les deux pays voisins.

Dans l’ensemble, les projets SECUCOM ont touché durant la première phase, douze communes réparties sur quatre régions frontalières au Burkina Faso, dont cinq communes comprenant 32 arrondissements répartis dans trois départements frontaliers du Bénin. La seconde phase quant à elle, a permis de cibler 42 communes rurales et urbaines réparties dans six régions du Burkina Faso et frontalières aux pays : Mali, Côte d’Ivoire et Ghana. Il s’agit des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-ouest, du Centre-ouest et du Centre-sud.

Les participants au séminaire d’évaluation finale des projets SECUCOM I et SECUCOM II à Ouagadougou

1247 acteurs de la société civile ont été touchés

En outre, 1247 acteurs de la société civile, membres de 32 comités locaux de sécurité (CLS) au Bénin et douze coordinations communales de sécurité (CCS) au Burkina ont été touchés. À cela, s’ajoutent 400 chefs de villages béninois et burkinabè, 77 maires et chefs d’arrondissements de collectivités territoriales, 45 responsables politiques et administratifs des deux pays. Sans oublier, deux institutions ouest-africaines d’intégration sous régionale et environ 470 000 personnes exposées aux actions de communication.

Cependant, selon le coordonnateur des projets, M. Bougouma, de nombreuses communes n’ayant pas pu bénéficier des deux phases de SECUCOM ont nécessairement besoin d’être sur la même longueur d’onde au même titre que toutes les autres bénéficiaires.

Ce séminaire a servi de cadre de partage d’expériences et de bonnes pratiques avec les acteurs qui interviennent sur les thématiques de la police de proximité et sur l’implication des populations dans la coproduction effective de la sécurité.
Pour rappel, le décret n°2016-1052... portant définition des modalités de participation des populations à la mise en œuvre de la police de proximité au Burkina Faso, dispose à son article 2, que la participation des populations à la mise en œuvre de la police de proximité se fait à travers des structures communautaires locales de sécurité et de coordination.

Lire aussi Insécurité au Burkina : L’Union européenne met en œuvre le projet SECUCOM II pour prévenir l’extrémisme violent

Hamed NANEMA
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