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8-mars 2023 dans la Boucle du Mouhoun : Les femmes vivent un contexte difficile, selon une responsable

Publié le jeudi 9 mars 2023 à 22h05min

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8-mars 2023 dans la Boucle du Mouhoun : Les femmes vivent un contexte difficile, selon une responsable

La 166e édition de la journée internationale des droits de la femme a été commémorée, en toute sobriété, dans la région de la Boucle du Mouhoun. La cérémonie officielle commémorative, présidée par le gouverneur de la région Babo Pierre Bassinga, a permis de dépeindre un contexte assez difficile pour la femme.

En cette journée consacrée à la cause de la gent féminine, des responsables d’associations de femmes de la région de la Boucle du Mouhoun se sont succédé à la tribune. Thérèse Zamané et Mariam Koné, respectivement coordinatrice communale des femmes de Dédougou et coordinatrice provinciale des femmes du Mouhoun, ont présenté un tableau sombre correspondant à la situation de la femme et particulièrement celle de la femme déplacée interne au niveau de la région, engluée dans une situation sécuritaire extrêmement préoccupante et complexe.

Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, remettant du matériel agricole à une bénéficiaire.

De l’avis de Mariam Koné, représentant la coordinatrice régionale, « les femmes sont les premières victimes, mais aussi les plus nombreuses à subir des violences dans les villages qu’elles fuient ». Poursuivant dans sa description peu enviable, elle laisse entendre que les femmes sont à tous les niveaux isolées ; que ce soit pendant leur déplacement ou dans les localités d’accueil. La coordinatrice provinciale d’insister sur le manque d’épanouissement des femmes. « Nous (ndlr : les femmes) faisons face à d’énormes difficultés et obstacles qui entravent notre épanouissement, comme les crises, humanitaire et sécuritaire », a-t-elle déclaré.

La coordinatrice provinciale des femmes du Mouhoun, Mariam Koné, représentant la coordinatrice régionale

Se référant à des données du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR), Madame Koné a indiqué que la région de la Boucle du Mouhoun compte plus de 25 000 femmes déplacées internes. Ces femmes, dit-elle, se retrouvent généralement seules à s’occuper de leurs enfants. Pire, elles sont confrontées à des difficultés liées à l’accès aux champs, à la destruction des infrastructures de production et à la détérioration des moyens d’existence des ménages, selon les dires de la représentante de la coordinatrice régionale. Mais, cette responsable de femmes ne désespère pas quant à une issue favorable à la situation actuelle de la femme en général et singulièrement de la femme déplacée dans la région.

Les associations de femmes ont fait don de vivres et autres produits à des femmes vulnérables et à des déplacées internes

La cinquantaine de femmes bénéficiaires de la formation en techniques de l’agriculture hors sol, initiée par le ministère en charge du genre, participe de l’espoir de Mariam Koné et traduit le sens du thème « Contribution de la femme à la production agricole dans un contexte de crises sécuritaire et humanitaire : la promotion de la culture hors sol comme alternative », retenu au niveau national pour la commémoration du 8 mars 2023. Ces femmes issues des couches vulnérables et des rangs de déplacés sont désormais dotées de leurs kits d’installation et en matériel agricole. Elles pourront donc booster leur production agricole et contribuer à la prise en charge holistique des personnes déplacées et en particulier les femmes déplacées internes.

Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, a relevé dans son intervention que la situation sécuritaire est un facteur aggravant de la souffrance de la femme. « Il apparaît clairement qu’avec cette crise, les femmes éprouvent d’énormes difficultés dans une société déjà marquée par les violences basées sur le genre, les pesanteurs socio culturelles et la faible autonomie de la femme sur le plan économique et social », a-t-il énuméré.

Pour lui, ces difficultés doivent faire nécessairement appel à des stratégies novatrices dans le but d’accroître la capacité de résilience de ces personnes déplacées internes ainsi que des communautés hôtes afin qu’elles puissent continuer de jouer pleinement leur rôle moteur dans l’économie nationale.

Yacouba SAMA

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