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Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

Publié le mardi 4 avril 2023 à 13h27min

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Burkina : La hantise  des questions foncières et immobilières !

La direction générale des impôts a, en principe, entamé ce lundi 3 avril 2023 (et jusqu’au 30 avril) sur toute l’étendue du territoire national, « une opération de contrôle et de retrait (s’il y a lieu) des terrains à usage autre que d’habitation ». Une croisade qui intervient à un moment où un projet de loi portant promotion immobilière au Burkina Faso est en route pour l’Assemblée législative de transition. La transition, considérée comme période propice pour franchir les immobilismes des temps ordinaires, réussira-t-elle enfin à mettre fin à la hantise des questions foncières et immobilières ?

Tout le monde se convainc de l’enjeu du foncier au Burkina. Et le pouvoir de la transition semble, effectivement, avoir pris toute la mesure de ce que « l’urgence est plus grande aujourd’hui dans la mesure où la terre est devenue une valeur de refuge, objet de spéculation et de sources potentielles de conflits latents ou ouverts…et que l’amélioration de la gouvernance foncière apparaît comme un levier important pour la stabilité sociale ».

Par ces propos, le directeur général des impôts résume bien l’enjeu du foncier. Seulement, certains citoyens, particulièrement attentifs au sujet, parmi lesquels des sources proches des services techniques chargés de conduire l’opération de contrôle et de retrait (s’il y a lieu) des terrains à usage autre que d’habitation, craignent que la principale motivation de cette opération ne soit uniquement pour renflouer les caisses de l’Etat plutôt que de « désenvoûter » le secteur.

Ils en veulent pour indices que dans ses explications (lors de la conférence de presse qu’il a animée à cet effet, le vendredi, 31 mars 2023), le directeur général des impôts a souligné que la première phase part du 1er au 30 avril 2023 avant de déclarer que pour la seconde phase qui devra concerner le retrait des parcelles, elle va se dérouler « ultérieurement ».

« Il y a de l’argent à prendre pour l’Etat dans le secteur, il suffit d’initier des opérations et le tour est joué. (…). Sinon, à la vérité, les pouvoirs ont toujours esquivé la question du foncier, parce qu’il y a de gros enjeux derrière. N’importe quel Burkinabè ne possède pas plusieurs parcelles à Ouagadougou, Bobo, etc. N’importe quel Burkinabè ne se taille pas des dizaines d’hectares en milieu rural. Allez-y comprendre donc », commente un cadre de l’administration des finances.

Des propos qui rappellent ceux de l’économiste-chercheur et directeur de l’Institut Free Afrik, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo qui, pour décrire la complexité de la question, apprenait que « les plus grands propriétaires terriens du pays sont des autorités politiques et administratives… et que s’est installée au Burkina une criminalité foncière et immobilière de façon systématique, au vu et au su de tous » (forum national sur le foncier au Burkina de la Commission épiscopale justice et paix du Burkina, avril 2021 ).

C’est pourquoi, certains Burkinabè ne cachent pas leur espoir vis-à-vis des actions annoncées par la transition dans ce domaine également, aux fins de réparer les injustices, tandis que pour d’autres, « seule une méthode révolutionnaire », consistant pour l’Etat à se donner des mécanismes pour récupérer les terres pillées, peut, au regard du mal, constituer le remède.

O.L.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 avril à 06:02, par Kogleweogo de Amerik En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

    On ne peut pas laisser la gestion des terres a des pauvres. Tout ce qu ils veulent c est de vendre les parcelles non loti. Trop c est trop. Il faut donner les parcelles a cwux qui peuvent en faire de l investissement.

    • Le 4 avril à 11:52, par Ousmane Ouedraogo En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

      Mon frère , tu n’as rien compris de l’analyse qui est pourtant claire et limpide. Les détenteurs des centaines de parcelles et des terrains en milieu rural sont connus de tous. Cette opération consiste à mobilser des fonds pour l’Etat. En aucun cas elle résoudra le problème du foncier au Burkina faso.

    • Le 5 avril à 12:33, par SOME En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

      Quelle misère à lire des idées de cette sorte ! C’est pitoyable de trouver qu’il existe des gens qui en sont encore à ce stade de réflexion. Peut on alors s’étonner de l’état dans lequel se retrouve leur King ?
      SOME

  • Le 4 avril à 09:40, par Sheikhy En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

    Je le dis à chaque occasion, il faut impérativement crever l’abcès et on passe à autre chose. C’est vrai que cela risque de créer des remous, mais je ne pense pas qu’on a intérêt à laisser la situation continuer à pourir. Litiges fonciers et lotissements en suspens. En tout cas, je souhaite beaucoup de courage à la transition sur ce sujet. Je peux même les conseiller de créer une commission ad hoc regroupement des personnes ressources avec un délai pour pondre un rapport à mettre en œuvre immédiatement.

  • Le 4 avril à 12:56, par Jean En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

    Il ne faut pas trop polémiquer. Il est vrai qu’il faut mettre de l’ordre dans ce secteur mais l’État a aussi une part de responsabilité. Je prends un exemple : La Sonatur a commencé à vendre les parcelles à Ouaga 2000 Extension sud depuis 2009. Jusqu’à 2019, il n’y avait ni eau ni d’électricité. Les voies d’accès étaient impraticables. Pas de services de base. Et vous voulez que quelqu’un part investir (zone commerciale) alors que la zone n’était pas entièrement viabilisée. Si on doit suivre la logique, les 5 ans devraient commencer à partir du moment où la Sonatur a commencé a amener de l’eau et l’électricité. L’électricité n’est là que depuis l’année passé..Donc pour ce qui concerne les retraits, il faudra un peu de sagesse, analyser cas par cas.

  • Le 4 avril à 15:24, par Nice En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

    Il ya des gens qui on peur de ce contrôle car sa mam ce passer
    Des gens qui on des doubles attributions
    Par exemple les gens de yagma
    Qui on vendu et revenir s’installer dans les mêmes Zones et qui veulent encore des terrains pour vendre tandis que il ya des gens qui n’ont même pas un pour dormir
    MERCI pour ce contrôle

  • Le 4 avril à 15:31, par Nice En réponse à : Burkina : La hantise des questions foncières et immobilières !

    BRAVO LE MINISTRE DE L’HABITAT
    MERCI de désamorcer cette bom et Merci au gouvernement

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