Burkina/MPSR2 : Garder l’œil sur la lutte contre le terrorisme, priorité des priorités
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Après les manifestations monstres de soutien au pouvoir de transition du capitaine Ibrahim Traoré, du week end dernier (6 mai 2023) on aurait pensé que la démonstration de force et de soutien populaire a été faite et que c’est rasséréné, gonflé à bloc de motivation que le pouvoir allait reprendre le combat contre les groupes terroristes.
Mais un front intérieur a été ouvert par des arrestations de militants d’OSC vuvuzélas du MPSR1 pour certains, et proches de l’ancien président Rock Marc Christian Kaboré pour d’autres. Les circonstances et les motifs de ces arrestations faites par les forces de l’ordre ne sont pas connus puisque l’autorité n’a pas encore communiqué sur elles, à part que le ministre de la justice a dit que c’est une procédure légale de recherche d’informations.
On peut remarquer que cet accès de fièvre du pouvoir se fait à l’approche des huit mois fatidiques qu’ont duré le pouvoir précédent. Le MPSR2 ne devrait-il pas rassurer la population qu’il se consacre à l’essentiel, qui est la reconquête du territoire ?
Quand un pouvoir procède à de nombreuses arrestations, cela n’est jamais bon signe, surtout de la part d’un pouvoir arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Les vagues d’arrestations font penser aux conspirations et aux tentatives de coup d’Etat. Espérons que ces arrestations ne soient pas l’annonce d’une mauvaise nouvelle, que la justice saisie de ses affaires fera éclater la vérité.
Le pays est fatigué des coups d’Etat et l’opinion veut vraiment que les forces de défense et de sécurité, maintenant qu’ils ont les volontaires pour la défense de la patrie, des bataillons de marcheurs pour soutien et des contributeurs pour l’effort de guerre, le pays aimerait que la priorité de combattre les terroristes soit la plus importante.
Si nous passons notre temps à nous disputer entre nous, quand est ce que l’on s’occupera des terroristes ? Et puis le pouvoir devrait se dire qu’il ne peut pas avoir tous les Burkinabè qui l’aiment et qui l’adorent. C’est humain que les partisans de Paul Henri Damiba, le président déchu ne le portent pas dans leur cœur, mais de là à enfreindre les lois, il y a un fossé. Tout ce qu’il doit leur demander c’est de ne pas agir contre les lois du pays. Et ceux qui les enfreignent, seront confrontés à la justice.
Le Burkina Faso est toujours dans l’œil du cyclone terroriste, le massacre de Karma du 20 avril 2023 a révélé la volatilité de la situation sécuritaire. Si les terroristes peuvent venir massacrer des villageois à quelques encablures de Ouahigouya sans qu’on puisse réagir alors que quelques jours auparavant, ils avaient attaqué un camp de volontaires pour la défense de la patrie dans la même zone, nous avons encore des problèmes. C’est du reste ce que le chef de l’Etat, le président de la transition a reconnu en disant qu’on était à l’introduction de la guerre. Ce qui veut dire qu’au plan militaire, concernant la guerre, il reste beaucoup à faire. Il faudrait donc que l’essentiel des énergies des dirigeants se consacrent à cette priorité qui est l’urgence des urgences.
Nous devrions nous concentrer sur l’essentiel et le plus urgent : libérer le territoire, par nos moyens. Et pour cela nous ne devrions plus perdre notre temps à compter les pays qui ne nous aident pas. Il faut avancer et trouver des solutions avec ceux qui veulent nous vendre des armes, des munitions, de la formation et laisser ceux qui se sont débinés. On peut parier qu’avec le temps et les victoires remportées, ils viendront frapper à nos portes. Où est ce que l’on a vu un marchand s’énerver contre un client solvable ?
Les entrepreneurs politiques qui se présentent sous divers manteaux dont le plus prisé est celui d’organisation de la société civile, pour justifier leurs désirs de prébendes, désignent des ennemis aux pouvoir de la transition, lesquels « ennemis » ne sont pas vraiment la contradiction principale comme dirait l’autre. L’union populaire qui s’est créée pour la reconquête du territoire à travers la mobilisation des volontaires, à travers l’adhésion aux mesures fiscales pour l’effort de guerre ne doit pas être brisée par un climat malsain entretenu en ville par des individus qui se donnent le droit de distribuer les bons points de patriotisme.
Sana Guy
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